ALULA: Le ténor d'opéra italien Andrea Bocelli a enchanté le public à AlUla jeudi lors de la toute première représentation qui ait jamais eu lieu dans l'ancienne ville au cœur désert.
Lors de sa troisième représentation dans le Royaume, Bocelli a accueilli un nombre limité de spectateurs sur le site patrimonial en raison de mesures de distanciation sociale. Mais le concert n'était pas moins fascinant que ses précédents spectacles à la Salle de concert Maraya dans le cadre du festival Hiver at Tantora Festival.
La plus grande surprise de la soirée a été la fille de 9 ans du ténor, Virginia Bocelli, qui a fait ses débuts au Moyen-Orient sur scène avec son père en jouant de la guitare et en chantant l’emblématique «Hallelujah» de Leonard Cohen.
La toile de fond spectaculaire du concert et la réaction du public laissent à l’artiste le désir de se produire dans d'autres villes saoudiennes.
«Il est rare de connaître une symbiose aussi forte que celle que je vis dans votre pays», confie Bocelli à Arab News.
«À chaque concert, je suis émerveillé par la chaleur avec laquelle je suis accueilli, et je me sens vivant et privilégié d'être témoin de la puissance fraternelle de la musique», a-t-il ajouté.
La représentation de Bocelli devant moins de 300 personnes serait la première dans les murs de l’ancienne ville désertique de Hegra.
En se souvenant de ses précédents concerts dans le Royaume, le maître ténor se dit heureux de voir à quel point sa musique est populaire parmi les Saoudiens. «C'est une belle surprise qui ne cesse d'accroitre à chaque fois que je reviens en Arabie Saoudite».
Bocelli dit avoir entendu parler de la «culture d’hospitalité raffinée» qui distingue les Saoudiens, mais que vivre cette expérience en personne est tellement bouleversant que ça «dépasse toutes les attentes».
Le ténor a également partagé quelques conseils avec les chanteurs d'opéra saoudiens professionnels et amateurs, leur rappelant qu'une belle voix n'est que l'une des nombreuses «composantes nécessaires» pour atteindre le sommet.
«Pour bien chanter, de manière convaincante, il faut avoir une passion. Si vous voulez enthousiasmer ceux qui vous écoutent, vous devez avoir quelque chose à raconter, des valeurs à communiquer et à partager.
«Cela demande de la détermination, de la sincérité et de la discipline, mais toujours avec optimisme et confiance dans ses passions», a-t-il expliqué.
Bocelli a aussi conseillé aux chanteurs d'opéra saoudiens de ne pas se laisser intimider par les défis, mais d’«apprécier tout accident au fil du temps, et n'abandonnez pas, n'arrêtez surtout pas de croire en votre potentiel».
La beauté et la sérénité captivantes d’AlUla, ainsi que la nature accueillante de ses habitants, figuraient parmi les nombreux souvenirs que le musicien a confié qu’il rapporterait à la maison.
«Je pense à la splendeur de l'air pur qui domine vos vues. Devant choisir une chose préférée de l'Arabie saoudite, je ne peux manquer de mentionner le lieu enchanté qu'est AlUla, un témoin spectaculaire et magique de la quête de l’homme pour la beauté pure et simple».
Le maître ténor a livré une performance épurée, avec des musiciens de l’Orchestre philharmonique arabe, et des invités spéciaux Loren Allred, Matteo Bocelli, la soprano Francesca Maionchi et Eugene Kohn au piano.
Hegra, construite au premier siècle par le royaume nabatéen, est une ancienne ville du désert qui abrite des milliers de tombes creusées dans des montagnes de grès. Au moins une centaine de tombes ont des façades sculptées élaborées, une signature des artisans nabatéens pleins de talent.
Bocelli s'est produit devant les vingt tombes sculptées d'Al-Khuraymat.
Les archéologues affirment que les tombes sont parmi les mieux conservées d’Hégra, et comportent d’élégants gynosphinx (esprits gardiens avec des têtes de femmes, des corps de lions et des ailes) ornant les frontons.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com