PARIS: Le groupe français EDF a annoncé dimanche avoir suspendu un projet de barrage hydroélectrique en Birmanie, à la suite du coup d'Etat du 1er février.
EDF «confirme que le projet est suspendu», a déclaré un porte-parole du producteur d'électricité.
Les ONG Info Birmanie et Justice for Myanmar ont salué cette décision dans un communiqué.
Le projet baptisé Shweli-3, représentant un investissement évalué à 1,51 milliard de dollars, est porté par un consortium qui compte EDF ainsi que le japonais Marubeni et le birman Ayeyar Hinthar.
D'une puissance de 671 MW, il est situé dans l'Etat Shan (est).
«EDF confirme que le respect des droits humains fondamentaux (...) constitue une condition préalable pour chaque projet auquel l'entreprise prend part», explique l'entreprise dans une lettre adressée à Justice for Myanmar et citée par l'ONG sur son site.
«Par conséquent, depuis le coup d'Etat du 1er février 2021, le consortium Shweli-3 a décidé de suspendre le développement du projet, y compris les activités de ses sous-traitants», poursuit EDF.
Plusieurs ONG ont par ailleurs pressé le groupe pétrolier français Total, actif dans le gaz en Birmanie, de «cesser de financer la junte».
«Total est redevenu l'un des plus importants contributeurs financiers de la junte militaire» et doit «suspendre tout paiement à la junte en plaçant les millions d'euros en jeu sur un compte bloqué», ont demandé Greenpeace, Les amis de la Terre, la Ligue des droits de l'Homme, Info Birmanie, Notre affaire à Tous, Sherpa et 350.org dans un communiqué.
Total a renvoyé dimanche vers un communiqué publié deux jours plus tôt, dans lequel il assure conduire «ses activités de façon responsable, dans le respect des lois et des droits humains universels».
«Nous sommes préoccupés par la situation actuelle et nous espérons qu'une solution pacifique, née du dialogue, permettra au peuple birman de poursuivre sa quête de paix et de prospérité», indique Total dans ce texte.