Israël suspendu aux résultats des élections, Netanyahou en quête de soutiens

Les partisans du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou brandissent des drapeaux du Likoud après les premiers résultats de l’élection (Photo, AP).
Les partisans du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou brandissent des drapeaux du Likoud après les premiers résultats de l’élection (Photo, AP).
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Publié le Mercredi 24 mars 2021

Israël suspendu aux résultats des élections, Netanyahou en quête de soutiens

  • Israël attend mercredi les résultats définitifs des quatrièmes législatives en deux ans
  • Ils pourraient faire pencher la balance en faveur des camps de Benjamin Netanyahou ou de son rival Yaïr Lapid

JERUSALEM: Israël attend mercredi les résultats définitifs des quatrièmes législatives en deux ans, qui pourraient faire pencher la balance en faveur des camps de Benjamin Netanyahou ou de son rival Yaïr Lapid, déterminé à chasser du pouvoir le Premier ministre le plus pérenne de l'histoire du pays.

Netanyahou a proclamé la veille une « immense victoire » de la droite aux élections. Et avec quelque 90% des bulletins de votes dépouillés mercredi matin par la commission électorale, son parti, le Likoud, est crédité d'environ 30 sièges, suivi du parti centriste Yesh Atid de Yaïr Lapid (17 sièges).

Associés à leurs alliés naturels, Netanyahou et Lapid obtiendraient chacun un peu plus d'une cinquantaine de sièges.

Or tous n'ont que le nombre 61 en tête, seuil à atteindre au Parlement de 120 sièges pour pouvoir mettre sur pied un gouvernement.

Les regards sont désormais tournés vers Naftali Bennett, entre autres, dont le parti Yamina (droite radicale) est crédité de sept sièges.

Cet ancien poulain de Netanyahou a cultivé le mystère tout au long de la campagne : rejoindra-t-il une coalition pour évincer Netanyahou du pouvoir ou sauvera-t-il le « roi Bibi », surnom du Premier ministre ?

« Je n'utiliserai le pouvoir que vous m'avez donné pour ne suivre qu'une seule idée : ce qui est bon pour Israël, ce qui est bon pour tous les citoyens d'Israël », a seulement indiqué Bennett dans un discours mardi soir.

Quelques jours avant le scrutin, il était apparu à la télévision pour signer une déclaration selon laquelle il ne participerait pas à un gouvernement Lapid, à la condition que Netanyahou ne s'allie pas au député arabe Mansour Abbas.

En Israël, les partis doivent obtenir 3,25% des voix pour faire leur entrée au Parlement, ce qui leur confère un minimum de quatre députés. 

Scénarios envisageables

La petite formation de Abbas, qui n'avait été créditée d'aucun siège par les sondages à la sortie des urnes mardi soir, se voit désormais créditée de cinq sièges selon les projections actualisées, ce qui a pour effet de rebattre les cartes.

« Hier, nous nous sommes couchés sur un match nul. Je n'ai aucune idée de ce qui nous attend au réveil aujourd'hui », écrit mercredi le commentateur Ben Caspit dans les colonnes de Maariv : « Cela dépend pour beaucoup des résultats finaux (...) et surtout de Naftali Bennett. S'il est vraiment la figure clé de l'événement dramatique que nous vivons, je ne l'envie pas ».

Pour l'analyste politique israélien Yaron Deckel, il est probable que Bennett fasse monter les enchères auprès du Premier ministre pour lui apporter ses voix.

« Il aura du mal à expliquer à ses électeurs pourquoi il ne rejoint pas un gouvernement de droite et ce, pour s'allier aux partis de gauche » et du centre, relève l'analyste. « Mais il viendra auprès de Netanyahou avec de grandes demandes et Netanyahou devra en payer le prix ».

Parmi les scénarios envisageables, Bennett pourrait vouloir devenir Premier ministre adjoint, un poste qui devra être créer pour lui. Le Premier ministre, inculpé pour « corruption » dans une série d'affaires, est attendu à une nouvelle audience le 5 avril. « Bennett pense peut-être que si le poids est trop lourd à porter, Netanyahou devra s'absenter un moment et il pourra agir en tant que Premier ministre », dit Deckel.

« Chasse »

Afin de garder son poste, Netanyahou va désormais entamer une « chasse » auprès des autres partis pour rallier quelques soutiens supplémentaires.

« Je me tournerai vers tous les élus qui partagent nos principes, je n'exclurai personne », a déclaré le Premier ministre qui pourrait avoir besoin, au final, à la fois des soutiens, peut-être irréconciliables, de Naftali Bennett et Mansour Abbas.

Dans ce vaste puzzle politique au terme d'une élection qui devrait voir 13 partis se répartir 120 sièges, le bloc mené par le centriste Yaïr Lapid aurait lui besoin des appuis d'au moins deux des trois partis suivants : Yamina de Naftali Bennett, Raam de Mansour Abbas et la Liste arabe d'Ayman Odeh...

La commission électorale a indiqué qu'elle pourrait annoncer des résultats complets d'ici vendredi, juste avant la pause de Pâque juive, qui devrait être suivie par des tractations de chaque camp pour rallier une majorité et éviter un scénario craint par une grande partie des Israéliens : une cinquième élection.


L'armée israélienne dit avoir frappé plusieurs cibles du Hezbollah au Liban

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien. (AFP)
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  • "Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux
  • Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée

JERUSALEM: L'armée israélienne a annoncé vendredi matin avoir frappé dans la nuit plusieurs cibles du mouvement islamiste Hezbollah dans l'est du Liban, malgré un cessez-le-feu en vigueur depuis fin novembre.

"Dans la nuit (jeudi) (...), l'armée de l'air israélienne a frappé de multiples cibles terroristes du Hezbollah dans la vallée de la Békaa (...) qui présentaient une menace", a indiqué l'armée dans un message sur les réseaux sociaux, affirmant rester "engagée" dans le cessez-le-feu entre Israël et le mouvement libanais.

Un des sites visés renferme une "infrastructure souterraine, utilisée pour le développement et la fabrication d'armement", a ajouté l'armée, qui dit avoir également frappé des installations "à la frontière syro-libanaise utilisées par le Hezbollah pour le trafic d'armes à destination du Liban".

Jeudi, l'armée israélienne avait annoncé avoir "intercepté" un drone du Hezbollah, lancé selon elle en direction du territoire israélien. L'armée a dénoncé vendredi une "violation" de l'accord de cessez-le-feu qui a mis fin à la guerre le 27 novembre entre Israël et le mouvement pro-iranien.

Les hostilités entre Israël et le Hezbollah avaient débuté le 8 octobre 2023 au lendemain de l'attaque sans précédent du Hamas, allié du mouvement libanais, contre Israël, qui a déclenché la guerre dans la bande de Gaza.

 


Liesse à Ramallah à l'arrivée des prisonniers palestiniens libérés

A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
A l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule. (AFP)
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  • Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration
  • Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes

RAMALLAH: Agitant des drapeaux et tirant des coups de feu en l'air, des milliers de Palestiniens en liesse ont accueilli les prisonniers libérés par Israël à Ramallah en Cisjordanie occupée.

Pour ce troisième échange d'otages israéliens à Gaza contre des prisonniers palestiniens dans le cadre de l'accord de trêve entre Israël et le Hamas, l'Autorité palestinienne dirigée par Mahmoud Abbas a organisé l'accueil et seuls les drapeaux jaunes du parti Fatah de M. Abbas étaient visibles au départ.

Mais à l'arrivée des deux bus transportant les prisonniers libérés, les policiers palestiniens ont eu du mal à retenir la foule, selon un correspondant de l'AFP sur place.

Des coups de feu ont été tirés en guise de célébration. Plusieurs Palestiniens ont scandé des slogans pro-Hamas et d'autres ont agité le drapeau vert du mouvement islamiste palestinien qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007.

Au total, 110 Palestiniens ont été libérés jeudi, selon les autorités israéliennes et palestiniennes.

Selon Amin Shuman, chef du comité chargé des affaires des prisonniers palestiniens à Ramallah, 66 sont arrivés en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, 21 ont été expulsés, 14 ont été transféré à Jérusalem-Est et neuf à Gaza.

Ils ont tous été libérés en échange de trois Israéliens enlevés lors de l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 et retenus depuis à Gaza.

Après plusieurs heures d'attente, la foule a fait exploser sa joie à la vue des bus affrétés par la Croix-Rouge internationale.

"Où est papa?" 

"Où est papa?" En larmes, Raghda Nasser, 21 ans, s'est faufilée dans la foule pour atteindre son père, Hussein Nasser, qu'elle serrait dans ses bras pour la première fois.

Hussein Nasser avait été emprisonné alors que sa femme était enceinte il y a 22 ans, pour des motifs que Raghda n'a pas révélés. Elle et sa sœur Hedaya, 22 ans, ont enlacé leur père qui pleurait avec elles.

Quelques heures avant sa libération, Raghda Nasser a raconté à l'AFP qu'elle venait de lui rendre visite en prison "derrière la vitre".

Elle et sa soeur avaient quitté tôt le matin leur village près de Naplouse (nord) pour venir à Ramallah. Pour l'occasion, elles ont porté des robes noires traditionnelles palestiniennes avec des motifs rouges finement cousus.

Etudiante en littérature anglaise, Raghda Nasser a dit avoir de la chance car son père serait présent pour sa remise de diplôme dans quelques mois.

Porté en triomphe 

Parmi les prisonniers libérés jeudi, figurent Mohammad Abou Warda qui purgeait 48 peines de prison à vie et Zakaria al-Zoubeidi, responsable d'attentats anti-israéliens et ex-leader local de la branche armée du Fatah.

Drapeau palestinien autour du cou, souriant et faisant le V de la victoire, Zakaria al-Zoubeidi a été porté en triomphe par la foule à sa descente du bus l'ayant emmené de la prison militaire israélienne d'Ofer en Cisjordanie.

L'ex-détenu qui portait toujours son survêtement gris de prisonnier, a embrassé des bébés et serré la main des gens.

Plus d'une heure après l'arrivée des bus, la foule a commencé à se disperser dans la nuit alors que les familles ramenaient leurs proches libérés à la maison, au milieu d'une parade de scooters klaxonnant joyeusement.

 


L'émir du Qatar est le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis la chute d'Assad

L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, et Ahmed Al-Sharaa, le président intérimaire de la Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
L'émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas, en Syrie. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
Ahmed Al-Sharaa a été déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence tenue cette semaine. (QNA)
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  • Le président intérimaire de la Syrie, Ahmed Al-Sharaa, accueille le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani à l'aéroport de Damas
  • Cette visite marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar étant appelé à jouer un rôle majeur dans la reconstruction

LONDRES : L'émir du Qatar, le cheikh Tamim bin Hamad Al-Thani, est arrivé à Damas jeudi, devenant ainsi le premier dirigeant arabe à se rendre en Syrie depuis l'effondrement du régime de Bachar Assad.

Ahmed Al-Sharaa, déclaré président intérimaire de la Syrie lors d'une conférence mercredi soir, a accueilli le cheikh Tamim à son arrivée à l'aéroport international de Damas.

Le premier ministre syrien Mohammed Al-Bashir, le ministre des affaires étrangères Asaad Al-Shaibani et le ministre de la défense Murhaf Abu Qasra étaient également présents.

Le Qatar a soutenu les factions de l'opposition syrienne pendant les 13 années de guerre civile qu'a connues le pays avant que M. Assad ne quitte Damas pour Moscou au début du mois de décembre.

La visite du cheikh Tamim marque une reprise significative des relations entre le Qatar et la Syrie, le Qatar devant jouer un rôle majeur dans la reconstruction, selon l'agence de presse du Qatar.

L'analyste politique et auteur Khaled Walid Mahmoud a déclaré à la QNA que la visite de Cheikh Tamim était "hautement symbolique et historiquement significative, étant la première d'un dirigeant arabe depuis la chute de l'ancien régime".

La visite pourrait rouvrir les canaux diplomatiques et soutenir une résolution politique durable à Damas, en soulignant les liens étroits du Qatar avec les États-Unis et la Turquie, ainsi que son rôle de médiateur de confiance en Syrie et au Moyen-Orient, a-t-il ajouté.

Le Qatar jouera un rôle crucial dans la reconstruction de la Syrie, en particulier dans des secteurs clés tels que l'énergie, les transports et le logement, qui ont été dévastés par la guerre civile.

Ahmed Qassim Hussein, chercheur au Centre arabe de recherche et d'études politiques, a déclaré à la QNA que la visite de l'émir était le signe d'une évolution du rôle du Qatar dans les sphères politique, économique et sécuritaire de la Syrie.

Le soutien du Qatar aux nouveaux dirigeants syriens dirigés par le président Al-Sharaa, devenu insurgé, s'est manifesté par sa décision de rouvrir l'ambassade à Damas après sa fermeture en 2011.

Il a déclaré que "la visite reflète l'engagement du Qatar à rétablir les relations diplomatiques et à favoriser la coopération avec la Syrie", ajoutant que Doha aide les dirigeants syriens à traverser la phase de transition de la Syrie et à favoriser la stabilité à long terme.