La récente déclaration d'amiraux à la retraite déclenche un débat en Turquie

Un ferry navigue au coucher du soleil sur la mer de Marmara à Istanbul, Turquie, le 15 janvier 2021. (Photo, REUTERS)
Un ferry navigue au coucher du soleil sur la mer de Marmara à Istanbul, Turquie, le 15 janvier 2021. (Photo, REUTERS)
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Publié le Lundi 05 avril 2021

La récente déclaration d'amiraux à la retraite déclenche un débat en Turquie

  • Polémique sur le projet de voie navigable artificielle et la Convention de Montreux
  • Les signataires affirment que la convention était un accord qui «protège au mieux les intérêts turcs».  

ANKARA: Une déclaration aux termes sévères de 103 amiraux à la retraite en Turquie au sujet d'un projet gouvernemental a suscité un débat, certains y voyant une menace implicite de coup d'État et d'autres un exercice de liberté d'expression.

Les amiraux ont utilisé leur déclaration pour critiquer le Kanal Istanbul, une voie navigable artificielle de plusieurs milliards de dollars reliant la mer Noire à la mer de Marmara pour faciliter le trafic maritime sur le détroit du Bosphore. Ils ont également évoqué la perspective d'éventuelles révisions de la Convention de Montreux de 1936, qui concerne le contrôle du détroit d'Istanbul.

Leur déclaration a déclenché une réunion urgente lundi du comité central du parti au pouvoir, Parti pour la justice et le développement, pour discuter de la question en détail, et le bureau du procureur général d’Ankara a ouvert une enquête sur les signataires.

L'un des signataires était Cem Gurdeniz, 63 ans. Il a été l’architecte de la doctrine maritime de la «patrie bleue» de la Turquie, et sa vision a gagné en popularité l’année dernière grâce aux activités du pays en Méditerranée orientale.

« Le fait que le retrait de la Convention de Montreux et que les autorités sortent des traités internationaux a été ouvert à la discussion relative au Kanal Istanbul a été accueilli avec inquiétude », indique le communiqué. «Kanal Istanbul ouvrira la Convention de Montreux à la discussion et conduira à la perte totale de souveraineté de la Turquie sur la mer de Marmara.»

FAITS MARQUANTS

      Les amiraux ont évoqué la perspective d'éventuelles révisions de la Convention de Montreux de 1936, qui concerne le contrôle du détroit d'Istanbul. 

      La déclaration a déclenché une réunion urgente du comité central du parti au pouvoir, Parti pour la justice et le développement, lundi pour discuter de la question en détail.

      Les amiraux ont souligné que la convention était un accord qui «protège au mieux les intérêts turcs».

      Il y a quelques jours, 126 diplomates turcs à la retraite ont publié une déclaration pour avertir le gouvernement sur le même problème.

Dans un décret de 2018, le président turc Recep Tayyip Erdogan s'est donné le pouvoir de retirer le pays de tout traité ou pacte international, comme la Convention de Montreux, sans approbation parlementaire.

Le mois dernier, la Turquie a approuvé des plans pour développer le projet du canal de 45 kilomètres et, depuis lors, le statut de la Convention de Montreux est devenu un sujet brûlant.

Les amiraux ont souligné que la convention était un accord qui «protège au mieux les intérêts turcs». Il y a quelques jours, 126 diplomates turcs à la retraite ont publié une déclaration pour avertir le gouvernement sur le même problème.

La convention donne le libre passage à tous les navires civils et détermine le mode d'entrée, la durée du séjour et le tonnage des bâtiments de guerre des pays non riverains.

Kanal Istanbul raccourcira l'itinéraire des bâtiments de guerre des pays non riverains pour atteindre leurs destinations en mer Noire tant qu'ils paient les frais nécessaires.

Mais, si aucune autre révision brusque n'est apportée à la convention, ces navires doivent respecter les règles de Montreux car ils entreront dans le Kanal Istanbul depuis le détroit des Dardanelles qui sont toujours déterminés par ce régime international de plusieurs décennies.

Dans un pays encore secoué par la tentative de coup d'État ratée de 2016, la déclaration des amiraux a provoqué la colère des cercles gouvernementaux et a conduit à affirmer qu'elle rappelait les périodes de coup d'État passées.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".