Covid-19: hausse des contaminations, l'allègement des restrictions s'éloigne en Allemagne

Des manifestants dansent à la fin d'une manifestation exigeant le respect des droits fondamentaux et la fin des mesures restrictives contre les coronavirus à Kassel, dans le centre de l'Allemagne, le 20 mars 2021 (Photo, AFP).
Des manifestants dansent à la fin d'une manifestation exigeant le respect des droits fondamentaux et la fin des mesures restrictives contre les coronavirus à Kassel, dans le centre de l'Allemagne, le 20 mars 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 22 mars 2021

Covid-19: hausse des contaminations, l'allègement des restrictions s'éloigne en Allemagne

  • L'Allemagne est fortement affectée. Le taux d'incidence national est en effet passé dimanche au-dessus du seuil symbolique de 100
  • En France, les chiffres se maintiennent à un niveau très élevé: le nombre de contaminations en 24 heures a dépassé les 35 000 samedi

BERLIN: L'accélération de la troisième vague de la pandémie de Covid-19, notamment en Europe, éloigne la perspective d'un assouplissement des restrictions en Allemagne, alimentant la colère d'une partie de la population, et pousse l'UE à organiser son prochain sommet par vidéoconférence.

Cette semaine, 465 300 nouvelles contaminations ont été enregistrées quotidiennement dans le monde. Hors Afrique et Moyen-Orient, toutes les autres régions connaissent des accélérations: +34% en Asie, +18% en Europe, +15% aux Etats-Unis/Canada et +5% en Amérique latine/Caraïbes.

L'Allemagne est fortement affectée. Le taux d'incidence national est en effet passé dimanche au-dessus du seuil symbolique de 100 (à 103,9), qui déclenche des «freins d'urgences», à savoir de nouvelles restrictions au niveau local.

Tant est si bien que l'assouplissement des restrictions anti-Covid n'est plus d'actualité. Au contraire: plusieurs Länder (régions) allemands plaident pour une prolongation de ces mesures dans un document préparé en vue d'une réunion prévue lundi sur le sujet entre la chancelière Angela Merkel et les régions.

Il est nécessaire que le pays «prolonge» jusqu'à une date encore à déterminer précisément en avril toutes les restrictions de déplacement, insiste le document.

Mais les restrictions sanitaires alimentent la colère de certains qui les assimilent à une forme de «dictature». Par milliers, ils l'ont fait savoir samedi lors de manifestations en Autriche, en Bulgarie, en Grande-Bretagne, en Suisse ou en Allemagne. 

«Arrêtez la terreur Corona» ou «La Covid est un canular», pouvait-on lire sur certains panneaux brandis par les manifestants, de Montréal à Belgrade.

«Nous sommes ici aujourd'hui parce que les mesures imposées en Allemagne ne servent plus la population», a estimé Helmut, 69 ans, qui manifestait à Cassel. 

Dans cette ville du centre de l'Allemagne, des affrontements se sont produits et les forces de l'ordre ont fait usage de gaz au poivre, matraques et canons à eau.

A Londres, au moins 36 personnes ont été arrêtées et plusieurs policiers blessés au cours d'une manifestation similaire. 

2,7 millions de morts

Au plan européen, la «flambée de cas de Covid-19 dans les Etats membres», a eu pour conséquence de pousser le président du Conseil européen Charles Michel à décider que le sommet de l'UE prévu jeudi et vendredi prochains à Bruxelles se tiendrait par vidéoconférence. 

La présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a, elle, mis en garde la Grande-Bretagne sur les vaccins d'AstraZeneca.

Les livraisons du vaccin anti-Covid du groupe suédo-britannique sont nettement inférieures aux chiffres prévus initialement. Conséquence: Ursula von der Leyen a menacé Londres de bloquer les exportations du vaccin AstraZeneca si l'UE ne recevait pas d'abord ses livraisons.

Une telle mesure serait «contreproductive», lui a rétorqué dimanche le ministre de la Défense britannique, Ben Wallace, sur SkyNews.

Après l'avoir suspendue en raison de doutes sur son innocuité, plusieurs pays ont recommencé en fin de semaine la vaccination avec le vaccin AstraZeneca, tel que l'ont recommandé les experts de l'OMS.

Les gouvernements travaillent d'arrache-pied pour intensifier la vaccination alors que l'épidémie a déjà coûté la vie à plus de 2,7 millions de personnes dans le monde.

En France, les chiffres se maintiennent à un niveau très élevé: le nombre de contaminations en 24 heures a dépassé les 35 000 samedi.

Et 21 millions de Français, dont les 12 millions d'habitants de Paris et sa région, vivaient leur premier week-end de «reconfinement», beaucoup plus souple que celui imposé en mars 2020. Le couvre-feu est toujours en vigueur de 19h00 à 6h00 dans tout le pays.

La fête est finie à Miami Beach

Couvre-feu aussi à Miami Beach, haut lieu de la fête aux Etats-Unis. La mesure a été prise après que des milliers de fêtards hors de contrôle ont investi la ville de Floride pour les vacances de printemps. 

A 20H00, les touristes doivent désormais quitter les rues, tandis que bars et restaurants ont pour obligation de baisser le rideau. Ces mesures, décrétées samedi, resteront en vigueur pour au moins 72 heures.

Sirotant des bières sur le sable en dépit des restrictions, John Perez ne cachait pas sa déception: «Ça craint vraiment», confie le jeune Texan.

En Inde, les craintes se concentrent sur le festival religieux Kumbh Mela à Haridwar, dans le nord du pays. Ce pèlerinage hindou est considéré comme l'un des plus grands rassemblements humains de la planète et les autorités craignent qu'il ne relance l'épidémie dans le pays. 

Les Philippines ont annoncé de nouvelles restrictions, alors que les contaminations ont atteint un nouveau record de plus de 7 000 nouveaux cas par jour. Les églises de Manille vont être fermées et les voyages non-essentiels hors ou à destination de la capitale seront prohibés dès lundi.

«Victoire de l'humanité» 

Les organisateurs des Jeux Olympiques de Tokyo ont décidé de ne pas accueillir des spectateurs étrangers, estimant «hautement improbable» qu'ils puissent se rendre au Japon cet été.

Depuis leur report forcé il y a un an, les JO de Tokyo ont donné lieu à un glissement sémantique reflétant la persistance de la crise sanitaire mondiale, malgré l'arrivée de premiers vaccins.

L'été dernier, les organisateurs voulaient encore faire de ces JO une célébration de «la victoire de l'humanité sur le virus». Mais leur discours a radicalement changé ces dernières semaines en insistant désormais sur «l'anxiété» des Japonais et «la priorité» à accorder à leur sécurité. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.