Une nouvelle foire d'art en France présente les artistes de la région Mena

La fondatrice de Menart, Laure d'Hauteville (fournie)
La fondatrice de Menart, Laure d'Hauteville (fournie)
Mohammed Hamidi (Maroc), Sans titre, 2020
Mohammed Hamidi (Maroc), Sans titre, 2020
Baya Mahieddine (Algerie)_Les musiciennes, 1988_Gouache et aquarelle sur papier_73 x 98 (fournie)
Baya Mahieddine (Algerie)_Les musiciennes, 1988_Gouache et aquarelle sur papier_73 x 98 (fournie)
Short Url
Publié le Vendredi 09 avril 2021

Une nouvelle foire d'art en France présente les artistes de la région Mena

  • Menart présentera des œuvres issues de treize pays à travers vingt-deux galeries
  • Parmi les galeries qui participent à cet événement, deux viennent d’Arabie saoudite: la Gallery Mono et l’Athr Gallery

DUBAÏ: À l'heure où la vie culturelle en France se trouve en difficulté, voilà qu’une nouvelle foire d'art qui présente des œuvres du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord fait son entrée sur la scène artistique parisienne. Cet événement se tiendra du 27 au 30 mai prochain. Menart présentera des œuvres issues de treize pays à travers vingt-deux galeries.

«À Paris, il existe une foire d’art consacrée à l’Asie et à l’Afrique, mais vous n’avez rien sur le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord», explique la fondatrice de la foire, Laure d’Hauteville, à Arab News. Arabophile passionnée, cette dernière apporte à la foire d’art ses innombrables connaissances. Après avoir vécu à Beyrouth pendant trente ans, elle a fondé l’un des principaux événements artistiques de la capitale libanaise: la Beirut Art Fair.

Yousef Jaha (artiste de La Mecque) - Mono Gallery
Yousef Jaha (artiste de La Mecque) - Mono Gallery 

C’est en 1990, un an après la fin de la guerre civile libanaise, que Laure d’Hauteville arrive à Beyrouth. Elle y travaille comme journaliste culturelle et conseillère auprès de collectionneurs d’art. Elle crée la Beirut Art Fair en 2010. Malheureusement, après le soulèvement de 2019, l'explosion du port de Beyrouth, la pandémie de Covid-19 et la grave crise économique que traverse actuellement le Liban, la foire est à l’arrêt. Mme d'Hauteville a donc décidé de continuer à promouvoir l'art régional dans sa France natale.

«Beirut Art Fair dort maintenant un peu. Je la réveillerai quand ce sera possible», explique-t-elle. «Pas maintenant, parce que ce n’est pas bon pour les galeries ni pour l’humeur des gens. Ce n’est pas le bon moment. Mais Menart Fair est un bébé de Beirut Art Fair; ce bébé grandira et traversera les pays pour dire: “Nous existons. Peut-être que le Liban sera en meilleure santé et, alors, nous reviendrons à Beyrouth.”», confie-t-elle encore.

Parmi les galeries qui participent à cet événement, deux viennent d’Arabie saoudite: la Gallery Mono et l’Athr Gallery. La foire accueillera également, nous apprend Mme d’Hauteville, des groupes de grands musées comme le Palais de Tokyo, le Centre Pompidou et le Musée d’art moderne de Paris. Dans le respect des mesures sanitaires – distanciation sociale, port de masque et jauge –, Menart se déroulera au sein du cadre intimiste de la maison de ventes Cornette de Saint Cyr, fondée au début des années 1970.

L'espace de l'exposition - Cornette de Saint Cyr (fournie)
L'espace de l'exposition - Cornette de Saint Cyr (fournie)

Cet espace élégant, réparti sur trois niveaux, est situé dans un bâtiment traditionnel du VIIIe arrondissement de la capitale française. «Les gens pourront constater de quelle manière nous avons tiré profit de l’architecture pour mettre en valeur les œuvres que nous exposerons», affirme Mme d’Hauteville. Le lieu présente des murs blancs ornés, des fenêtres Art déco et des grandes cheminées, offrant ainsi un contraste saisissant avec le dynamisme et la modernité des œuvres d'art exposées.

À travers le salon, en libre accès, Mme d'Hauteville et sa collègue, la commissaire Joanna Chevalier, veulent non seulement faire découvrir au public français les artistes de la région, mais aussi, à travers la culture et la création, tordre le cou aux idées fausses sur le Moyen-Orient. «Ce que je n’aime pas ici, en Europe, c’est que, quand les gens parlent du Moyen-Orient, c’est toujours une question de politique», déplore la fondatrice de la foire. «Nous ne faisons pas que de la politique! Nous avons l'art, la musique, la mode… Nous sommes vivants.»

Annie Kurkdjian, Liban, huile sur papier, 2020 (fournie)
Annie Kurkdjian, Liban, huile sur papier, 2020 (fournie)

Les artistes féminines apparaissent donc comme un élément crucial de Menart pour combattre les idées reçues sur la manière dont vivent les femmes Moyen-Orient. «Il est important de savoir que de nombreuses initiatives artistiques et culturelles sont le fait de femmes», souligne Mme d’Hauteville. Des œuvres de Lulwah al-Homoud, de Nada Debs et de Hiba Kalache, entre autres, seront présentées à la foire. Un certain nombre de maîtres arabes modernes comme Etel Adnan, Hussein Madi, Mahjoub ben Bella ou Baya Mahieddine seront également représentés.

«Nous avons des artistes vraiment fantastiques qui sont connus dans leurs pays, mais pas en Europe. Nous souhaitons donc mettre en avant leur travail auprès du public européen», conclut la fondatrice de Menart.


L’UE célèbre la Journée du 9 mai et le Mois de l’Europe en Arabie saoudite

Les drapeaux de l'Europe flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE). (Photo d'illustration/AFP).
Les drapeaux de l'Europe flottent devant le siège de la Banque centrale européenne (BCE). (Photo d'illustration/AFP).
Short Url
  • La Journée du 9 mai célèbre la paix et l’unité en Europe et vise à renforcer le sentiment d'appartenance à l'Europe.
  • Cette journée marque également le lancement du Mois de l'Europe en Arabie saoudite, une célébration de l'Europe et de sa coopération avec le Royaume

RIYAD : Le 9 mai de chaque année, l’union Européenne célèbre la paix et l'unité en Europe. La Journée du 9-mai vise à renforcer le sentiment d'appartenance à l'Europe. Elle incarne la volonté de dépasser les conflits, de promouvoir la paix et d'encourager la solidarité et la compréhension mutuelle entre les peuples.

Cette journée marque également le lancement du Mois de l'Europe en Arabie saoudite, une célébration de l'Europe et de sa coopération avec le Royaume.

Le Mois de l'Europe a pour but de partager des expériences culturelles et d'encourager la poursuite des échanges entre l'Europe et le Royaume. L'objectif est d'améliorer la compréhension mutuelle et de renforcer liens bilatéraux entre les deux pays.

Tout au long de ce mois, l’UE propose comme chaque année un éventail d'activités culturelles variées et attractives. Vous pourrez apprécier la culture européenne et en apprendre davantage sur l'Union européenne et sur les possibilités qu'elle offre dans de nombreux domaines tels que l'éducation et les affaires.

Ces événements sont organisés par la délégation de l'UE, les ambassades et les instituts culturels des États membres de l'UE en Arabie saoudite.

Mis en place à Riyad et Djeddah du 9 mai au 9 juin, il comptera une vingtaine d’événements : projection de courts métrages, ateliers d’initiation aux langues européennes, concerts, conférences…


Nadine Labaki fera partie du jury du Festival de Cannes

La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes. (Images Getty)
La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes. (Images Getty)
Short Url
  • Le jury décernera la très convoitée Palme d’or à l’un des vingt-deux films en compétition
  • Labaki a remporté en 2018 le Prix du jury au festival de Cannes pour son film Capharnaüm

DUBAÏ: La réalisatrice libanaise Nadine Labaki fera partie du jury du 77e Festival de Cannes, qui se déroulera du 14 au 25 mai, a annoncé la présidente du jury, Greta Gerwig.

Parmi les autres membres du jury figurent la scénariste et photographe turque Ebru Ceylan, l’actrice américaine Lily Gladstone, l’actrice française Eva Green, le réalisateur, producteur et scénariste espagnol Juan Antonio Bayona, l’acteur italien Pierfrancesco Favino, le réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda ainsi que l’acteur et producteur français Omar Sy.

Le jury décernera la très convoitée Palme d’or à l’un des vingt-deux films en compétition.

Nadine Labaki a remporté en 2018 le Prix du jury pour son film Capharnaüm. Arab News revient sur son parcours au Festival de Cannes.

Tout commence en 2004, lorsqu’elle écrit et élabore son premier long métrage, Caramel, à la résidence de la Cinéfondation, avant de le présenter à l’occasion de la Quinzaine des réalisateurs. Deux de ses films – Et maintenant, on va où? (2011) et Capharnaüm (2018) – sont lancés à l’occasion du Festival de Cannes, dans le cadre de la sélection officielle pour le second.

«J’ai l’impression d’être leur bébé, d’une certaine manière. Un bébé, on assiste à ses premiers pas, on le voit grandir, on le protège, on l’encourage… Ils m’ont accompagnée dans ce voyage, ont salué mes efforts et m’ont encouragée. C’est vraiment génial. J’adore ce festival. Je pense que c’est le meilleur festival du monde», a confié Nadine Labaki à Arab News dans un précédent entretien en marge de l’édition 2019.

nadine labaki
Nadine Labaki avec la vedette de Capharnaüm, Zain al-Rafeea, en Californie. (Images Getty)

Capharnaüm a également été nommé à la fois aux Golden Globes et aux Oscars dans la catégorie du meilleur film étranger. Nadine Labaki est devenue la première femme du monde arabe à recevoir cet honneur.

Ce n’est pas la première fois que la réalisatrice fait partie du jury de Cannes. En 2018, elle était la première Arabe à être choisie comme présidente d’un jury, dans la catégorie «Un certain regard».

«Je ne regarde pas les films en tant que réalisatrice. Jamais», avait-elle déclaré à l'époque. «Je regarde le film en tant qu’être humain. […] Je n’aime pas le mot “jury”. Je n’aime pas juger, parce que je me suis moi-même retrouvée dans ces situations très difficiles, très fragiles. Quand on tourne un film, on doute, on ne sait pas, on n’a pas assez de recul, on n’a pas les bonnes réponses et on ne prend pas les bonnes décisions.»

Asmae el-Moudir, réalisatrice, scénariste et productrice marocaine, fera quant à elle partie du jury «Un certain regard» du festival cette année.

Elle sera accompagnée de la scénariste et réalisatrice franco-sénégalaise Maïmouna Doucouré, de l’actrice germano-luxembourgeoise Vicky Krieps et du critique de cinéma, réalisateur et écrivain américain Todd McCarthy.

Xavier Dolan sera le président du jury de la catégorie «Un certain regard». L’équipe supervisera la remise des prix de cette catégorie, qui met en avant des films d’art et de découverte d’auteurs émergents parmi une sélection de dix-huit œuvres, dont huit premiers longs métrages.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La star marocaine de la Coupe du monde Amallah apprécie la vie en Liga avec Valence

L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
L'international marocain Selim Amallah profite de la vie au sein du de la Liga de Valence. (Photo, AN)
Short Url
  • Avant le départ de son club pour Barcelone, le milieu de terrain s’est entretenu avec Arab News au sujet de sa carrière en Espagne, des exploits de son pays à la Coupe du monde et des joueurs arabes en Europe
  • «Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde»

VALENCE: Ces dernières années, Selim Amallah, star du Valence CF et du Maroc, a vécu des moments inoubliables, tant au niveau international qu’en club.

À l’été 2023, le footballeur de 27 ans a été prêté à l’équipe de la Liga par le club de deuxième division Real Valladolid, après avoir participé aux demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar avec la sélection marocaine.

Ce soir, le milieu de terrain né en Belgique fera partie de l’équipe de Valence, actuellement en huitième position dans le classement de La Liga. Le club est dirigé par la légende Ruben Baraja et il affrontera le FC Barcelone au stade olympique Lluis-Companys.

Selim est ravi de la tournure des événements.

«Je suis très content de jouer en Espagne parce que c’est l’un des meilleurs championnats au monde», déclare-t-il à Arab News, après une séance d’entraînement à la Ciudad Deportiva de Paterna, le complexe d’entraînement ultramoderne de Valence.

«C’est un championnat dans lequel je voulais jouer et j’y suis parvenu», précise-t-il. «Je m’attendais à avoir beaucoup plus de temps de jeu au départ», ajoute-t-il. «Je suis conscient de l'expérience d'apprentissage inestimable que cette saison m'a offerte. Franchement, je suis très heureux d'être ici.»

Si, historiquement, de nombreux joueurs d’Afrique du Nord ont brillé en Liga et dans d’autres championnats européens, très peu de joueurs du Moyen-Orient ou des pays du Golfe ont tenté de franchir le pas.

Selim Amallah estime que davantage de joueurs arabes devraient tenter leur chance, non seulement pour relever de nouveaux défis sportifs et découvrir de nouvelles cultures, mais aussi et surtout pour réussir en tant que professionnels sur le terrain.

«Bien sûr, entrer dans l'Histoire d'un championnat ou de son pays est quelque chose que l'on aspire à réaliser, et c’est aussi un de mes objectifs», poursuit-il.

À ce jour, le point culminant de la carrière de Selim Ramallah a sans aucun doute été l’incroyable parcours du Maroc vers les demi-finales de la Coupe du monde 2022 au Qatar. En cours de route, les Lions de l’Atlas ont battu l’Espagne et le Portugal, avant de s'incliner face à la France, championne du monde en titre.

«C’était incroyable», lance Selim. «Ce sont des souvenirs qui, je crois, resteront à jamais gravés dans nos mémoires. Aucun de nous ne s’attendait à arriver à ce niveau-là. Nous avons su montrer que les joueurs marocains et les clubs marocains peuvent aussi pratiquer le football au plus haut niveau. Nous sommes très fiers d’avoir représenté notre pays.»

L'expérience au Qatar a été marquée par le soutien massif que les sélections des pays arabes ont reçu, les membres des différentes communautés s’unissant pour soutenir les équipes de la région.

«C’était une fierté parce qu’il n’y avait pas nécessairement que le peuple marocain qui était derrière nous. Tous les peuples musulmans étaient avec nous», souligne Selim Amallah. «Nous étions heureux de montrer que les musulmans sont bien présents dans le football et que nous pouvions non seulement rendre fiers les Marocains, mais aussi tout le monde arabe et le monde africain, à travers notre détermination sur le terrain.»

Après l’euphorie du Qatar 2022, le Maroc a reçu une autre bonne nouvelle en étant désigné comme coorganisateur de la Coupe du monde 2030, aux côtés de l’Espagne et du Portugal.

Selim Amallah affirme que lui et ses coéquipiers cherchent à étoffer leur palmarès avant ce grand rendez-vous mondial du football.

«Je pense que nous avons envie de prouver, de montrer que le Maroc sera encore là», indique-t-il. «Nous avons une très belle équipe, nous avons de grands joueurs, mais je pense que désormais ça sera un peu plus difficile parce que nous serons attendus. Nous ferons tout notre possible pour représenter notre pays.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com