WASHINGTON : Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a appelé samedi à la libération des anciens responsables du gouvernement par intérim en Bolivie, détenus et poursuivis depuis mi-mars pour un coup d'Etat présumé contre l'ancien président Evo Morales.
« Nous appelons le gouvernement bolivien à rendre clair son soutien envers la paix, la démocratie, et la réconciliation nationale en libérant les anciens responsables détenus », a déclaré le secrétaire d'Etat dans un communiqué.
Antony Blinken a également exprimé la « profonde inquiétude » des Etats-Unis quant « aux signes croissants d'une attitude anti-démocratique et d'une politisation du système judiciaire en Bolivie ».
Pour sa part, le ministère des Affaires étrangères de la Bolivie a qualifié la déclaration américaine de « déplorable manifestation d'ingérence dans les affaires intérieures ».
Dans un communiqué, l'administration du président de gauche Luis Arce a affirmé que l'attitude américaine « ne contribue pas à développer une relation de respect mutuel » entre les deux pays.
L'ancienne présidente par intérim conservatrice Jeanine Añez a été arrêtée le 14 mars à la suite d'une plainte pour « sédition », « terrorisme », et « conspiration ». Elle est en détention préventive dans une prison de La Paz pour une durée de six mois, et mardi quatre nouvelles accusations ont été retenues par la justice bolivienne contre elle.
Deux de ses anciens ministres ont eux aussi été arrêtés, et des mandats d'arrêt ont été lancés contre plusieurs autres personnalités.
En novembre 2019, Evo Morales avait été poussé à la démission par un soulèvement après avoir été proclamé vainqueur de l'élection présidentielle où il briguait un quatrième mandat, mais accusé de fraude par l'opposition.
Après une campagne de manifestations pendant laquelle au moins 35 personnes avaient été tuées, M. Morales, lâché par la police et par l'armée, avait démissionné et s'était réfugié au Mexique puis en Argentine.
Jeanine Añez avait prêté serment comme présidente par intérim deux jours après la démission de M. Morales.
Ce dernier est rentré en Bolivie après la victoire à l'élection présidentielle d'octobre 2020 de son dauphin Luis Arce, qui a succédé à Mme Añez.