PARIS : Jack Lang, le président de l’Institut du monde arabe (IMA), appuie l’appel de soutien au Liban et à la sauvegarde du patrimoine de Beyrouth, lancé par l’Alliance internationale pour la protection du patrimoine dans les zones de conflit (Aliph) dont il est cofondateur.
« En tant que membres de la communauté culturelle et praticiens de la protection du patrimoine, nous travaillons depuis des décennies aux côtés du peuple libanais pour sauvegarder et préserver le patrimoine culturel unique de cette nation. Nous sommes à ses côtés pour poursuivre notre travail collectif en ces temps difficiles », lit-on dans le communiqué.
Les partenaires de cette initiative rappellent que « les bibliothèques, les musées et les bâtiments historiques endommagés nécessiteront des interventions de premiers secours aussi bien que des opérations de réhabilitation de plus long terme ».
L’Aliph comprend plusieurs organismes de renom parmi lesquels The Arab Regional Center for World Heritage (Bahreïn), la Cité de l’architecture et du patrimoine, l’École de Chaillot (France), Department of Culture and Tourism (Abu Dhabi), l’Institut français du Proche-Orient, l’Institut national du patrimoine (France) et le musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem, France).
Sauvegarder le patrimoine de Beyrouth
Ensemble, ils comptent fédérer des actions concrètes sur le terrain afin de protéger et de sauvegarder le patrimoine artistique et culturel de la ville sinistrée. « Nous nous engageons à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour contribuer à la réhabilitation complète du patrimoine de Beyrouth endommagé par l’explosion », mentionne le communiqué.
Selon le communiqué publié par l’Organisation des nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco), le 13 août dernier, les explosions ont eu « un impact sur les grands musées tels que le Musée national de Beyrouth, le musée de Sursock et le Musée archéologique de l’université américaine de Beyrouth, ainsi que sur les espaces culturels, les galeries et les sites religieux ».
L’Organisation onusienne, qui compte mener une mobilisation internationale pour la rénovation des sites détruits, précise : « Plus de 640 bâtiments historiques ont été touchés par l’explosion qui a dévasté Beyrouth et 60 risquent de s’effondrer ».
« Au moins 8 000 bâtiments ont été endommagés, la plupart dans les vieux quartiers de Gemayzé et Mar-Mikhaël », confirme, de son côté, Sarkis Khoury, directeur général des antiquités du ministère de la Culture du Liban.
Hommage à Beyrouth, la ville meurtrie
Dans une interview accordée à nos confrères de France Info, le 7 août courant, le président de l’Institut du monde arabe a indiqué qu’un grand événement, 24 heures pour le Liban, sera organisé au sein de l’IMA très prochainement.
« Claude Lemand, un grand galeriste, qui a donné toutes ses œuvres à l'Institut du monde arabe, prévoit, sous le nom de Lumières du Liban, de solliciter les plus grands artistes à composer des œuvres sur la tragédie de Beyrouth comme ils l'avaient fait après la tragédie de Notre-Dame », précise Jack Lang sur les ondes de France Info.
« Une quinzaine d’artistes du monde entier proposeront d’ici deux mois leur travail autour d’une ville à laquelle ils sont liés d’une manière ou d’une autre », confirme, de son côté, le galeriste.
Ces œuvres, qui seront exposées de la mi-octobre à la mi-décembre prochain à l’Institut du monde arabe, seront proposées à la vente aux enchères chez Christie’s à la fin de l’année.
Enfin, le président de l’IMA a annoncé la programmation, du 20 au 22 août, de la pièce de théâtre Yalla Bye, de Raymond Hosni et Cléa Pétrolosi. La pièce, mise en scène par Jean Christophe Dollé, relate le regard croisé de deux personnages sur le Liban. Lui, un exilé en France, et elle, qui fait le choix de vivre au Liban. L’œuvre, qui résonne comme une déclaration d’amour au Liban, sera présentée sur le parvis de l’IMA.
« Le Liban, ce sont d'innombrables cinéastes, écrivains, penseurs, peintres, jeunes qui ne demandent qu'une seule chose : vivre, vivre librement, vivre dignement et je suis fier et heureux que mon pays la France, que notre président de la République, se soit le premier rendu sur place pour faire entendre cette amitié française », souligne Jack Lang.