PARIS: Dix personnes ont été placées en garde à vue mardi en France après un coup de filet dans les milieux kurdes dans le cadre d'une enquête sur des soupçons d'association de malfaiteurs terroriste, selon une source judiciaire.
Cette enquête porte sur des activités en lien avec le PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan.
Neuf hommes et une femme ont été interpellés et placés en garde à vue dans le cadre d'une information judiciaire ouverte pour «association de malfaiteurs terroriste criminelle» et pour «financement d'entreprise terroriste».
Le PKK, organisation séparatiste kurde, en lutte armée depuis des décennies contre le pouvoir central turc, est classée comme une organisation terroriste par la Turquie mais aussi par de nombreux pays dont la France et les Etats-Unis.
Selon des médias francophones pro-Kurdes tels que rojinfo.com, «au moins 6 maisons, une association et un magasin appartenant à des Kurdes ont été perquisitionnés à Marseille ce (mardi) matin». Une autre interpellation aurait eu lieu en région parisienne.
Le 21 février 2020, quatre personnes avaient été inculpées examen notamment pour financement du terrorisme dans le cadre d'une enquête sur des collectes de fonds pour le PKK dans le sud-ouest de la France.
Il n'était pas possible de savoir mardi s'il s'agissait de la même enquête.
Le chef de file de La France insoumise (gauche radicale) Jean-Luc Mélenchon a dénoncé la «criminalisation des activités militantes de kurdes en France par le Quai d’Orsay et le ministère de l'Intérieur bien alignée sur celle du dictateur turc», le président Recep Tayyip Erdogan.
«Emmanuel Macron normalise ses relations avec Recep Tayyip Erdogan sur le dos des Kurdes» a abondé le Parti communiste français dans un communiqué, dénonçant une «scandaleuse vague d'interpellations».
Les deux dirigeants ont échangé début mars dans un entretien en visioconférence pour la première fois depuis septembre.
Cet entretien est intervenu après des mois de vives tensions entre Ankara et Paris, qui s'opposent sur plusieurs dossiers comme la Libye, la Syrie et la Méditerranée orientale.
Mais maintenant qu'il cherche à réparer les relations entre la Turquie et l'Union européenne sur fond notamment de problèmes économiques, M. Erdogan a récemment multiplié les déclarations apaisantes.