Erdoğan serait-il un grand électeur de la prochaine présidentielle française ?

Le recteur de la mosquée de Paris, Hafiz, le président du RMF, Kbibech, et l'ex-président du CCMTF, Ogras avec le président Erdogan
Le recteur de la mosquée de Paris, Hafiz, le président du RMF, Kbibech, et l'ex-président du CCMTF, Ogras avec le président Erdogan
Short Url
Publié le Vendredi 26 mars 2021

Erdoğan serait-il un grand électeur de la prochaine présidentielle française ?

  • Dans le bras de fer que les deux hommes se livrent sur de nombreuses crises  géopolitiques, Erdoğan avait couvert Macron d’insultes personnelles et politiques
  • Erdoğan serait-il un grand électeur de la prochaine présidentielle française ? Un cauchemar pour Macron. Une aubaine pour ses adversaires

On y faisait déjà illusion avec la délicatesse d’un éléphant dans un magasin de porcelaine. On l’a pressentait comme une inéluctable intrusion. Mais c’est la première que le ministre de l’Intérieur et des cultes, Gérald Darmanin, évoque avec autant de clarté et de certitude la menace turque sur l’élection présidentielle française.

Poussé dans ses derniers retranchements, le ministre n’a pas donné de preuves concrètes et indiscutables de ces dangereuses affirmations. Mais avec la moue, la posture et le regard déterminé de celui qui en sait plus qu’il ne dit, le ministre a jeté un énorme effroi sur ce scrutin cardinal de la vie politique française. Avant lui, Emmanuel Macron avait été plus affirmatif : « évidemment. Il y aura des tentatives d’ingérence pour la prochaine élection. C’est écrit, et les menaces ne sont pas voilées »

Les accusations de Darmanin, si éruptives qu’elles puissent paraître, n’ont pas surpris leurs audiences. Sans doute viennent-elles illustrer un état d’esprit et de guerre décelé chez le président turc Recep Tayyip Erdoğan  dans sa relation avec le président Emmanuel Macron.

Dans le bras de fer que les deux hommes se livrent sur de nombreuses crises  géopolitiques, Erdoğan avait couvert Macron d’insultes personnelles et politiques. C’est en se basant sur le mouvement politique dans lequel il exerce un incontestable magistère, la confrérie des frères musulmans, qu’ Erdoğan a donné une énorme coup de fouet à la campagne internationale de boycott de produits français pour « punir » la France d’Emmanuel Macron. Il lui fait deux reproches essentiels .

Le premier est d’agir sur le plan international pour compliquer le jeu politique turque et le mettre à l’index comme le fruit d’un pays pyromane, voire un ennemi de l’intérieur au regard de son appartenance à l’alliance atlantique.

Le second est la lutte française assumée et dynamique contre l’extrémisme religieux dont de nombreux acteurs sur le sol français se sont révélés des affidés de cette Turquie à la recherche de puissance et de domination.

La décision française de traquer le « variant turque » de l’islamisme radical à travers la fermeture des frontières françaises devant les imams, les financements et l’activisme turc a joué comme un révélateur de colère et de vengeance.

 

Le président Turc Tayyip Erdoğan est familier avec les menaces d’intervention extérieure.  Il l’avait testé dans sa proche chair. Ne vient-il pas, il y a à peine quelques mois de subir une violente charge de la part de son allié américain. Joe Biden, alors candidat démocrate à la Maison Blanche, s’était déjà engagé publiquement avec une fermeté et une clarté inédite à tout tenter démocratiquement pour faire battre le président Erdogan lors des présidentielles turques de 2023.

Par ailleurs, le leader turque avait lui même déjà été accusé d’ingérence électorale, notamment en Allemagne, quand il avait demandé aux électeurs germano-turcs de voter contre le parti d’Angela Merkel en 2017. La diaspora turque avait été utilisée comme une arme d’influence massive dans le jeu électoral allemand.

L’approche de Joe Biden à l’égard d’Erdogan révélait à quel point l’actuel président américain ne supportait plus l’autoritarisme et l’aventurisme du président turc et était prêt à tout envisager, politiquement, pour le faire tomber.

Dans ses menaces à l’égard de la France et même si les dernières postures de la Turquie d’Erdogan vont dans le sens de l’apaisement et de la réconciliation avec son voisinage notamment à la veille d’un sommet européen censé prendre des sanctions à l’égard d’Ankara , la tentation de se mêler des élections présidentielles françaises sera grande chez Erdogan.

Cette intrusion prendra la forme d’une activation de tous les relais turcs en France pour les pousser à s’investir dans la campagne électorale française au profit des adversaires d’Emmanuel Macron.  Il s’agit d’instrumentaliser les associations cultuelles et religieuses qui avaient participé à l’amplification de la colère turque contre la France.

Dans sa relation avec la France, Erdoğan avait essayé de s’imposer comme le parrain et le protecteur des musulmans de France contre « les racismes » et « les xénophobies » dont ils seraient victimes de la part de l’Etat français.  Avec un certain succès auprès de certains acteurs de l’islam de France qui s’étaient précipités à prendre place sous le parapluie turc. Cette volonté de vouloir exercer une forme de paternalisme sur les musulmans de France est une manière de montrer sa capacité à la faire réagir dans un sens comme dans un autre.

Erdogan, selon la logique des frères musulmans, croit déceler dans cette communauté un gigantesque réservoir électoral, lequel, s’il est mobilisé à dessein, pourrait agir sur tous les équilibres, entraînant les victoires comme les chutes. Erdoğan serait-il un grand électeur de la prochaine présidentielle française ? Un cauchemar pour Macron. Une aubaine pour ses adversaires.


Investiture de six nouveaux membres de l’Académie du Royaume du Maroc

Il s’agit de la troisième cérémonie d’investiture dans le cadre de la réorganisation de l’Académie du Royaume instituée par le Dahir du 5 février 2021 portant promulgation de la loi n°74-19. (Photo, Le Matin)
Il s’agit de la troisième cérémonie d’investiture dans le cadre de la réorganisation de l’Académie du Royaume instituée par le Dahir du 5 février 2021 portant promulgation de la loi n°74-19. (Photo, Le Matin)
Short Url
  • Dans son article 11, ce Dahir indique qu’après la nomination de chaque nouveau membre résident ou associé, l’Académie consacre une séance solennelle pour son accueil et son investiture
  • Le Maroc a su se positionner comme un pays stable dans un contexte mouvementé en devenant un acteur incontournable dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé

Il s’agit de la troisième cérémonie d’investiture dans le cadre de la réorganisation de l’Académie du Royaume instituée par le Dahir du 5 février 2021 portant promulgation de la loi n°74-19. Dans son article 11, ce Dahir indique qu’après la nomination de chaque nouveau membre résident ou associé, l’Académie consacre une séance solennelle pour son accueil et son investiture. «Lors de cette séance, le secrétaire perpétuel ou son représentant parmi les membres de l’Académie, prononce un discours de bienvenue en mettant l’accent sur la personnalité du nouveau membre, son parcours et ses contributions scientifiques. À son tour, le membre récipiendaire prononce un discours vantant les vertus et les mérites de son prédécesseur et évoquant brièvement une des questions scientifiques ou intellectuelles qui relèvent de son domaine de spécialité».

Lire la suite

NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.


Les quartiers difficiles en urgence absolue

La police observe une manifestation d'employés temporaires bloquant une route et exigeant un emploi stable sur la place Mohamed Bouazizi, au centre de la ville de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, le 27 octobre 2020. (AFP)
La police observe une manifestation d'employés temporaires bloquant une route et exigeant un emploi stable sur la place Mohamed Bouazizi, au centre de la ville de Sidi Bouzid, dans le centre de la Tunisie, le 27 octobre 2020. (AFP)
Short Url
  • L’Etat devrait étendre son pouvoir partout, dans chaque région, village et ruelle de la Tunisie
  • Décrochage scolaire, milieu familial en difficulté et indigence aidant, les encore ados ou jeunes adultes, liés par des conditions sociales similaires, sont facilement pris au piège de la violence

Alors que les Tunisiens fêtaient encore l’Aïd, une rixe violente éclate entre deux bandes rivales au troisième jour des célébrations. Résultat des courses, plus d’une vingtaine d’interpellés. Les recherches pour mettre la main sur le reste des bagarreurs, évanouis dans la nature, se poursuivent activement.

Il s’agit bel et bien d’une guerre de tranchées spectaculaire à l’arme blanche, opposant plus d’une trentaine de jeunes des quartiers Ettadhamen et La Manouba, qui avait duré plusieurs heures, avant l’intervention des forces de l’ordre.

Question du jour: existe-t-il réellement des zones de non-droit en Tunisie ? Ces territoires qui tentent d’échapper à l’ordre républicain pour devenir de vraies bombes à retardement. La violence charrie avec elle plusieurs phénomènes dangereux. Trafic de stupéfiants et prolifération des points de deal, guerre de territoires entre petits caïds devenus grands, et règlements de comptes à balles réelles dans l’espace public, entraînant la mort des délinquants-adversaires, mais aussi de victimes collatérales se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment. L’affaire est donc grave.

Lire la suite

NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.


Admission de la Palestine comme membre de l’Organisation des Nations Unies : La bataille de l’Algérie à l’ONU

L’Algérie s’est toujours tenue aux côtés des Palestiniens (Photo, AFP).
L’Algérie s’est toujours tenue aux côtés des Palestiniens (Photo, AFP).
Short Url
  • Le groupe a estimé qu’il s’agit «d’une mesure tant attendue depuis longtemps et qui aurait dû être mise en œuvre non seulement depuis 2011, mais depuis 1948»
  • Le vote sur ce projet, appuyé par le groupe arabe à New York, qui aura lieu aujourd’hui, en début de soirée

A une heure avancée de la nuit de mardi à mercredi derniers, l’Algérie a introduit et mis en bleu son projet de résolution auprès du Conseil de sécurité de l’Onu, dans lequel elle réclame l’admission de la Palestine, en tant qu’Etat membre des Nations unies à part entière.

Le vote sur ce projet, appuyé par le groupe arabe à New York, qui aura lieu aujourd’hui, en début de soirée (heure algérienne) est le fruit d’un long et intense combat de la diplomatie algérienne, pour mobiliser le plus grand nombre d’Etats afin de permettre à la Palestine, d’obtenir un statut à part entière au sein de l’Onu. 

La première réaction à cette initiative a été faite par le Groupe arabe à travers un communiqué, dans lequel, il a réaffirmé son «soutien sans faille» au projet de résolution algérien et appelé «tous les membres du Conseil de sécurité à voter en faveur du projet de résolution soumis par l’Algérie au nom du groupe arabe (...). Au minimum, nous implorons les membres du Conseil de ne pas faire obstruction à cette initiative essentielle», lit-on sur le communiqué publié sur X (anciennement Twitter).

Le groupe a estimé qu’il s’agit «d’une mesure tant attendue depuis longtemps et qui aurait dû être mise en œuvre non seulement depuis 2011, mais depuis 1948» avant d’exhorter «tous les membres» du Conseil de sécurité à «voter en faveur» de la résolution présentée par l’Algérie et à «s’abstenir, au moins, d’entraver cette initiative décisive».

Lire la suite

NDLR: Mosaïque est une revue de presse qui offre au lecteur un aperçu sélectif et rapide des sujets phares abordés par des quotidiens et médias de renommée dans le monde arabe. Arab news en français se contente d’une publication très sommaire, renvoyant le lecteur directement vers le lien de l’article original. L’opinion exprimée dans cette page est propre à l’auteur et ne reflète pas nécessairement celle d’Arab News en français.