PARIS: Cinq personnes ont été inculpées en France dans le cadre de l'enquête sur le réseau de téléphones cryptés Sky ECC, qui fait aussi l'objet d'investigations dans d'autres pays dont la Belgique, a-t-on appris samedi de source judiciaire.
Ces cinq personnes ont été mises en examen vendredi pour «association de malfaiteurs», «blanchiment aggravé» et «infractions à la législation sur la fourniture de moyens de cryptologie», a précisé cette source, qui confirmait une information du journal français Le Parisien.
Quatre d'entre elles ont été placées en détention provisoire et la cinquième sous contrôle judiciaire.
Selon Le Parisien, un coup de filet a eu lieu en début de semaine à Marseille (sud-est), Ermont (près de Paris), Aubervilliers (région parisienne) et en Corrèze (centre).
Les personnes mises en examen sont soupçonnées d'avoir revendu des téléphones cryptés à des trafiquants, explique le quotidien.
En France, des juges d'instruction de Lille (nord) ont commencé à enquêter sur Sky ECC en août 2019 avant que l'enquête ne soit confiée en décembre dernier à des juges parisiens spécialisés dans la lutte contre la criminalité organisée, avait indiqué en mars le procureur de Paris, Rémy Heitz.
«Commercialisé massivement» et extrêmement crypté, ce système de téléphonie assurait à ses possesseurs «une protection importante de leurs données contre les interventions de la police et de la justice» avec la possibilité d'«effacer ses données à distance», précisait-il.
Interrogé, il avait expliqué que le réseau semblait être «quasi-exclusivement utilisé par des criminels de grande envergure» avec «environ 2 000 titulaires de ligne en France et un prix des abonnements qui serait très élevé», allant «jusqu'à plus de 2 000 euros par ligne et pour six mois».
L'enquête en France s'est faite «dans le cadre d'une coopération juridique et technique européenne», selon le communiqué du procureur.
De son côté, le parquet fédéral belge a mené le 9 mars une vaste opération de police ayant visé les clients de Sky ECC avec l'interpellation de 48 personnes, la saisie d'armes, de fonds. Ce dossier a aussi permis la saisie depuis deux ans de 17 tonnes de cocaïne en Belgique.