Covid: en France, le doute sur l'efficacité des dernières mesures de restriction

Un médecin prépare une dose de vaccin Moderna à Saint-Pierre, dans l'archipel nord-atlantique français de Saint-Pierre-et-Miquelon, le 20 mars 2021 (Photo, AFP)
Un médecin prépare une dose de vaccin Moderna à Saint-Pierre, dans l'archipel nord-atlantique français de Saint-Pierre-et-Miquelon, le 20 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 22 mars 2021

Covid: en France, le doute sur l'efficacité des dernières mesures de restriction

  • Face aux critiques sur des mesures sanitaires qui seraient insuffisantes, le gouvernement affiche le souci de préserver la santé mentale de la population
  • Côté vaccination, sans donner de date précise, le ministre de la Santé Olivier Veran a évoqué lundi l'ouverture d’ «au moins 35 centres»

PARIS: Après un premier week-end « confiné à l'air libre » pour une partie de la France, la pression continue d'augmenter sur les services de réanimation et des médecins se font peu d'illusion sur une baisse de l'épidémie de Covid-19 à court terme. 

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Le Premier ministre français Jean Castex (à gauche) et le ministre français de la Santé Olivier Veran lors d'une conférence de presse conjointe sur la stratégie actuelle du gouvernement français pour lutter contre la pandémie de Covid-19 à Paris, le 18 mars 2021 (Photo, AFP)

Le gouvernement mise lui sur l'ouverture de grands centres « pour vacciner massivement les Français » à partir d'avril. 

En règle générale, ce n'est qu'au bout de quinze jours que de nouvelles mesures sanitaires peuvent faire baisser les hospitalisations.  

Mais certains médecins doutent déjà de l'efficacité de la complexe panoplie de restrictions mise en œuvre ce week-end pour environ 21 millions d'habitants en région parisienne, dans les Hauts-de-France (nord), en Normandie (ouest) et dans les Alpes-Maritimes (sud). 

Dans ces régions, et pour au moins quatre semaines, les Français peuvent sortir de chez eux sans aucune limitation dans la durée, mais dans un rayon de 10 km. Le couvre-feu a été repoussé de 18H00 à 19H00 et nombre de commerces ont été fermés. Des mesures bien moins strictes que lors des deux premiers confinements nationaux, au printemps et à l'automne 2020. 

« Le fait que les gens soient dehors ne m'inquiète pas (...), le problème c'est que les points sur lesquels on aurait dû freiner ne sont pas là », a expliqué, sur LCI, l'épidémiologiste et chef du service parasitologie à l'hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière, Renaud Piarroux, en citant notamment « tout ce qui est lié au travail ». 

« Il ne faut pas rêver, on ne va pas avoir une baisse de l'épidémie rapide et permettant de respirer rapidement », a-t-il ajouté. 

29 000 cas par jour  

« Les dernières mesures ne seront pas efficaces. Elles ne sont que des recommandations (télétravail, gestes barrières, isolement...) et surtout, la situation est hors de contrôle et la vaccination est trop lente », a prévenu sur Twitter, Gilbert Deray, médecin spécialisé en néphrologie à la Pitié. 

Avec encore 30 581 nouveaux cas de Covid-19 comptabilisés dimanche, la moyenne de la semaine passée s'élève à plus de 29 000 cas par jour, contre 23 900 la semaine précédente. Les services de réanimation sont saturés en région parisienne, dans les Hauts-de-France et dans la région Provence Alpes-Côte d'Azur.  

Face aux critiques sur des mesures sanitaires qui seraient insuffisantes, le gouvernement affiche le souci de préserver la santé mentale de la population, plus de deux mois après l'entrée en vigueur du couvre-feu et bientôt cinq mois après la fermeture des bars, restaurants, lieux culturels et des universités, où les étudiants n'ont pu revenir qu'au compte-gouttes. 

« Pas chez soi »  

« Le choix qui a été fait, c'est de permettre aux gens de vivre le plus normalement possible tout en leur demandant des efforts supplémentaires pendant que la campagne de vaccination accélère », a défendu sur Radio J le député de la majorité Laurent Saint-Martin: « on n'invite pas chez soi ». 

« Le tout c’est d'être dehors mais pas agglutinés », a aussi résumé, sur BFM-TV, le chef du pôle gériatrie du CHU de Nice (sud-est) et membre du conseil scientifique, Olivier Guérin, au lendemain du carnaval non autorisé à Marseille (sud), qui a réuni environ 6 500 personnes, majoritairement jeunes et sans masques. 

Côté vaccination, sans donner de date précise, le ministre de la Santé Olivier Veran a évoqué lundi l'ouverture d’ « au moins 35 centres », déployés notamment par l'armée et les pompiers, qui s'ajouteraient à la vaccination dans les hôpitaux, chez son médecin et dans les pharmacies. 

« Le principal frein, c'est le nombre de doses livrées, mais il devrait augmenter très fortement au cours des prochaines semaines », a déclaré dimanche le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal. 

Pour l'heure, la France compte près de 6,2 millions de personnes ayant reçu au moins une dose de vaccin, dont 2,4 millions de personnes vaccinées avec deux doses. Le gouvernement table sur 10 millions de premières doses injectées mi-avril. 

La campagne a permis de faire baisser drastiquement les morts dans les maisons de retraite médicalisées, mais près de 2 000 personnes sont encore décédées la semaine dernière, portant le total en France à plus de 92 000 morts. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.