CASSEL: Des manifestations ont rassemblé samedi des milliers de personnes en Allemagne, en Suisse, en Grande-Bretagne, en Bulgarie ou encore en Autriche pour dénoncer la «dictature» des restrictions sanitaires contre la pandémie, et des heurts ont éclaté avec la police dans la ville allemande de Cassel.
Dans cette ville du centre de l'Allemagne, entre 15 000 et 20 000 personnes ont participé à la manifestation, a déclaré un porte-parole de la police locale.
Les affrontements se sont produits quand des contestataires qui s'étaient retrouvés sur une place du centre, serrés les uns contre les autres, sans masques de protection, ont tenté de se frayer un passage à travers un cordon de policiers pour se joindre à d'autres mécontents.
Les forces de l'ordre ont alors fait usage de gaz au poivre pour les disperser.
Ailleurs dans la ville, la police a répliqué à coups de matraque et à l'aide d'un canon à eau à des groupes qui tentaient de franchir des barrières et qui jetaient des bouteilles.
Il y a par ailleurs eu des bagarres avec des contre-manifestants.
Le police a notamment accusé les manifestants d'«attaques répétées» contre les secouristes. «Nous ne tolérons pas de telles attaques», a-t-elle ajouté sur Twitter, mettant prématurément fin au rassemblement en raison des violations des règles d'hygiène.
Une «manifestation silencieuse»
LIESTAL: Plus de 5 000 contestataires ont manifesté samedi dans la ville suisse de Liestal pour exiger la fin des restrictions destinées à endiguer la pandémie de Covid-19. Ils ont participé au son d'une musique funèbre à cette «manifestation silencieuse».
Certains brandissaient des pancartes sur lesquelles était écrit : «Les vaccins tuent» ou encore «les esclaves modernes portent un masque».
Ils estiment que le gouvernement suisse a recours à des mesures «dictatoriales» pour imposer les restrictions sanitaires, dont la fermeture des restaurants et des bars.
Lundi, la chancelière Angela Merkel et les dirigeants des 16 Etats régionaux (länder) se réuniront pour décider d'éventuelles nouvelles mesures alors que l'Allemagne avait pu procéder début mars à quelques assouplissements.
La manifestation de Cassel s'est déroulée à l'appel du mouvement «Querdenker» ou «Anticonformiste», qui a organisé quelques-uns des plus grands rassemblements hostiles aux restrictions sanitaires en Allemagne depuis le début de la pandémie.
Il fédère des membres de l'extrême gauche, des adeptes des théories du complot, des détracteurs de la vaccination ainsi que des partisans de l'extrême droite.
«Nous sommes ici aujourd'hui parce que les mesures imposées en Allemagne ne servent plus la population», a dit Helmut, un manifestant de 69 ans.
«Test, boulot, dodo»
METZ: De 600 à 1 000 personnes ont réclamé samedi à la frontière franco-allemande à Sarreguemines (Moselle) «l'abolition des tests Covid-19 de moins de 48 heures pour les travailleurs frontaliers».
Pour les frontaliers maintenant, c'est «test, boulot, dodo», a dénoncé M. Schmitt, un slogan beaucoup repris pendant la manifestation.
Cette manifestation, sur le poste frontière de la Brême d'or, près de Sarrebruck (Allemagne) dans la matinée, a aussi été l'occasion pour les travailleurs frontaliers de rappeler d'autres revendications.
Parmi elles, ils ont demandé la fin de la double imposition dont ils «sont victimes sur les allocations chômages» parce que, constate M. Schmitt, «l'Allemagne n'applique pas un avenant d'une convention avec la France».
«Ca suffit !»
Beaucoup d'autres villes allemandes avaient connu de tels rassemblements le week-end dernier, mais de moindre ampleur.
L'Allemagne a enregistré samedi 16 000 nouveaux cas de contamination et 207 morts de plus, d'après l'Institut Robert Koch pour les maladies infectieuses, alors que la vaccination est lente, selon des experts, pour éviter une troisième vague de Covid-19 malgré les mesures restrictives prises des mois durant pour en freiner la propagation.
A Londres, ce sont aussi des milliers de personnes qui ont défilé pour protester contre les restrictions sanitaires, après s'être rassemblées à Hyde Park. La police de la capitale britannique a indiqué avoir interpellé 33 personnes, majoritairement pour avoir enfreint les règles en vigueur depuis janvier qui interdisent de sortir sans motif autorisé.
Madagascar pas pressé d'obtenir des vaccins
Pas pressé de vacciner sa population, le président malgache Andry Rajoelina a redit préférer son remède à base de plantes pour lutter contre la pandémie de coronavirus dans l'île de l'Océan Indien. C'est la Covid Organics, connu sous l'abréviation CVO, cette tisane «miracle» à base d'artemisia qui est désormais également produite sous forme de gélule, «qui va me protéger et protéger ma famille», a-t-il affirmé.
Aux Pays-Bas, où des émeutes avaient eu lieu en janvier après l'instauration d'un couvre-feu, la police a fait usage de canons à eau pour disperser un groupe de 500 personnes rassemblées illégalement sur la place des Musées d'Amsterdam.
Les manifestants se sont ensuite déplacés vers un canal où la police a bloqué leur progression. Ils ont été acheminés par cars vers un autre site, selon la chaîne locale AT5.
A Vienne, environ un millier de manifestants, dont certains d'extrême droite, ont défilé avant que la police ne les disperse, selon la presse autrichienne.
Et à Sofia, une manifestation anti-restrictions a rassemblé 500 personnes, nombre d'entre elles ne portant pas de masque.