Le Caire ouvre une enquête sur l'échouement du Ever Given

(Photo, MAXAR via Reuters)
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Publié le Jeudi 01 avril 2021

Le Caire ouvre une enquête sur l'échouement du Ever Given

  • Les navires ont été autorisés à traverser le canal lundi soir, quand les remorqueurs ont enfin délogé l'Ever Given
  • «Nous avons demandé les données du navire; la boîte noire contient toutes les informations, du début de la crise jusqu'à la fin»

LE CAIRE: L’Autorité du canal de Suez a lancé une enquête sur l’échouement du cargo géant Ever Given qui, selon elle, devrait la totalité des pertes occasionnées avant, pendant et après l’accident.

Le porte-conteneurs de 430 mètres de long s'est échoué dans le canal de Suez, ce qui a interrompu le commerce maritime dans le canal de navigation crucial pendant près d'une semaine.

Le transporteur a heurté la rive est de l’étroit canal le 23 mars, et s'est coincé en diagonale à travers le canal.

Les navires ont été autorisés à traverser le canal lundi soir, quand les remorqueurs ont enfin délogé l'Ever Given.

Sayed Sheasha, conseiller à l'Autorité, confie que l'enquête a commencé mercredi, et que les résultats seraient rendus publics car il s'agit ici d'un problème mondial.

Sheasha a révélé que l'enquête portera sur la question de savoir si le capitaine a suivi les instructions de l'Autorité avant que le navire ne s'échoue.

«Nous avons demandé les données du navire;  la boîte noire contient toutes les informations, du début de la crise jusqu'à la fin», déclare Sheasha, ajoutant que l'autorité examinera également l’attitude du navire face aux instructions données avant l'accident.

Sheasha signale de plus que l'Autorité du canal devrait parvenir à un accord sur une compensation avec le navire d’ici trois ou quatre jours.

Si le navire rejette le résultat de l'enquête, l'affaire sera transférée à un tribunal civil, et une décision pourrait être prise pour le saisir.

Le président Abdel Fattah El-Sissi a exhorté les gens à ne pas tirer de conclusions hâtives sur l'enquête. Il assure que le dossier est entre les mains de l'Autorité du canal, et qu'il ne compte pas intervenir.

Oussama Rabie, directeur de l'Autorité, explique que jusqu'à 95 navires par jour sont prévus d’utiliser le canal d'ici 2023, au lieu des 50 à 60 navires par jour actuels.

Une fois l’Ever Given délogé, 113 navires ont traversé le canal en moins de 24 heures, révèle-t-il.

L'autorité prévoit de faire passer 422 navires qui attendent leur tour pour traverser le canal.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Arabie saoudite: Non au déplacement des habitants de Gaza et aux relations avec Israël sans État palestinien

La déclaration du ministère saoudien des Affaires étrangères est intervenue peu après que le président Donald Trump a déclaré qu'il souhaitait que les États-Unis prennent possession de la bande de Gaza. 
La déclaration du ministère saoudien des Affaires étrangères est intervenue peu après que le président Donald Trump a déclaré qu'il souhaitait que les États-Unis prennent possession de la bande de Gaza. 
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  • Les dirigeants saoudiens ont déclaré à plusieurs reprises que toute relation officielle entre le Royaume et Israël dépendait de la création d'un État palestinien viable selon les frontières de 1967
  • Le prince héritier a exhorté davantage de pays à reconnaître l'État de Palestine, soulignant l'importance de mobiliser la communauté internationale pour soutenir les droits des Palestiniens

RIYAD: L'Arabie saoudite a déclaré mercredi que sa position de longue date selon laquelle les Palestiniens doivent avoir leur propre État indépendant était ferme et n'était pas ouverte aux négociations – une position que le prince héritier Mohammed ben Salmane a réitérée à plusieurs reprises auparavant.

La déclaration du ministère saoudien des Affaires étrangères est intervenue peu après que le président Donald Trump a déclaré qu'il souhaitait que les États-Unis prennent possession de la bande de Gaza une fois que tous les Palestiniens en auront été déplacés et envoyés dans d'autres pays, où des colonies seront construites pour eux.

Le Royaume a adopté cette position depuis longtemps et ses dirigeants ont appelé à plusieurs reprises à la justice pour les Palestiniens, qui, selon eux, méritent un État à part entière aux côtés d'Israël afin de trouver une solution durable au conflit qui dure depuis des décennies.

Les dirigeants saoudiens ont déclaré à plusieurs reprises que toute relation officielle entre le Royaume et Israël dépendait de la création d'un État palestinien viable selon les frontières de 1967.

Le communiqué du ministère met en exergue un discours prononcé par le prince héritier devant le Conseil de la Choura le 18 septembre 2024, dans lequel il souligne que l'Arabie saoudite continuera à œuvrer sans relâche à la création d'un État palestinien indépendant ayant Jérusalem-Est pour capitale, ajoutant que le Royaume ne normalisera pas ses relations avec Israël sans cela.

Le prince héritier a exprimé une volonté similaire lors du sommet extraordinaire arabo-islamique qui s'est tenu à Riyad le 11 novembre 2024, où il a insisté sur la poursuite des efforts en vue de la création d'un État palestinien et exigé la fin de l'occupation israélienne des territoires palestiniens.

Il a également exhorté davantage de pays à reconnaître l'État de Palestine, soulignant l'importance de mobiliser la communauté internationale pour soutenir les droits des Palestiniens, qui ont été exprimés dans les résolutions de l'Assemblée générale des Nations unies en considérant la Palestine comme éligible à un statut de membre à part entière de l'organisation mondiale.

«Le royaume d'Arabie saoudite souligne également son rejet catégorique, annoncé précédemment, de toute violation des droits légitimes du peuple palestinien, que ce soit par les politiques de colonisation israéliennes, l'annexion des territoires palestiniens ou les tentatives de déplacer le peuple palestinien de sa terre», ajoute la déclaration.

M. Trump, qui se tenait aux côtés du Premier ministre Benjamin Netanyahou à la Maison Blanche mardi, a déclaré que les Palestiniens seraient mieux lotis s'ils vivaient en dehors de la bande de Gaza, qui a été réduite en ruines par les bombardements au cours de l'attaque brutale menée par Israël pendant 15 mois.

«Je ne pense pas que les gens devraient y retourner», a déclaré M. Trump. «On ne peut pas vivre à Gaza en ce moment. Je pense que nous avons besoin d'un autre endroit. Je pense qu'il faut un endroit qui rendra les gens heureux.»

Le président insiste sur le fait que l'Égypte et la Jordanie devraient accueillir les habitants de Gaza qu'il envisage de déplacer. Les deux pays ont rejeté l'idée catégoriquement.

M. Trump n'a pas non plus exclu l'utilisation de troupes américaines pour aider à reconstruire l'enclave et garantir la propriété du territoire, qui, selon lui, pourrait devenir la «Riviera du Moyen-Orient», compte tenu de son climat tempéré et de sa situation privilégiée sur la côte méditerranéenne.

Le Royaume a déclaré qu'il était du devoir de la communauté internationale d'œuvrer pour atténuer les graves souffrances humaines du peuple palestinien, qui restera sur sa terre.

«Une paix durable et juste ne peut être obtenue sans que le peuple palestinien obtienne ses droits légitimes conformément aux résolutions de la légitimité internationale, et c'est ce qui a été expliqué aux administrations américaines précédente et actuelle», indique le communiqué du ministère.


Le président syrien par intérim à Ankara pour une rencontre avec Erdogan

Selon Ankara, MM. Erdogan et Chareh doivent évoquer la relance de l'économie syrienne ainsi que des questions de sécurité. (AFP
Selon Ankara, MM. Erdogan et Chareh doivent évoquer la relance de l'économie syrienne ainsi que des questions de sécurité. (AFP
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  • Il s'agit du deuxième voyage officiel de M. Chareh, qui s'est rendu précédemment en Arabie saoudite
  • Le nouveau dirigeant syrien, venu avec son ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, doit tenir une conférence de presse aux alentours de 19H30 (16H30 GMT) avec M. Erdogan, a indiqué la présidence turque

ANKARA: Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, est arrivé mardi à Ankara où il doit s'entretenir avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, a indiqué à l'AFP un responsable turc.

Il s'agit du deuxième voyage officiel de M. Chareh, qui s'est rendu précédemment en Arabie saoudite.

Le nouveau dirigeant syrien, venu avec son ministre des Affaires étrangères Assaad al-Chaibani, doit tenir une conférence de presse aux alentours de 19H30 (16H30 GMT) avec M. Erdogan, a indiqué la présidence turque.

Selon Ankara, MM. Erdogan et Chareh doivent évoquer la relance de l'économie syrienne ainsi que des questions de sécurité.

La Turquie, soutien du nouveau pouvoir voisin à Damas, veut participer à la reconstruction de la Syrie, dévastée par treize années de guerre, et a proposé d'aider à la formation de la nouvelle armée syrienne.

Ancien combattant jihadiste à la tête d'un groupe islamiste radical sunnite, Hayat Tahrir al-Sham (HTS), M. Chareh a dirigé une coalition de factions rebelles islamistes qui a renversé le 8 décembre le pouvoir de Bachar al-Assad.

Ankara s'inquiète toutefois de la situation dans le nord-est syrien, frontalier de la Turquie, où des forces kurdes, appuyées par Washington, ont installé une administration autonome à la faveur de leur combat contre le groupe Etat islamique (EI).

Le chef de la diplomatie turque, Hakan Fidan, a proposé dimanche que la Turquie mène désormais avec la Syrie, l'Irak et la Jordanie cette lutte contre les jihadistes de l'EI, afin de permettre aux Etats-Unis de retirer leurs troupes de la zone.

M. Erdogan devrait également aborder la question des quelque trois millions de réfugiés syriens vivant sur le sol turc.

Plus de 80.000 Syriens ont quitté la Turquie pour rentrer chez eux depuis la chute de Bachar al-Assad, mais les retours pourraient s'accélérer dans les prochains mois, selon l'agence de l'ONU pour les réfugiés (HCR).

rba-fo/ach/fz


Le sommet mondial Healthspan a ouvert ses portes à Riyad, explorant de nouvelles approches du vieillissement

Les experts se réunissent mardi à l’événement Hevolution à Riyad pour discuter des avancées révolutionnaires dans la recherche sur le vieillissement. (AN Photo/Huda Bashatah)
Les experts se réunissent mardi à l’événement Hevolution à Riyad pour discuter des avancées révolutionnaires dans la recherche sur le vieillissement. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le Dr Dena Dubal et le Dr James L. Kirkland participent à une table ronde lors du sommet mondial de la santé à Riyad mardi (photo AN/Huda Bashatah).
Le Dr Dena Dubal et le Dr James L. Kirkland participent à une table ronde lors du sommet mondial de la santé à Riyad mardi (photo AN/Huda Bashatah).
Le sommet mondial de la santé 2025 a commencé à Riyad mardi. (AN Photo/Huda Bashatah)
Le sommet mondial de la santé 2025 a commencé à Riyad mardi. (AN Photo/Huda Bashatah)
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  • La séance du panel explore les dernières avancées en matière d’allongement de la durée de vie saine.
  • Le sommet se tient jusqu’à mercredi au Four Seasons Hotel Riyadh.

RIYAD : Le sommet mondial de la santé, qui se tient à Riyad jusqu’à mercredi, a débuté mardi et a permis de faire le point sur les dernières avancées en matière d’allongement de la durée de vie des êtres humains.

Dans une interview accordée à Arab News en marge du sommet, Rakan W. Tarabzoni, directeur des opérations de l’Institut pour les initiatives d’investissement futur, a présenté une initiative en matière de santé que l’organisation a lancée en octobre 2024.

« Nous voulons que toutes les entreprises et toutes les institutions qui embauchent des personnes fournissent à leurs employés des contrôles de santé, ce qui signifie des employés en meilleure santé, plus productifs et des entités ou des entreprises prospères », a-t-il déclaré.

« Cela ne se produira que si nous aidons les gens à effectuer des examens préventifs avant qu’ils ne doivent les aider à traiter les maladies après qu’elles sont survenues. »

L'une des sessions phares de la journée d’ouverture, « Science Beyond the Hallmarks of Aging : Exposomes, Microbiomes, Sexual Dimorphism, and Scientific Investigations around Healthspan », a permis d'aborder les dernières avancées dans la compréhension du vieillissement.

Le Dr Felipe Sierra, directeur scientifique de la fondation Hevolution, a dirigé la déclaration d’ouverture, ouvrant la voie à une exploration de la façon dont les récentes recherches scientifiques transforment notre compréhension du vieillissement.

Le Dr Dena Dubal, professeure de neurologie à l’université de Californie, a axé son intervention sur la communication entre les différents organes et leur rôle dans le vieillissement.

Elle a souligné l’importance d’étudier ces interactions plutôt que d’isoler des organes individuels.

Dubal a déclaré : « C’est fascinant d’explorer la façon dont différents organes communiquent, ou quels signaux le rein envoie au cerveau, par exemple. »

Son travail récent met en évidence les répercussions du sexe biologique sur le vieillissement et la santé.

Il a également déclaré : « Il existe de véritables différences entre les sexes. Par exemple, les femmes vivent plus longtemps que les hommes partout dans le monde, et comprendre les mécanismes à l'origine de cette différence pourrait mener à de nouveaux médicaments pour les deux sexes. »

Cette compréhension pourrait mener à des traitements innovants adaptés aux deux sexes.

La séance était animée par le Dr Sébastien Thuault, rédacteur en chef de Nature Aging.

Le sommet, dont Arab News est un partenaire média, se déroule jusqu’à mercredi au Four Seasons Hotel Riyadh.

Le Dr Paul D. Robbins, directeur associé de l’Institut sur la biologie du vieillissement et du métabolisme de l'université du Minnesota, a discuté du concept de sénescence cellulaire, un état où les cellules cessent de se diviser et contribuent au vieillissement et aux maladies.

Il a noté que « la sénescence est une caractéristique du vieillissement, et cibler ces cellules pourrait ralentir le vieillissement et prolonger l'espérance de vie ».

Il a mentionné une importante initiative financée pour cartographier les cellules sénescentes dans les tissus humains, visant à identifier les cellules à cibler pour une intervention thérapeutique.

Le Dr James Kirkland, directeur du Centre de génothérapie du Cedars-Sinai Medical Center, a mis en lumière les problèmes de santé pressants en Arabie saoudite, et a déclaré : « Il existe deux maladies principales liées à la sénescence cellulaire qui sont maintenant considérées comme les principales causes de décès chez les hommes et les femmes.

« L’insuffisance cardiaque avec fraction d’éjection conservée est une cause de décès importante chez les hommes pour laquelle il n’existe aucun traitement efficace. Il s’agit d’un trouble lié à la sénescence et à la fibrose. »

Il a poursuivi : « En Arabie saoudite, la principale cause de décès chez les femmes est le cancer du sein triple négatif.

« De nouveaux médicaments, dont une classe appelée sénolytiques, pour laquelle la Fondation Hevolution finance des études, pourraient faire des percées contre cette forme mortelle de cancer. »

Kirkland a souligné l’augmentation des taux de mortalité par les troubles liés aux exposomes, soulignant la nécessité d’approfondir l’étude de ces tendances.

Le Dr Pinchas Cohen, doyen de la Leonard Davis School of Gerontology à l’université de Southern California, a plaidé en faveur d'approches plus personnalisées en matière de santé et de vieillissement.

Il a souligné : « Nous avons besoin d’interventions individualisées en matière de mode de vie plutôt que d’un modèle unique. Le régime méditerranéen, bien qu’il soit bénéfique, n’est pas forcément efficace pour toutes les populations. »

Ses travaux ont révélé l'importance d'adapter les interventions aux antécédents génétiques et aux habitudes de vie de chaque individu, afin de maximiser leur potentiel.

Cohen s'est également intéressé à la santé mitochondriale. Il a déclaré : « En comprenant les mutations de l’ADN mitochondrial et leurs effets sur le métabolisme, nous pouvons développer des thérapies ciblées qui s’attaquent aux causes profondes des maladies liées à l’âge. »

Le Dr Eric Verdin, PDG et président du Buck Institute, a discuté de l’évolution des biomarqueurs dans la recherche sur le vieillissement.

Il a noté que « les progrès technologiques permettent l’analyse de milliers de variables, ce qui pourrait révolutionner notre capacité à prédire les réponses aux traitements ».

Il a également décrit comment la technologie des appareils portables est maintenant intégrée dans le suivi de la santé : « Ces dispositifs pourraient servir de biomarqueurs précieux, fournissant des données en temps réel sur l’état de santé et le vieillissement. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com