BAGDAD: L'Irak, pays arabe le plus touché par la Covid-19, a reçu jeudi 336 000 doses de vaccins AstraZeneca fabriquées en Corée du Sud et financées par le dispositif Covax destiné aux pays défavorisés, ont indiqué les autorités.
Pays de 40 millions d'habitants ravagé par les guerres depuis quatre décennies, l'Irak n'avait jusqu'ici reçu que 50 000 doses du vaccin Sinopharm, offertes par Pékin en échange d'une promesse d'achat de deux millions de doses supplémentaires.
Faute de budget adopté dans l'immédiat pour 2021, l'Irak doit pour le moment se contenter d'envois gratuits de vaccins.
Ainsi, assure la mission de l'ONU en Irak, «1,1 million de vaccins Covax arriveront en Irak sur plusieurs semaines et 20% de la population sera vaccinée d'ici la fin 2021».
Le ministère irakien de la Santé a déjà annoncé que les vaccins reçus jeudi commençaient à être administrés aux soignants, tout en appelant l'ensemble des Irakiens à s'enregistrer en ligne pour obtenir des rendez-vous.
Le nombre de contamination a atteint jeudi un nouveau record: 6 513 cas en 24 heures, dont 33 décès.
Officiellement, le nombre d'Irakiens contaminés depuis l'apparition du coronavirus dans le pays en février 2020 est désormais de 815 605, dont 14 128 morts.
Ces statistiques sont annoncées quotidiennement par le ministère de la Santé qui indique procéder chaque jour à environ 40 000 tests, un taux très peu élevé dans un pays qui compte plusieurs villes de plus de deux millions d'habitants où la densité est élevée et la promiscuité permanente.
En raison du manque d'équipement médical pour recevoir des malades dans des hôpitaux délabrés en pénurie de médicaments et de lits depuis des décennies, de nombreux Irakiens contaminés préfèrent généralement installer une bouteille d'oxygène chez eux.
Bagdad se targue d'un plan d'achat de 16 millions de doses à terme, mais le Parlement n'a toujours pas voté le budget 2021 -- et donc aucune ligne de crédit n'a jusqu'ici été accordée au ministère de la Santé, généralement le parent pauvre du budget.