LYON: La préfecture des Hautes-Alpes a assuré dimanche qu'aucun tir n'avait été effectué jeudi à la frontière avec l'Italie, après des accusations de migrants rapportées la veille par la presse italienne.
Des migrants afghans ont accusé samedi des gendarmes français de les avoir refoulés vers l'Italie en tirant des coups de feu pour les effrayer, des allégations examinées par un magistrat italien mais déjà démenties par la gendarmerie.
«Informée hier de cette rumeur, la préfète des Hautes-Alpes a demandé à l'ensemble des services habilités à faire usage d'armes (forces de l’ordre, armée, fédération de chasse) si des tirs ou d'autre activités susceptibles de produire des détonations avaient eu lieu entre jeudi après-midi et vendredi matin», indiquent les autorités françaises dans un communiqué.
«Ces vérifications permettent de conclure qu'aucun tir n’a été effectué durant cette période, pas même au titre d'un exercice ou entraînement des forces armées, ni d’une battue administrative», ajoutent-elles.
Le parquet spécialisé dans la protection des mineurs à Turin a été saisi après l'hospitalisation d'une jeune Afghane de 11 ans en état de choc, selon l'agence de presse italienne Ansa.
Sa mère a affirmé aux enquêteurs que son mari, sa fille et elle-même avaient quitté jeudi un hébergement provisoire dans lequel ils avaient été recueillis après l'évacuation en début de semaine d'un squat à Oulx, commune italienne limitrophe des Hautes-Alpes.
«Nous étions sur un sentier quand des policiers français sont arrivés. Ils se sont approchés et ont crié de nous arrêter. Et j'ai entendu des coups de feu», a raconté la mère de la fillette aux bénévoles de la Croix-Rouge qui l'ont transportée à l'hôpital de Turin, selon Ansa.
«La fillette, dont l'identité a été établie, faisait en effet partie d'un groupe de quatorze migrants dont huit enfants interpellés jeudi soir dans le cadre de la mission de contrôle de la frontière franco-italienne», déclare dimanche la préfecture des Hautes-Alpes.
«Alors qu'ils tentaient de franchir la frontière de façon irrégulière, ils ont été interpellés et entendus selon les procédures habituelles, avant d'être remis aux autorités italiennes conformément au code de l'entrée et du séjour des étrangers et du droit d'asile», ajoute-t-elle.
Selon la préfecture, les autorités de police italiennes ont indiqué avoir entendu les membres du groupe de migrants concernés «qui ont déclaré n'avoir entendu aucune détonation».
Samedi, la gendarmerie nationale a déjà démenti tout coup de feu, tandis qu'en Italie, le leader de la Lega (extrême droite) Matteo Salvini polémiquait sur l'affaire en reprochant à la France de refouler des migrants vers l'Italie.