LONDRES : Mehran Raoof, un Irano-Britannique, est détenu "arbitrairement" à la prison d'Evin, à Téhéran, et maintenu à l'isolement, dénonce l'organisation Amnesty International qui demande sa libération immédiate.
Selon Amnesty, ce militant des droits des travailleurs a été arrêté par les Gardiens de la révolution, l'armée idéologique d'Iran, le 16 octobre 2020.
"Il est détenu en isolement prolongé, en violation de l'interdiction absolue de la torture et d'autres mauvais traitements. C'est un prisonnier d'opinion et il doit être libéré immédiatement et sans condition", indique l'ONG sur son site internet.
Satar Rahmani, un collègue de M. Raoof basé à Londres, a déclaré au journal britannique The Telegraph que cet homme de 64 ans qui a enseigné à Londres, aidait à traduire des articles de presse de l'anglais vers le farsi au moment de son arrestation.
"Lui et 15 autres travailleurs ont été arrêtés. Ils se retrouvaient dans un café pour parler des droits des travailleurs", a-t-il déclaré. "Mais à leur insu, il y avait un espion, une jeune fille, dans le café, qui enregistrait secrètement leurs discussions, et cela a conduit aux arrestations", a-t-il affirmé.
Plusieurs autres Irano-Britanniques sont détenus en Iran, dont Nazanin Zaghari-Ratcliffe, au cœur de vives tensions entre Londres et la République islamique.
Cheffe de projet pour la Fondation Thomson Reuters, branche philanthropique de l'agence de presse du même nom, elle a été arrêtée en 2016 à Téhéran. Accusée d'avoir comploté pour renverser la République islamique, ce qu'elle nie farouchement, elle a été condamnée à cinq ans de prison.
Elle a achevé de purger sa peine en résidence surveillée le 7 mars mais, son passeport lui ayant été confisqué, il lui est interdit de quitter l'Iran. Un second procès a été intenté contre cette femme de 42 ans.
Mme Zaghari-Ratcliffe est poursuivie pour "propagande contre le système (politique de la République islamique, NDLR) pour avoir participé à un rassemblement devant l'ambassade d'Iran à Londres en 2009", selon son avocat.
Elle a comparu le 14 mars devant un tribunal à Téhéran et attend d'être notifiée de son jugement, mis en délibéré.