PARIS: Près de 20 ans après l'assassinat du commandant Massoud, « figure éternelle de la résistance » en Afghanistan, une allée parisienne a été baptisée à son nom samedi par la maire de Paris Anne Hidalgo, en présence de son fils Ahmad Massoud.
Hidalgo a évoqué lors de l'inauguration d'une allée des jardins des Champs-Elysées « le commandant Massoud, cette figure éternelle de la résistance, ce combattant de la liberté dont le visage, dont le combat, dont les paroles nous inspirent encore aujourd'hui en Afghanistan mais aussi ici à Paris ».
« En faisant une place pour le commandant Massoud à Paris, dans nos rues, nous célébrons un combat profondément universel (...) pour la liberté et aussi pour le droit des femmes », a assuré la maire PS en rappelant le « lien exceptionnel qui a toujours existé entre le commandant Massoud et notre pays ».
Ahmad Shah Massoud « aurait aimé que nous célébrions son nom au moment même où nous commémorons la Commune de Paris », a pour sa part déclaré le philosophe Bernard-Henri Lévy.
Cet hommage, voté au Conseil de Paris le 9 mars 2020, intervient 20 ans presque jour pour jour après sa première visite à Paris.
« Il y a exactement 20 ans, le défunt commandant Massoud a atterri en France à l'invitation du Parlement européen, et c'est d'ici qu'il a lancé sa campagne contre le terrorisme international et l'extrémisme », a rappelé son fils.
« Je voudrais réaffirmer notre engagement, celui de la France, à veiller à ce que les droits démocratiques et les libertés publiques acquis ces 20 dernières années soient préservés alors que l'Afghanistan se trouve actuellement à un moment critique », a déclaré le secrétaire d'Etat français chargé des Affaires européennes, Clément Beaune, en rappelant « que la France a payé le prix du sang dans ce combat de liberté aux côtés du peuple afghan, elle a perdu 90 hommes ».
Ahmad Shah Massoud a mené en Afghanistan la résistance contre l'occupant soviétique dans les années 1980, puis contre les talibans à l'époque où ceux-ci dirigeaient l’Afghanistan, de 1996 à 2001.
Il a été tué par Al-Qaïda deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001, qui ont amené Washington à lancer une vaste opération militaire en Afghanistan, chassant les talibans du pouvoir.