Covid-19: Manifestations contre les restrictions en Europe

Dans cette ville du centre de l'Allemagne, entre 15 000 et 20 000 personnes ont participé à la manifestation (Photo, AFP).
Dans cette ville du centre de l'Allemagne, entre 15 000 et 20 000 personnes ont participé à la manifestation (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 21 mars 2021

Covid-19: Manifestations contre les restrictions en Europe

  • Lundi, la chancelière Angela Merkel et les dirigeants des 16 Etats régionaux (länder) se réuniront pour décider d'éventuelles nouvelles mesures
  • Plus de 5 000 contestataires ont manifesté samedi dans la ville suisse de Liestal pour exiger la fin des restrictions

CASSEL: Des manifestations ont rassemblé samedi des milliers de personnes en Allemagne, en Suisse, en Grande-Bretagne, en Bulgarie ou encore en Autriche pour dénoncer la «dictature» des restrictions sanitaires contre la pandémie, et des heurts ont éclaté avec la police dans la ville allemande de Cassel.

Dans cette ville du centre de l'Allemagne, entre 15 000 et 20 000 personnes ont participé à la manifestation, a déclaré un porte-parole de la police locale.

Les affrontements se sont produits quand des contestataires qui s'étaient retrouvés sur une place du centre, serrés les uns contre les autres, sans masques de protection, ont tenté de se frayer un passage à travers un cordon de policiers pour se joindre à d'autres mécontents.

Les forces de l'ordre ont alors fait usage de gaz au poivre pour les disperser.

Ailleurs dans la ville, la police a répliqué à coups de matraque et à l'aide d'un canon à eau à des groupes qui tentaient de franchir des barrières et qui jetaient des bouteilles.

Il y a par ailleurs eu des bagarres avec des contre-manifestants.

Le police a notamment accusé les manifestants d'«attaques répétées» contre les secouristes. «Nous ne tolérons pas de telles attaques», a-t-elle ajouté sur Twitter, mettant prématurément fin au rassemblement en raison des violations des règles d'hygiène.

Une «manifestation silencieuse»

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LIESTAL: Plus de 5 000 contestataires ont manifesté samedi dans la ville suisse de Liestal pour exiger la fin des restrictions destinées à endiguer la pandémie de Covid-19.  Ils ont participé au son d'une musique funèbre à cette «manifestation silencieuse».

Certains brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit : «Les vaccins tuent» ou encore «les esclaves modernes portent un masque».

Ils estiment que le gouvernement suisse a recours à des mesures «dictatoriales» pour imposer les restrictions sanitaires, dont la fermeture des restaurants et des bars.

Lundi, la chancelière Angela Merkel et les dirigeants des 16 Etats régionaux (länder) se réuniront pour décider d'éventuelles nouvelles mesures alors que l'Allemagne avait pu procéder début mars à quelques assouplissements. 

La manifestation de Cassel s'est déroulée à l'appel du mouvement «Querdenker» ou «Anticonformiste», qui a organisé quelques-uns des plus grands rassemblements hostiles aux restrictions sanitaires en Allemagne depuis le début de la pandémie.

Il fédère des membres de l'extrême gauche, des adeptes des théories du complot, des détracteurs de la vaccination ainsi que des partisans de l'extrême droite.

«Nous sommes ici aujourd'hui parce que les mesures imposées en Allemagne ne servent plus la population», a dit Helmut, un manifestant de 69 ans.

«Test, boulot, dodo»

METZ: De 600 à 1 000 personnes ont réclamé samedi à la frontière franco-allemande à Sarreguemines (Moselle) «l'abolition des tests Covid-19 de moins de 48 heures pour les travailleurs frontaliers».

Pour les frontaliers maintenant, c'est «test, boulot, dodo», a dénoncé M. Schmitt, un slogan beaucoup repris pendant la manifestation. 

Cette manifestation, sur le poste frontière de la Brême d'or, près de Sarrebruck (Allemagne) dans la matinée, a aussi été l'occasion pour les travailleurs frontaliers de rappeler d'autres revendications.

Parmi elles, ils ont demandé la fin de la double imposition dont ils «sont victimes sur les allocations chômages» parce que, constate M. Schmitt, «l'Allemagne n'applique pas un avenant d'une convention avec la France».

«Ca suffit !»

Beaucoup d'autres villes allemandes avaient connu de tels rassemblements le week-end dernier, mais de moindre ampleur.

L'Allemagne a enregistré samedi 16 000 nouveaux cas de contamination et 207 morts de plus, d'après l'Institut Robert Koch pour les maladies infectieuses, alors que la vaccination est lente, selon des experts, pour éviter une troisième vague de Covid-19 malgré les mesures restrictives prises des mois durant pour en freiner la propagation.

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A Londres, ce sont aussi des milliers de personnes qui ont défilé pour protester contre les restrictions sanitaires, après s'être rassemblées à Hyde Park (Photo, AFP).

A Londres, ce sont aussi des milliers de personnes qui ont défilé pour protester contre les restrictions sanitaires, après s'être rassemblées à Hyde Park. La police de la capitale britannique a indiqué avoir interpellé 33 personnes, majoritairement pour avoir enfreint les règles en vigueur depuis janvier qui interdisent de sortir sans motif autorisé.

Madagascar pas pressé d'obtenir des vaccins

Pas pressé de vacciner sa population, le président malgache Andry Rajoelina a redit préférer son remède à base de plantes pour lutter contre la pandémie de coronavirus dans l'île de l'Océan Indien. C'est la Covid Organics, connu sous l'abréviation CVO, cette tisane «miracle» à base d'artemisia qui est désormais également produite sous forme de gélule, «qui va me protéger et protéger ma famille», a-t-il affirmé.

Aux Pays-Bas, où des émeutes avaient eu lieu en janvier après l'instauration d'un couvre-feu, la police a fait usage de canons à eau pour disperser un groupe de 500 personnes rassemblées illégalement sur la place des Musées d'Amsterdam.

Les manifestants se sont ensuite déplacés vers un canal où la police a bloqué leur progression. Ils ont été acheminés par cars vers un autre site, selon la chaîne locale AT5.

A Vienne, environ un millier de manifestants, dont certains d'extrême droite, ont défilé avant que la police ne les disperse, selon la presse autrichienne.

Et à Sofia, une manifestation anti-restrictions a rassemblé 500 personnes, nombre d'entre elles ne portant pas de masque.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.