BEYROUTH: Au moins 19 personnes, 11 civils et huit policiers, ont été « kidnappées » mardi par le groupe jihadiste Etat islamique (EI) dans une province centrale de la Syrie en guerre, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
L'agence officielle syrienne Sana a confirmé « l'enlèvement d'un certain nombre d'habitants » du village d'al-Saan, dans la province de Hama, alors qu'ils étaient en train de « chercher des truffes » dans la Badiya, le vaste désert syrien.
L'agence étatique, qui pointe du doigt l'EI, fait état de blessés qui ont été hospitalisés.
« L'organisation EI a kidnappé huit membres de la police et 11 civils du village d'al-Saan », a indiqué le directeur de l'Observatoire, Rami Abdel Rahmane, assurant que près de 40 personnes sont « portées disparues » alors qu'on ignore tout de leur sort.
Malgré sa mise en déroute en mars 2019 avec la chute de son « califat », l'EI continue de lancer des attaques meurtrières en Syrie, notamment dans la Badiya qui s'étend des provinces centrales de Hama et de Homs jusqu'à celle de Deir Ezzor, dans l'extrême est de la Syrie.
Dans ce secteur, les jihadistes qui ont renoué avec la clandestinité engagent des combats contre les forces du régime, appuyées par des frappes aériennes de l'allié russe.
Ces derniers mois, les jihadistes ont aussi à plusieurs reprises « kidnappé des civils, des bergers et des soldats », assure M. Abdel Rahmane.
« Dans la plupart des cas, les personnes enlevées sont tuées, surtout quand il s'agit de militaires », a-t-il précisé.
Les enlèvements de mardi imputés à l'EI sont les plus importants depuis la chute du »califat », selon M. Abdel Rahmane, dont l'ONG dispose d'un vaste réseau de sources dans la Syrie en guerre.
En juillet 2018, les terroristes avaient enlevé une trentaine de personnes dans la province de Soueida, à la faveur d'une série d'attaques visant la communauté druze dans le sud.
Les otages, des femmes et des enfants surtout, avaient été libérés, à l'exception de cinq d'entre eux exécutés ou morts en raison des conditions de détention.
Le conflit syrien, déclenché en 2011 par la répression de manifestations prodémocratie, s'est complexifié au fil des ans avec l'implication d'une multitude de belligérants, la montée en puissance des jihadistes et l'intervention de puissances étrangères.
La guerre en Syrie a fait plus de 388 000 morts.