BAGDAD: Une roquette a visé mardi soir l'aéroport de Bagdad où sont postés des militaires américains, une nouvelle démonstration de force des factions irakiennes pro-iraniennes au moment où le Premier ministre Moustafa al-Kazimi arrivait à Washington pour rencontrer Donald Trump.
L'attaque n'a fait ni victime ni dégât, a précisé l'armée irakienne, mais elle est la quatorzième en 15 jours à viser des cibles américaines ou abritant des postes américains. Des milliers de soldats américains sont déployés en Irak depuis la guerre contre les jihadistes.
Avant même l'attaque contre l'aéroport, des comptes des groupes armés pro-Iran sur Telegram ont diffusé des messages indiquant que « les résistants » frappaient « les bases et les convois » des Américains.
Le Premier ministre irakien, qui doit rencontrer M. Trump jeudi, est pris en étau entre ses deux alliés américain et iranien, eux-mêmes ennemis.
L'escalade des attaques a débuté après que la Maison Blanche a confirmé la venue de M. Kazimi à la Maison Blanche.
D'octobre à fin juillet déjà, 39 attaques à la roquette avaient visé des intérêts américains. A tel point que les hauts gradés américains considèrent depuis un an que les milices pro-Iran sont un danger plus grand que les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) qui ont un temps tenu un tiers de l'Irak.
Ces groupes aux noms obscurs sont selon les experts, les faux-nez des factions chiites pro-Iran du Hachd al-Chaabi, désormais intégrées à l'Etat. Washington ne cesse de réclamer à Bagdad des actions décisives contre ces groupes. Mais l'Irak doit aussi composer avec son grand voisin iranien, qui arme, finance et soutient de nombreuses factions du Hachd.