Algérie: Amnesty tire à nouveau la sonnette d’alarme

Des manifestants anti-gouvernementaux algériens dans les rues d'Alger, le 26 mars 2021 (Photo, AFP)
Des manifestants anti-gouvernementaux algériens dans les rues d'Alger, le 26 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 08 avril 2021

Algérie: Amnesty tire à nouveau la sonnette d’alarme

  • Amnesty international affirme dans son rapport 2020/21 que les violations des droits humains en Algérie se sont aggravées pendant la pandémie de Covid-19
  • L’ONG a insisté dans son rapport annuel sur la libération inconditionnelle de tous les détenus d’opinion incarcérés depuis l’été dernier, et a fait état de cas de torture

ALGER: Une fois encore, Amnesty international pointe du doigt la situation des droits de l’homme en Algérie. L’organisation ne mâche pas ses mots: «usage excessif de la force contre les manifestants», «libertés d’expression bâillonnées», «augmentation des violences contre les femmes» et «liberté de la presse menacée». L’ONG affirme dans son rapport 2020/2021 que les violations des droits humains en Algérie se sont aggravées pendant la pandémie de Covid-19.  

Présentant ce rapport lors un point presse tenu en visioconférence, Hassina Oussedik, la directrice d’Amnesty International Algérie, a interpellé les autorités algériennes les appelant à agir rapidement pour cesser toute forme de répression. «Il est primordial d’écouter les revendications des citoyens et des citoyennes, mais surtout d’agir. Nous attendons des actes forts marquant la rupture avec les pratiques contraires à l’État de droit et violant les droits humains», a-t-elle déclaré. 

De nouvelles lois qui limitent encore davantage les libertés fondamentales  

L’intervenante a rappelé que des manifestants, des journalistes, des militants et de simples citoyens avaient été pris pour cible, alors qu’ils exerçaient pacifiquement leur droit à la liberté d’expression, notamment lors des manifestations du Hirak. 

L’ONG a d’ailleurs insisté dans son rapport sur la libération inconditionnelle de tous les détenus d’opinion incarcérés depuis l’été dernier. «Personne ne devrait être arrêté, poursuivi ou condamné pour avoir exprimé une opinion pacifiquement. Tous les détenus d’opinion doivent être libérés immédiatement et sans conditions. Les autorités algériennes doivent rompre avec leurs pratiques répressives en matière de libertés fondamentales et réformer la législation pour garantir une justice indépendante et équitable pour tous», a affirmé Hassina Oussedik. 

Selon Amnesty, les autorités algériennes ont profité de la crise sanitaire de la Covid-19 pour multiplier les arrestations de militants, de journalistes et de blogueurs qui avaient critiqué le gouvernement sur les réseaux sociaux. D’autres personnes ont également été arrêtées pour avoir participé à des manifestations pacifiques. Des dispositions du Code pénal, formulées en termes vagues, ont été invoquées pour engager des poursuites à leur encontre. 

Le 18 février 2021, le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé une grâce présidentielle en faveur des détenus du Hirak. Du 19 au 25 février 2021, 59 personnes arrêtées arbitrairement pour avoir exprimé leurs opinions ou manifesté pacifiquement, ont été libérées. «D’autres sont encore en détention uniquement pour avoir participé aux manifestations ou pour des publications sur les réseaux sociaux critiquant les autorités », note l’ONG dans son rapport.   

La conférence d’Amnesty a été l’occasion pour l’organisation d’annoncer qu’elle avait recueilli des informations sur au moins trois militants placés en détention qui auraient été torturés ou auraient subi des mauvais traitements. 

«Les autorités doivent veiller à ce que des enquêtes impartiales, indépendantes soient menées sur toutes les allégations de torture et d’autres mauvais traitements, que leurs conclusions soient rendues publiques et que les auteurs présumés de ces actes soient traduits en justice. Les autorités avaient annoncé l’ouverture d’enquêtes sur les circonstances de la mort de Mohamed Tamalt, Kamel Eddine Fekhar et Ramzi Yettou. À notre connaissance, à ce jour, aucune conclusion n’a été rendue publique», a déclaré Hassina Oussedik. 

Violence contre les femmes et féminicides  

Les crimes et les violences contre les femmes qui ont marqué l’année 2020 ne sont pas non plus passés inaperçus pour l’organisation, qui rappelle que «durant l’année 2020, la pandémie de Covid-19 a aggravé les risques déjà importants auxquels se heurtent de nombreuses femmes en Algérie».   

Le site Féminicides Algérie a recensé au moins 54 féminicides en 2020 et 14 depuis le début de l’année 2021. Au total, au moins 6 782 femmes ont été victimes de violences en 2020, selon les chiffres de la police judiciaire. Les organisations de défense des droits des femmes ont souligné que les statistiques officielles sur les cas de violences contre les femmes étaient largement en dessous de la réalité. 

Amnesty International appelle les autorités à garantir les droits à la liberté d’expression, d’association et de réunion pacifique, et à protéger les femmes contre toutes les formes de violences. 

L’ONG rappelle que les textes de la nouvelle Constitution apportent «quelques avancées» sur certaines questions des droits humains, notamment en matière de protection des femmes, mais qu’«elle ne garantit toujours pas l’indépendance de la justice et introduit des restrictions injustifiées des droits et libertés, en conditionnant l’exercice de la liberté d’expression au respect des valeurs religieuses et culturelles». 


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.