NATIONS UNIES: Les Nations Unies, les États-Unis, la Russie et l'Union européenne se sont réunis virtuellement mardi afin de discuter de la relance de leurs efforts pour amener Israël et les Palestiniens à négocier une solution à deux États dans ce conflit vieux de plusieurs décennies.
Une brève déclaration des quatre médiateurs du Moyen-Orient, connus sous le nom du Quartet, a déclaré que les envoyés avaient discuté du retour à des négociations sérieuses qui mèneront à une solution à deux États, notamment des mesures concrètes pour faire progresser la liberté, la sécurité et la prospérité des Palestiniens et des Israéliens, ce qui est important en soi».
Il n'y a pas eu de pourparlers de paix réels entre Israël et les Palestiniens depuis 2014, et les deux parties sont viscéralement divisées sur les questions fondamentales du conflit.
L’Organisation des Nations Unies a fait parvenir la déclaration sur le débat du Quartet après la clôture du scrutin lors des élections israéliennes de mardi. Les sondages à la sortie des urnes, semblent indiquer qu’il n’y avait pas de vainqueur clair, ce qui le sort du premier ministre Benjamin Netanyahu incertain et annonce ainsi la poursuite de l’impasse politique en Israël.
Fin janvier, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, dit avoir «des raisons d'espérer» des progrès vers la fin du conflit israélo-palestinien après des années d'inaction. Il promet que les Nations Unies exploreraient toutes les initiatives afin de faciliter «un véritable processus de paix» fondé sur la solution à deux États.
Faisant clairement référence à l'ancienne administration américaine, sans nommer le président Donald Trump, Guterres avoue: «Nous étions complètement enfermés dans une situation où aucun progrès n'était vraiment visible».
L'administration Trump a fourni un soutien sans précédent à Israël. Elle a reconnu Jérusalem comme capitale d'Israël, déplacé l'ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem, réduit l'aide financière aux Palestiniens, et inversé le cours de l'illégitimité des colonies israéliennes sur des terres revendiquées par les Palestiniens.
Les Palestiniens revendiquent depuis plus de trois décennies un État indépendant en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est, des territoires saisis par Israël durant la guerre de 1967. Israël s’est retiré de Gaza en 2005, quand le groupe militant palestinien Hamas a pris le pouvoir des forces du président palestinien Mahmoud Abbas en 2007, et impose depuis un embargo hermétique.
Israël a annexé Jérusalem-Est - une étape qui n'est pas reconnue au niveau international - et a déclaré ne pas avoir l’intention de démanteler la moindre colonie en Cisjordanie. Ces colonies sont, selon les Nations Unies, également illégales au regard du droit de l’homme international. Près de 500 000 Israéliens vivent en Cisjordanie, en plus de 200 000 à Jérusalem-Est.
Le plan de paix dévoilé par Trump en février 2020 envisageait un État palestinien distinct qui devait céder des zones importantes de la Cisjordanie à Israël. Le document, qui se range du côté d'Israël sur des questions litigieuses cruciales, notamment les frontières, le statut de Jérusalem et des colonies juives, a été entièrement et unanimement rejeté par les Palestiniens.
Peu de temps après l'inauguration du président américain Joe Biden le 20 janvier, son administration a annoncé qu'elle voulait rétablir les relations avec les Palestiniens et renouveler l'aide aux réfugiés palestiniens, une coupure avec Trump et un élément primordial de son soutien renouvelé à une solution à deux États.
Le Secrétaire général Guterres a clairement indiqué en janvier que l’approche plus impartiale de Biden ouvre la possibilité aux réunions du Quartet, précédemment bloquées par les États-Unis, ainsi qu’aux efforts de paix plus larges.
Créé en 2002, le Quartet a été durement critiqué pour son incapacité à amener Israël ou l'Autorité palestinienne à modifier leurs politiques et à négocier la fin de leur conflit.
La déclaration de mardi des envoyés du Quatuor ne mentionne d’ailleurs pas de future étape.
Cette déclaration révèle toutefois que les envoyés ont discuté de «la situation sur le terrain, en particulier de la pandémie de la Covid-19, de la disparité non viable dans le développement économique entre Israéliens et Palestiniens, ainsi que de la nécessité pour les deux parties de s’abstenir de prendre des mesures unilatérales qui rendent une solution à deux États plus difficile à concrétiser».
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com