PARIS: Malgré un renforcement des restrictions, les Français réservent des hébergements pour leurs vacances de printemps qui débutent au lendemain des quatre semaines de confinement, rassurés par les conditions d'annulation proposées par les professionnels qui, pour certains, annoncent un taux de réservation supérieur à 2019.
« On s'était préparé à être sollicités pour des annulations », explique Quentin Schaepelynck, directeur général de Homair Vacances, spécialisé dans les séjours en mobil-home, qui propose 130 destinations dont 104 en France et qui avait prévu un dispositif téléphonique spécifique dès le lendemain des annonces du Premier ministre Jean Castex jeudi.
Finalement, le « rythme des réservations n'a que peu varié par rapport au week-end précédent », rapporte-t-il.
Même constat pour Mikaël Quilfen, directeur marketing chez Siblu, exploitant de 21 campings haut de gamme en France, qui a reçu « très peu d'annulations depuis jeudi ».
« Au contraire, on continue à avoir des réservations », confirme Solange Escure, directrice nationale des Gîtes de France qui note n'être qu'à 4 points de retard par rapport à 2019. « Vu le phénomène de réservations de dernière minute, voire d'ultra dernière minute, déjà observé en février, on devrait faire mieux qu'en 2019 », avance-t-elle.
« La dernière minute: c'est un phénomène que l'on voit depuis un an, les gens sont toujours en attente de la parole gouvernementale », remarque aussi Dominique Debuire, président de l'Union nationale pour la promotion de la location de Vacances (UNPLV) qui regroupe les plateformes de locations entre particuliers comme Airbnb, Abritel, TripAdvisor ou LeBonCoin.
Cet effet « dernière minute » peut aussi se voir sur les réservations de places de train qui pour l'instant affichent -65% pour le mois d'avril par rapport à 2019, selon la SNCF.
Rassurés par les clauses d'annulation
La clientèle se dit cependant rassurée par les clauses « d'annulation Covid » et de remboursement mises en place par les professionnels et s'autorise donc à réserver malgré les incertitudes sur l'avenir.
« Le mois de mai marche très bien », note Quentin Schaepelynck notamment avec les week-ends de la Pentecôte et de l'Ascension. La Bretagne, la Vendée et la Charente sont les destinations favorites de la clientèle qui cette année a choisi d'être « plutôt régionale ».
« On a une recrudescence des réservations par rapport à 2019, +12% sur avril », assure Mikaël Quilfen. « Les Français ont envie de plein air », juge-t-il, remarquant une augmentation des réservations depuis quelques semaines: « Jusque-là les gens se projetaient plutôt sur cet été, depuis trois semaines ils réservent pour le printemps » avec, chez lui aussi, un attrait pour la Bretagne, la Vendée, la façade Atlantique.
« Les gens recherchent des locations où ils peuvent être autonomes », souligne Dominique Debuire, qui constate que « des destinations pas forcément les plus recherchées habituellement », comme les Vosges, le Massif central ou la côte des Hauts-de-France, viennent s'ajouter aux destinations plus habituelles.
« Évidemment, la France est la première destination », souligne-t-il. Quentin Schaepelynck, de Homair Vacances, qui a aussi des destinations en Espagne, Italie, Croatie, fait le même constat: « Il n'y a pas de reprise sur l'international ».
Dans les 16 départements concernés par les nouvelles restrictions annoncées la semaine dernière, qui incluent l'interdiction des déplacements inter-régionaux, les vacances de printemps commencent soit juste à la fin des quatre semaines de confinement (zone C), soit une semaine plus tard (zone B).
Seule la zone A débute une semaine avant la fin du confinement, mais les départements de cette zone ne sont pas concernés par les nouvelles restrictions.
Autre facteur d'incertitude: Jean Castex a évoqué des mesures devant durer « au moins quatre semaines », laissant planer la possibilité d'un prolongement.