Les étudiants algériens dans la rue pour la libération des détenus d'opinion

«Presse libre» et «Pour un Etat de droit», ont-ils encore crié, avec, comme à l'accoutumée, les slogans historiques du Hirak: «Etat civil et non militaire», en faveur de la démilitarisation du régime (Photo, AFP).
«Presse libre» et «Pour un Etat de droit», ont-ils encore crié, avec, comme à l'accoutumée, les slogans historiques du Hirak: «Etat civil et non militaire», en faveur de la démilitarisation du régime (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 31 mars 2021

Les étudiants algériens dans la rue pour la libération des détenus d'opinion

  • «Libérez les détenus», «libérez Miloud Benrouane», un étudiant emprisonné depuis octobre 2020, ont scandé les manifestants
  • «Peut-être que le pouvoir ne se rend pas compte qu'en emprisonnant Abdenour ou d'autres, ils ne feront que créer des milliers d'autres Abdenour»

ALGER: Une foule d'étudiants, d'enseignants et de sympathisants a défilé à Alger, comme chaque mardi, pour réclamer la libération des détenus d'opinion, et réaffirmer la pluralité et l'unité du mouvement pro-démocratie du Hirak face aux risques de divisions.

«Libérez les détenus», «libérez Miloud Benrouane», un étudiant emprisonné à Biskra (nord-est) depuis octobre 2020, ont scandé les manifestants en tapant dans les mains.

Certains brandissaient des portraits de prisonniers.

Une des figures de la contestation étudiante, Abdenour Aït-Said a été arrêté vendredi à Alger, lors du défilé hebdomadaire du Hirak, avant d'être remis en liberté dimanche. Il a été accusé d'«incitation à attroupement». 

«Nous constatons que “le système” a peur s'il arrive à mettre des étudiants en prison alors qu'ils ont des examens à passer, comme Abdenour Aït Said qui a été derrière les barreaux arbitrairement», a déclaré à Ilyes, un étudiant de 25 ans.

«Peut-être que le pouvoir ne se rend pas compte qu'en emprisonnant Abdenour ou d'autres, ils ne feront que créer des milliers d'autres Abdenour, les manifestations ne s'arrêteront pas», a renchéri Massoum, 22 ans.

Arrestation de 5 personnes qui projetaient des attentats anti-Hirak

La justice algérienne a annoncé mardi l'arrestation de cinq personnes soupçonnées de projeter des actions «terroristes» à Tizi Ouzou et à Béjaïa, en Kabylie, lors des manifestations hebdomadaires du Hirak.

Ces cinq personnes comptaient organiser des «opérations terroristes au véhicule piégé au cœur du Hirak dans les villes de Tizi Ouzou et de Béjaïa». Elles ont été interpellées dans la ville de Tizi Ouzou à la suite du «traitement d’une affaire de détention d’armes de guerre et d’explosifs en vue de leur utilisation dans des actes terroristes, dont les faits remontent à la mi-mars courant».

Agés de 36 à 51 ans, les cinq suspects sont originaires des wilayas (préfectures) de Bouira et Tizi-Ouzou.

Des armes de guerre -- dont un fusil à pompe, un pistolet mitrailleur de type Kalachnikov et un pistolet --, des munitions et divers appareils électroniques ainsi que deux véhicules, ont été saisis par les services de sécurité.

Les cinq suspects ont comparu mardi devant un juge d'instruction du tribunal d'Azazga qui a ordonné l'incarcération de l'un d'eux. Les quatre autres ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire.

Malgré la libération récente d'une quarantaine de détenus d'opinion, une trentaine de personnes sont toujours en prison pour des faits liés au Hirak et/ou aux libertés individuelles, selon le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), une association de soutien.

«Presse libre» et «Pour un Etat de droit», ont-ils encore crié, avec, comme à l'accoutumée, les slogans historiques du Hirak: «Etat civil et non militaire», en faveur de la démilitarisation du régime.

Une partie du cortège a exprimé bruyamment son rejet des élections législatives anticipées organisées le 12 juin par «les gangs au pouvoir» pour tenter de sortir de la  grave crise politique qui fragilise le pays le plus peuplé du Maghreb.

«Les élections aggraveront la crise», pouvait-on lire sur une pancarte.

«Cas de torture»

Certains protestataires ont également dénoncé le recours à la torture par les services de sécurité contre les opposants et accusé de «complicité» ceux qui restent silencieux.

Dans un communiqué, la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH), faisant état de témoignages d'activistes, a renouvelé mardi son appel à l'ouverture d'enquêtes et d'instructions judiciaires sur des cas de torture à l'encontre de militants du Hirak. 

«Les révélations (...) mettant en accusation les services de sécurités pour actes de torture et de viol, lors de la garde à vue ou en détention, se poursuivent alors que la torture est formellement interdite et punie par la loi», accuse la LADDH.

La marche algéroise s'est dispersée sans incident en début d'après-midi.

Des rassemblements de moindre importance se sont déroulés à Oran (nord-ouest), et en Kabylie (nord-est), à Béjaïa et Tizi Ouzou, où la marche a de nouveau été empêchée par la police, selon le site d'information en ligne TSA.

Né en février 2019 du rejet massif d'un 5e mandat du président Abdelaziz Bouteflika, impotent et reclus, le Hirak réclame un changement radical du «système» politique en place depuis l'indépendance du pays en 1962.

Ce mouvement populaire inédit en Algérie est pacifique, pluriel - des laïcs aux islamistes -- et sans véritable leadership ni structure politique à ce jour.

De son côté, le régime, par la voix du quotidien gouvernemental El Moudjahid, estime que le Hirak «est érigé aujourd'hui en nébuleuse aux mains des extrémistes de tous bords et des résidus de l’ancien régime (Bouteflika) aux abois».

La justice algérienne a par ailleurs annoncé mardi l'arrestation de cinq personnes soupçonnées de projeter des actions «terroristes» à Tizi Ouzou et à Béjaïa, lors de défilés du Hirak.

Les cinq suspects ont comparu devant un juge d'instruction qui a ordonné l'incarcération de l'un d'eux. Les quatre autres ont été laissés en liberté sous contrôle judiciaire.


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.