Projet d'attentat déjoué en France en 2016: Réda Kriket condamné à 24 ans de réclusion

Croquis de la salle d'audience réalisé le 8 mars 2021 montre les accusés Reda Kriket et Abderrahmane Ameuroud lors d'une audience de leur procès (AFP)
Croquis de la salle d'audience réalisé le 8 mars 2021 montre les accusés Reda Kriket et Abderrahmane Ameuroud lors d'une audience de leur procès (AFP)
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Publié le Vendredi 09 avril 2021

Projet d'attentat déjoué en France en 2016: Réda Kriket condamné à 24 ans de réclusion

  • La cour d'assises spéciale, qui a assorti cette peine d'une période de sûreté des deux tiers, n'a pas donné la motivation de sa décision
  • Le parquet national antiterroriste (Pnat) avait réclamé la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre des trois hommes, âgés respectivement de 39, 37 et 43 ans

PARIS : Cinq ans après la saisie d'un arsenal de guerre dans un appartement qu'il louait en région parisienne, Réda Kriket, accusé d'avoir projeté un attentat terroriste a été condamné vendredi à Paris à 24 ans de réclusion criminelle.

La cour d'assises spéciale, qui a assorti cette peine d'une période de sûreté des deux tiers, n'a pas donné la motivation de sa décision. 

Elle "sera mise à disposition" des parties "lundi", a indiqué le président de la cour, Laurent Raviot. 

Après sept heures de délibéré, les cinq magistrats professionnels ont condamné à la même peine de 24 ans de réclusion deux coaccusés de Réda Kriket, Anis Bahri et Abderrahmane Ameuroud, présentés par l'accusation comme "le trio à la manœuvre" d'un projet d'attaque qui "s'annonçait meurtrière". 

Le parquet national antiterroriste (Pnat) avait réclamé la réclusion criminelle à perpétuité à l'encontre des trois hommes, âgés respectivement de 39, 37 et 43 ans. 

Jugés depuis le 8 mars pour association de malfaiteurs terroriste criminelle, en état de récidive légale, ils sont tous trois restés stoïques à l'énoncé du verdict. 

Le 24 mars 2016, deux jours après les attentats de Bruxelles, la police avait saisi dans un logement loué depuis huit mois sous un faux nom par Réda Kriket à Argenteuil (Val-d'Oise) un arsenal "d'une ampleur inédite": treize armes dont cinq fusils d'assaut, une quantité de munitions, des explosifs, ainsi que des milliers de billes métalliques.

Les trois principaux accusés, "acquis aux thèses jihadistes" selon l'accusation et dont les profils génétiques ont été mis en évidence dans l'appartement d'Argenteuil, notamment sur des armes, ont toujours contesté tout projet d'attaque terroriste. 

"Faire du banditisme" 

"Je n'avais aucune intention de faire un attentat, ni d'aider à faire un attentat", a clamé une dernière fois Réda Kriket vendredi matin, avant que la cour ne se retire pour délibérer. "Mon intention était de faire du banditisme", a-t-il ajouté. 

Son avocat, Yassine Bouzrou, s'est dit "déçu" que l'association de malfaiteurs terroriste criminelle ait été "retenue" par la cour, alors que Réda Kriket "a toujours affirmé qu'il n'y avait aucun projet terroriste". "C'est un échec", a déclaré Me Bouzrou. 

Pour l'accusation, le projet d'action violente "s'inscrivait dans la vague d'attentats perpétrés" en 2015 et 2016 en France et en Europe, "en lien avec l'Etat islamique". 

Les avocates générales ont fixé le point de départ des "préparatifs" en janvier 2015, avec le séjour en Syrie "hautement probable" de Réda Kriket et d'Anis Bahri, un voyage également contesté par les accusés. 

Avant d'être arrêté aux Pays-Bas, le 27 mars 2016, et après la "retentissante" interpellation de Réda Kriket, Anis Bahri avait cherché à "s'exfiltrer en Syrie", donnant comme garants deux cadres des "opérations extérieures" du groupe terroriste, derrière les attentats de Bruxelles et ceux du 13 Novembre 2015 à Paris et Saint-Denis. 

"On ne se recommande pas de telles figures sans lien de confiance fort", avait estimé l'une des avocates générales. 

La défense a elle tancé les "fausses évidences" de ce dossier, appuyant sur ses zones d'ombres. Après cinq ans d'enquête et cinq semaines d'audience, l'éventuelle cible de la "cellule d'Argenteuil" demeure inconnue.

"Argenteuil, ce n'est pas le 13-Novembre, ce n'est pas Bruxelles, ce n'est pas une cellule de l'Etat islamique", a tempêté jeudi Me Camille Fonda, l'une des avocates d'Anis Bahri, estimant que "dans ce dossier, l'accusation s'est vautrée dans les détails car il manque l'essentiel: qui, quoi, comment". 

L'enquête à tiroirs et aux ramifications européennes avait débuté en novembre 2015 avec l'interpellation en Turquie de deux hommes, sur le point de se rendre en Syrie selon les autorités. 

Les enquêteurs étaient remontés jusqu'à Anis Bahri puis Réda Kriket, alors recherché en Belgique après une condamnation en son absence dans un dossier terroriste.

Quatre autres hommes âgés de 38 à 44 ans ont également comparu devant les assises spéciales, accusés de soutien logistique. 

La cour d'assises en a acquitté deux et a ordonné leur remise en liberté. Les deux autres ont été condamnés respectivement à huit et douze ans de prison. 

Le Pnat avait requis contre ces quatre hommes des peines allant de quatre ans d'emprisonnement à treize ans de réclusion.  


Gaza: le ministre de la Défense israélien annonce la saisie de «larges zones» pour créer des zones de sécurité

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué. (AFP)
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  • Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès
  • "N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé mercredi l'extension de l'opération militaire israélienne dans la bande de Gaza pour s'emparer de "larges zones" en vue de créer des zones de sécurité, appelant par ailleurs les Gazaouis à renverser le Hamas.

L'opération militaire s'étend "pour écraser et nettoyer la zone des terroristes et des infrastructures terroristes, et pour s'emparer de vastes zones qui seront intégrées dans les zones de sécurité d'Israël", a-t-il déclaré dans un communiqué.

"J'appelle les habitants de Gaza à agir maintenant pour chasser le Hamas et rendre tous les otages", a-t-il ajouté.

Le porte-parole de l'armée en langue arabe, Avichay Adree, s'est adressé mardi sur X aux habitants de vastes zones de Rafah et de la ville proche de Khan Younès.

"N'écoutez pas les tentatives du Hamas de vous empêcher d'évacuer pour rester ses boucliers humains. Evacuez immédiatement les zones désignées", a-t-il déclaré, renouvelant un appel déjà lancé lundi.

Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza le 18 mars, puis lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois avec le Hamas.

Depuis la reprise des combats, 1.042 personnes ont été tuées, selon des données publiées mardi par le ministère de la Santé de Gaza, contrôlé par le Hamas, portant le bilan total à 50.399 morts depuis la guerre déclenchée par l'attaque du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours retenues, à Gaza dont 34 sont décédées selon l'armée.


Les Houthis font état de quatre morts dans des frappes attribuées aux Etats-Unis

Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain. (AFP)
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  • Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida
  • Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen

SANAA: Les rebelles houthis du Yémen ont fait état mercredi d'un nouveau bilan de quatre morts dans des frappes sur Hodeida (ouest), attribuées aux Etats-Unis, et dit avoir mené une nouvelle attaque contre un porte-avion américain.

"Le bilan de l'agression américaine qui a visé mardi soir le bâtiment de la gestion de l'eau dans le district d'al-Mansouriyah, dans le gouvernorat de Hodeida, est monté à quatre morts et trois blessés", a déclaré le porte-parole du ministère de la Santé houthi, Anis Alasbahi.

Selon les médias houthis, des frappes américaines ont visé dans la nuit plusieurs localités sous contrôle des rebelles houthis, soutenus par l'Iran, notamment des infrastructures hydrauliques dans le gouvernorat de Hodeida.

Trois raids ont également été rapportés dans le gouvernorat de Hajjah (nord-ouest) et trois autres dans le bastion du groupe rebelle, Saada, dans le nord du Yémen. Les Etats-Unis n'ont pas confirmé avoir mené ces frappes.

Le 15 mars, Washington a annoncé une nouvelle offensive militaire, promettant de recourir à une force écrasante tant que les rebelles continueront de viser des navires circulant sur les routes maritimes clefs de la mer Rouge et du golfe d'Aden.

"Les frappes contre les Houthis ont été incroyablement efficaces", a déclaré mardi la porte-parole de la Maison Blanche Karoline Leavitt, précisant qu'il y avait eu "plus de 200 frappes réussies contre les Houthis".

Les frappes américaines visent à neutraliser les menaces des Houthis en mer Rouge, une zone maritime essentielle pour le commerce mondial, où les rebelles yéménites ont mené de nombreuses attaques depuis fin 2023 affirmant s'en prendre à des navires liés à Israël, en solidarité avec les Palestiniens.

Les Houthis ciblent également les navires de guerre américains au large du Yémen. Ils ont affirmé tôt mercredi avoir mené une attaque contre le porte-avions Harry S. Truman, "la troisième en 24 heures", selon leur porte-parole militaire, Yahya Saree.

De leur côté, les Etats-Unis ont annoncé mardi l'envoi d'un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, le Carl Vinson, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région".

Le Pentagone n'a pas précisé de date ni la zone où navigueront les deux groupes aéronavals.

Le président Donald Trump a assuré lundi sur son réseau Truth Social que "le plus dur (était) à venir pour les Houthis et leurs soutiens en Iran". "Nos attaques continueront jusqu'à ce qu'ils ne soient plus une menace pour la liberté de navigation", a encore écrit le président américain.

 


Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient 

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué. (AFP)
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  • Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge
  • Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques

WASHINGTON: Les Etats-Unis envoient un deuxième porte-avions au Moyen-Orient, a annoncé mardi le porte-parole du ministère de la Défense Sean Parnell, évoquant la protection des flux commerciaux.

Cette annonce survient alors que les Houthis, rebelles yéménites soutenus par l'Iran, ont revendiqué le mois dernier des attaques contre le porte-avions Harry S. Truman en mer Rouge. Washington, qui a procédé ces dernières semaines à des frappes au Yémen, n'a pas confirmé ces attaques.

Les Houthis visent la navigation commerciale en mer Rouge depuis le début de la guerre à Gaza en octobre 2023.

Selon le Pentagone, le Harry S. Truman sera rejoint par le Carl Vinson, actuellement dans la zone indopacifique, "afin de continuer à promouvoir la stabilité régionale, dissuader toute agression et protéger les flux commerciaux dans la région", a déclaré M. Parnell dans un communiqué.

Le ministère n'a pas précisé où exactement navigueraient les deux groupes aéronavals.

Parallèlement, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a ordonné le déploiement dans la région "d'escadrons additionnels et d'autres actifs aériens qui renforceront nos capacités défensives de soutien aérien", selon M. Parnell.

La marine américaine compte une dizaine de porte-avions.