Washington reprend l'aide aux Palestiniens, défend une solution à deux Etats

Des manifestants palestiniens agitent des drapeaux nationaux tandis qu'un membre des troupes israéliennes pointe son arme, lors d'une manifestation contre l'établissement d'avant-postes israéliens sur leurs terres, à Beit Dajan, à l'est de Naplouse en Cisjordanie occupée, le 2 avril 2021. (JAAFAR ASHTIYEH / AFP)
Des manifestants palestiniens agitent des drapeaux nationaux tandis qu'un membre des troupes israéliennes pointe son arme, lors d'une manifestation contre l'établissement d'avant-postes israéliens sur leurs terres, à Beit Dajan, à l'est de Naplouse en Cisjordanie occupée, le 2 avril 2021. (JAAFAR ASHTIYEH / AFP)
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Publié le Jeudi 08 avril 2021

Washington reprend l'aide aux Palestiniens, défend une solution à deux Etats

  • Cette aide à l'agence de l'ONU qui s'occupe des réfugiés palestiniens atteindra 235 millions de dollars
  • L'ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis, Gilad Erdan, a dans la foulée exprimé sa "déception" et son "désaccord"

WASHINGTON : Les Etats-Unis ont annoncé mercredi la reprise de leur aide aux Palestiniens, contre l'avis d'Israël, et réaffirmé leur soutien à une solution à deux Etats, en recentrant leur position par rapport à celle adoptée par Donald Trump.

Cette aide à l'agence de l'ONU qui s'occupe des réfugiés palestiniens atteindra 235 millions de dollars.

En détail, les Etats-Unis contribueront de nouveau au financement de cette agence à hauteur de 150 millions de dollars. Ils verseront aussi 75 millions de dollars pour le développement et l'économie de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, et 10 millions de dollars pour le processus de paix.

"L'aide américaine au peuple palestinien sert les intérêts et les valeurs des Etats-Unis. Elle apporte une aide cruciale à ceux qui en ont besoin, favorise le développement économique et soutient le dialogue israélo-palestinien, la coordination de la sécurité et la stabilité", a justifié le secrétaire d'Etat Antony Blinken.

"Déception" israélienne

L'ambassadeur d'Israël aux Etats-Unis, Gilad Erdan, a dans la foulée exprimé sa "déception" et son "désaccord".

Les Etats-Unis auraient dû "d'abord s'assurer que certaines réformes soient accomplies, visant notamment à mettre un terme à l'incitation (à l'antisémitisme) et à retirer les contenus antisémites des programmes scolaires", a-t-il ajouté.

Du côté des Palestiniens, le Premier ministre de l'Autorité palestinienne, Mohammed Shtayyeh, a estimé que cette reprise de l'aide ne devait être qu'une première étape.

"Nous attendons avec impatience non seulement la reprise des aides financières mais aussi le retour des relations politiques avec les Etats-Unis, d'une façon qui permette à notre peuple palestinien d'accomplir ses droits légitimes à créer un Etat indépendant avec Jérusalem pour capitale", a dit M. Shtayyeh.

Le Premier ministre palestinien a aussi appelé Washington à "faire pression sur Israël pour freiner le désir d'expansion et de colonisation dans les territoires occupés".

Le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas a, lui, considéré que l'annonce américaine adressait "un bon signal", à un "moment propice".

Sur une autre question clé du dossier israélo-palestinien, le président Joe Biden a réitéré mercredi son soutien à une solution à deux Etats, remise en cause par Donald Trump, qui lors de son mandat a offert de nombreux gages de satisfaction à l'Etat hébreu.

M. Biden a réaffirmé cette position lors d'un entretien téléphonique avec le roi Abdallah II de Jordanie, au cours duquel il a aussi exprimé un soutien américain appuyé à la Jordanie, selon un communiqué de la Maison Blanche.

Les nouveaux financements promis par Washington s'ajoutent aux 15 millions de dollars déjà annoncés par les Etats-Unis pour aider les Palestiniens confrontés à la pandémie de Covid-19, alors qu'Israël, leader mondial en termes de vaccination, est accusé de ne pas avoir fait profiter les territoires occupés de ces avancées.

Israël affirme en effet que la campagne de vaccination dans les Territoires palestiniens relève de la responsabilité de l'Autorité palestinienne.

Budget dans le rouge 

L'Agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont les Etats-Unis étaient autrefois le principal donateur, est confrontée à un manque à gagner depuis que Donald Trump a retiré ses fonds en 2018, arguant que les réfugiés, dont certains vivent dans des camps depuis des générations, devraient être réinstallés.

L'agence a déclaré que ses besoins ont augmenté en raison du Covid-19 et des difficultés rencontrées par les Palestiniens vivant en Syrie, au Liban ou en Jordanie.

L'Unrwa dit avoir entamé l'année 2021 avec un passif de 75 millions de dollars résultant de l'exercice de l'année 2020, et il devrait atteindre plus de 200 millions de dollars pour l'année en cours.

L'administration Biden a rétabli ses relations avec les Palestiniens et leur a apporté son soutien, sans toutefois dévoiler de nouvelle initiative de paix pour résoudre ce conflit historique.

Peu après l'investiture du président démocrate, en janvier, les Etats-Unis ont déclaré qu'ils allaient rouvrir les bureaux de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) à Washington, fermés sous la présidence de Donald Trump. L'OLP est l'entité reconnue internationalement comme représentant les Palestiniens des Territoires et de la diaspora.


Conflit avec Israël: réponse mitigée du Liban à l'initiative française

De la fumée s'élève sur le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, suite au bombardement israélien du 10 mai 2024, au milieu d'affrontements transfrontaliers en cours entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo, AFP)
De la fumée s'élève sur le village de Kfar Kila, dans le sud du Liban, suite au bombardement israélien du 10 mai 2024, au milieu d'affrontements transfrontaliers en cours entre les troupes israéliennes et les combattants du Hezbollah. (Photo, AFP)
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  • Le plan propose notamment un arrêt des violences des deux côtés et le retrait des forces Al Radwan, unité d'élite du Hezbollah, et des autres groupes armés à dix km de la frontière avec Israël
  • Il stipule que la Force intérimaire des Nations Unies (Finul) dispose de l'entière liberté de mouvement dans la région, que l'armée libanaise y joue un rôle accru et que ses effectifs soient renforcés

BEYROUTH: Le Liban a remis à la France sa réponse à son initiative pour désamorcer le conflit avec Israël, exprimant notamment des réserves sur une proposition de retrait du Hezbollah à dix km de la frontière commune, ont indiqué à l'AFP vendredi des sources politiques et diplomatiques.

Depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza entre Israël et le Hamas le 7 octobre, des échanges de tirs opposent quotidiennement l'armée israélienne au puissant Hezbollah, qui affirme soutenir le mouvement islamiste palestinien.

Paris tente depuis fin janvier de contenir ces violences qui menacent de s'étendre, et a soumis aux deux parties une première initiative, amendée début mai à la demande du Liban qui jugeait la première version trop favorable aux thèses israéliennes.

Le plan propose notamment un arrêt des violences des deux côtés et le retrait des forces Al Radwan, unité d'élite du Hezbollah, et des autres groupes armés à dix km de la frontière avec Israël, selon des responsables libanais.

Il stipule que la Force intérimaire des Nations Unies (Finul) dispose de l'entière liberté de mouvement dans la région, que l'armée libanaise y joue un rôle accru et que ses effectifs soient renforcés.

"La partie libanaise a transmis en début de semaine sa réponse, qui comprend ses commentaires sur la question du retrait des forces armées, de la coopération avec la Finul et de la pleine application de la résolution 1701", a indiqué une source diplomatique française à l'AFP.

"La réponse libanaise a été élaborée en coordination avec le Hezbollah", dont le rôle politique est incontournable, a précisé un responsable libanais qui a requis l'anonymat.

Selon un autre responsable, qui a également refusé d'être identifié, les réserves de Beyrouth portent essentiellement sur la proposition de retrait à dix km de la frontière, ce que le puissant Hezbollah rejette catégoriquement.

Souveraineté libanaise

Le Liban refuse également que la Finul "dispose de la totale liberté de mouvement" et puisse mener "des patrouilles sans aucune restriction" et sans coordination avec l'armée libanaise, comme c'est le cas jusqu'à présent.

"Qu'en serait-il de la souveraineté libanaise dans ce cas?", s'est demandé ce responsable.

Le Hezbollah a notamment "exprimé son opposition à ces deux points", a indiqué à l'AFP une source proche de la puissante formation pro-iranienne.

Elle a rappelé la position constante du Hezbollah, qui "ne mettra fin à ses attaques qu'en cas de cessez-le-feu à Gaza".

Cette source a cependant souligné que la formation pro-iranienne ne rejetait pas l'initiative française, ajoutant que "les véritables négociations commenceront lorsqu'il y aura un cessez-le-feu" à Gaza.

La résolution 1701 de l'ONU, adoptée après la guerre de 2006 entre le Hezbollah et Israël, stipule que seules l'armée libanaise et les Casques bleus de l'ONU soient déployés dans le sud du Liban.

Le ministre français des Affaires étrangères, Stéphane Séjourné, s'était rendu fin avril au Liban et en Israël et avait appelé à la désescalade entre le Hezbollah et Israël pour éviter, selon lui, "le scenario du pire".

Washington est également à la manoeuvre pour tenter de mettre fin aux violences et dans ce cadre, l'émissaire américain Amos Hochstein s'est récemment rendu en Israël.

Le responsable libanais qui a requis l'anonymat a estimé que l'initiative américaine était "meilleure que la proposition française", surtout qu'elle évoque clairement un règlement du litige frontalier avec Israël, réclamé par Beyrouth.

En sept mois de violences transfrontalières, au moins 399 personnes, pour la plupart des combattants du Hezbollah mais également 77 civils, ont été tuées au Liban, selon un décompte de l'AFP.

Côté israélien, 14 soldats et neuf civils ont été tués, selon un bilan officiel.

 


Des lycéens saoudiens doués en sciences et en ingénierie participent à une foire mondiale

Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
Les lycéens rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. (SPA)
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  • Trente-cinq lycéens sélectionnés parmi 210 000 candidats cette année
  • La réduction de l’accumulation de poussière sur les panneaux solaires fait partie des meilleurs projets

RIYAD: Trente-cinq lycéens saoudiens participent à l’édition 2024 du Regeneron International Science and Engineering Fair (ISEF), à Los Angeles, du 10 au 18 mai, a rapporté vendredi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Ils rejoindront 1 700 autres participants de 70 pays à l’ISEF, un concours pré-universitaire dans le domaine de la recherche scientifique et de l’innovation. L’équipe du Royaume sera dirigée par des représentants de la Fondation du roi Abdelaziz et de ses compagnons pour l’encouragement du talent et de la créativité (Mawhiba), et du ministère de l’Éducation.

Les membres de l’équipe saoudienne ont été sélectionnés au début de l’année, parmi plus de 210 000 candidats, par des experts et des spécialistes de Mawhiba. Leurs projets ont fait l’objet d’une évaluation très rigoureuse lors de l’Olympiade nationale pour la créativité scientifique «Ibdaa», ce qui a abouti à la sélection de 180 candidats.

Sur les quarante-cinq élèves dont les projets ont été qualifiés pour la finale de l’Olympiade, trente-cinq lycéens talentueux ont été nommés pour représenter le Royaume à l’ISEF, selon SPA.

Parmi ceux qui ont été nommés, Areej al-Qarni présentera ses travaux de recherche portant sur les moyens de réduire l’accumulation de poussière sur les panneaux solaires. Ce problème entraîne des pertes énergétiques et financières qui se chiffrent en millions de dollars.

Al-Qarni a expliqué que ses recherches visent à mettre en place des solutions durables à ce problème mondial afin d’économiser de l’énergie et d’assurer la viabilité financière de projets cruciaux.

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Areej al-Qarni présentera ses travaux de recherche portant sur les moyens de réduire l’accumulation de poussière sur les panneaux solaires. (SPA)

Mawhiba a précisé que les étudiants choisis pour représenter le Royaume ont suivi une formation rigoureuse menée par des universitaires et des experts locaux et internationaux dans différentes disciplines, a indiqué SPA.

Le Royaume est l’un des principaux sponsors de l’exposition ISEF 2024, offrant des prix pour des projets innovants dans les domaines des sciences, de la technologie, de l’ingénierie et des mathématiques (Stem). Les lauréats recevront des bourses complètes pour des études de premier cycle à l’Université roi Fahd du pétrole et des mines, et participeront au Programme d’enrichissement universel Mawhiba.

Cette année marque la 18e participation consécutive du Royaume à l’ISEF. Lors des éditions précédentes, les étudiants saoudiens ont remporté 133 prix: 92 grands prix et 41 distinctions spéciales.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Tunisie: enquête contre une chroniqueuse qui a ironisé sur la situation du pays

Un décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique". (Photo, AFP)
Un décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique". (Photo, AFP)
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  • Lors d'une émission sur la chaîne Carthage+ mardi soir, Sonia Dahmani, qui est également avocate, a lancé d'une façon ironique "de quel pays extraordinaire parle-t-on?", en réponse à un autre chroniqueur
  • Jeudi, Mme Dahmani a reçu une convocation, à laquelle elle n'a pas donné suite, pour comparaître vendredi devant un juge d'instruction au tribunal de première instance à Tunis sans que les motifs ne soit précisés, a indiqué son avocate Dalila Msaddek

TUNIS: La justice tunisienne a ordonné une enquête contre une chroniqueuse après des propos sarcastiques sur la situation du pays, en lien avec les migrants originaires d'Afrique subsaharienne, ont indiqué vendredi ses avocats et des médias locaux.

Lors d'une émission sur la chaîne Carthage+ mardi soir, Sonia Dahmani, qui est également avocate, a lancé d'une façon ironique "de quel pays extraordinaire parle-t-on?", en réponse à un autre chroniqueur qui venait d'affirmer que les migrants venus de plusieurs pays d'Afrique subsaharienne, cherchaient à s'installer en Tunisie.

Cette déclaration a été largement partagée sur les réseaux sociaux, et a été jugée par certains utilisateurs comme "dégradante" pour l'image de la Tunisie.

Jeudi, Mme Dahmani a reçu une convocation, à laquelle elle n'a pas donné suite, pour comparaître vendredi devant un juge d'instruction au tribunal de première instance à Tunis sans que les motifs ne soit précisés, a indiqué son avocate Dalila Msaddek.

"Je refuse de me présenter devant la justice sans connaître les raisons de cette convocation", a expliqué Mme Dahmani à la presse.

En raison de son absence vendredi, le juge d'instruction chargé de cette affaire a émis un mandat d'amener à son encontre, rejetant la demande de ses avocats de reporter son audition.

Selon le texte de cette décision rapporté par les médias, Mme Dahmani fait l'objet d'une enquête pour "utilisation des réseaux de communication pour diffuser des fausses informations dans le but de porter atteinte à la sûreté publique" et pour "incitation à un discours de la haine", en vertu du décret-loi 54.

Ce décret, promulgué en septembre 2022 par le président Kais Saied, punit de jusqu'à cinq ans de prison quiconque utilise les réseaux d'information et de communication pour "rédiger, produire, diffuser (ou) répandre de fausses nouvelles (...) dans le but de porter atteinte aux droits d'autrui ou de porter préjudice à la sécurité publique".

En un an et demi, plus de 60 personnes parmi lesquelles des journalistes, des avocats et des opposants à M. Saied ont fait l'objet de poursuites sur la base de ce texte, selon le Syndicat national des journalistes.

La situation des Africains subsahariens en Tunisie ne cesse d'empirer depuis un discours aux accents xénophobes du président Saied en février 2023 dénonçant l'arrivée de "hordes de migrants" clandestins dans le cadre d'un complot "pour changer la composition démographique" du pays.