Des artistes du Moyen-Orient à l'honneur chez Sotheby’s

Shadi Ghadirian, «Sans titre» tiré de la série Comme chaque jour, 2000-2001, C-print (estimation: entre 3 000 et 4 000 livres sterling, soit entre 3 505 et 4 674 euros). (Fourni)
Shadi Ghadirian, «Sans titre» tiré de la série Comme chaque jour, 2000-2001, C-print (estimation: entre 3 000 et 4 000 livres sterling, soit entre 3 505 et 4 674 euros). (Fourni)
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Publié le Vendredi 19 mars 2021

Des artistes du Moyen-Orient à l'honneur chez Sotheby’s

  • Shadi Ghadirian, Chant Avedissian et Abdelnasser Gharem comptent parmi les plasticiens mis à l’honneure de l’art arabe moderne et contemporain
  • Shadi Ghadirian, Chant Avedissian et Abdelnasser Gharem comptent parmi les plasticiens mis à l’honneur

Shadi Ghadirian

ghadirian
Shadi Ghadirian, «Sans titre» tiré de la série Gajar, 2000-2001, C-print (estimation 3 000-4 000 £). (Fourni)

«Sans titre» tiré de la série Ghajar

Inspirée des portraits en studio de la dynastie Qajar d'Iran réalisés entre le XIXe et le XXe siècles, la série de trente-trois portraits de Ghadirian présente des modèles vêtus d’attributs vintage – des jupes courtes portées sur un pantalon bouffant – avec, dans chaque image, un élément anachronique: une guitare récente, une paire de lunettes de soleil ou, comme ici, le radiocassette que porte la sœur de l'artiste, Nikki. Les portraits qui en résultent saisissent la dichotomie de la vie des femmes en Iran, le contraste entre traditionnel et moderne, Orient et Occident, visages publics et privés. «Cette dualité entre l'ancien et le nouveau reflète la façon dont la jeune génération vit actuellement en Iran», déclarait Ghadirian au Guardian en 2013, ajoutant: «Nous pouvons embrasser la modernité, mais nous sommes toujours amoureux des traditions de notre pays.»

 

Chant Avedissian

Chant Avedissian, «Icônes du Nil», peinture acrylique or et argent sur carton, 52,5 x 72,6 cm, 1995-2015 (estimation: entre 60 000 et 80 000 livres sterling, soit entre 70 112 et 93 483 euros). (Fourni)
Chant Avedissian, «Icônes du Nil», peinture acrylique or et argent sur carton, 52,5 x 72,6 cm, 1995-2015 (estimation: entre 60 000 et 80 000 livres sterling, soit entre 70 112 et 93 483 euros). (Fourni)

Icônes du Nil

Chant Avedissian est un artiste égyptien récemment disparu, célèbre pour avoir intégré des personnages célèbres de l'histoire égyptienne à l'iconographie traditionnelle de l'époque pharaonique et aux mouvements artistiques des années 1950 et 1960. L’œuvre offre un excellent aperçu de ses créations avec ses vingt-cinq panneaux qui représentent des vedettes de «l’âge d’or» égyptien du cinéma et de la musique, parmi lesquelles figurent Oum Kalthoum et Dalida, sur des arrière-plans réalisés au pochoir. La maison de vente aux enchères le décrit comme «une splendide mosaïque de l’histoire culturelle égyptienne qui retrace le passé de son pays».

 

Abdelnasser Gharem

 

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Abdelnasser Gharem, Le cachet (Inshallah). (Fourni)

Le cachet (Inshallah)

D’autres versions de la grande sculpture de cet artiste, qui est également commandant de l'armée saoudienne, ont déjà figuré au catalogue des ventes aux enchères de Sotheby’s. L'œuvre est née d’une prise de conscience de Gharem: lorsque sa promotion militaire l’amène à passer une grande partie de son temps derrière un bureau à tamponner des papiers, il comprend que, «quelque complexe que soit la logique de la réflexion qui motive une décision», le timbre réduit tout à un choix binaire entre «tampon» et «pas tampon». Le texte qui figure sur le tampon se lit, en arabe et en anglais: «Engagez-vous» et «Inshallah».

 

Mahmoud Said

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Mahmoud Said, Le Pirée à l’aube, 1949, huile sur panneau, 46 x 66 cm. (estimation: entre 300 000 à 400 000 livres sterling, soit entre 350 000 et 467 000 euros). (Fourni)

Le Pirée à l’aube

Le pionnier des peintres modernistes égyptiens demeure l'un des artistes arabes modernes les plus prisés du monde. Sotheby's qualifie cette peinture réalisée en 1949 de «chef-d'œuvre rare qui représente une scène industrielle et qui, assurément, montre l’influence qu’a eue l’Europe dans l’œuvre de Said, après les voyages qu’ils a réalisés dans les années 1920.» Les notes de la brochure précisent: «Said parvient à saisir les complexités de la lumière d'une manière qui donne à toutes ses peintures une brume onirique douce, comme issue d'un autre monde.»

 

Hassan Sharif

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Hassan Sharif, Tisser. (Fourni)

Tisser

Cette grande tenture abstraite réalisée par l'artiste émirati aujourd’hui disparu date de 2015. La maison de vente aux enchères la décrit comme «un exemple remarquable» de ses assemblages, «incarnant à la fois ses fondements philosophiques et ses pratiques artistiques préférées» en combinant «des notions absurdes venues de Duchamp, des notions “vides de sens” et des objets trouvés repensés autrement.» Les imperfections naturelles de son travail artisanal contrastent délibérément avec les éléments fabriqués en série et en usine.

 

Behjat Sadr

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Behjat Sadr, Sans titre, vers 1976, huile sur papier d’aluminium posé sur carton, 63 x 74 cm (estimation: entre 24 000 et 30 000 livres sterling, soit entre 28 000 et 35 000 euros). (Fourni)

Sans titre

Cette peinture à l’huile de 1976 est typique du travail de Sadr à partir du milieu des années 1950, quand elle a abandonné la peinture sur chevalet. «Je ne peux pas vous l’expliquer exactement, mais j'ai ressenti une envie incontrôlable de poser mes toiles par terre», a-elle-confié un jour. «Cela m'a permis de faire des mouvements beaucoup plus vastes et plus contrôlés. La relation entre les mouvements de mon corps et les formes qu'ils produisaient me fascinait. Je m'intéressais à tous les aspects relatifs à l'acte de peindre.» Comme l’écrit la maison de vente aux enchères, «le lyrisme de son travail vient de l'équilibre qu'elle établit entre la manipulation de la peinture, les saturations de noir, les formes et angles qu'elle crée. Pour Sadr, des combinaisons infinies de formes et de couleurs étaient possibles».

 

Mohsen Vaziri-Moghaddam

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Mohsen Vaziri-Moghaddam, «Sans titre» tiré de la série Sand Painting, huile et sable sur toile, 1963, 70 x 100 cm (estimation: entre 20 000 et 30 000 livres sterling, soit entre 23 380 et 35 070 euros). (Fourni)

«Sans titre» de la série Peinture sur sable

Dans les années 1950, alors qu’il étudiait à Rome, cet artiste né à Téhéran a choisi l’abstraction. Toti Scialoja, son mentor, lui aurait dit alors: «Si vous voulez être un peintre ordinaire, continuez comme ça. Mais si vous désirez devenir un artiste, oubliez tout ce que vous avez fait et recommencez.» C’est ce qu’il a fait. La série Peintures sur sable, créée au début des années 1960, est son œuvre la plus célèbre. Il dit avoir été inspiré par des souvenirs d'enfance, en particulier par celui du lac d’Albano et de son sable noir. «Je jouais avec du sable noir sur le rivage; tout à coup, les empreintes de mes doigts sur le sable ont attiré mon attention. J'ai [laissé] mes amis et je suis retourné à Rome avec un sac de sable. Ma préoccupation, dès lors, fut d’imaginer des formes dans le sable. Il m'a fallu des mois pour les transférer sur une toile.»

 


Cinéma: Hazanavicius et le réalisateur iranien Rasoulof ajoutés à la compétition cannoise

Mais M. Rasoulof, 52 ans, dans le viseur du régime et récemment libéré de prison, n'avait pas pu faire le déplacement, toujours frappé par une interdiction de voyager (Photo, X).
Mais M. Rasoulof, 52 ans, dans le viseur du régime et récemment libéré de prison, n'avait pas pu faire le déplacement, toujours frappé par une interdiction de voyager (Photo, X).
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  • Michel Hazanavicius, 57 ans, sera en lice pour la Palme d'Or
  • Mais M. Rasoulof, 52 ans, dans le viseur du régime et récemment libéré de prison, n'avait pas pu faire le déplacement

CANNES: Le Festival de Cannes a parachevé sa sélection lundi, invitant notamment en compétition un cinéaste iranien en rupture avec le régime, Mohammad Rasoulof, et le réalisateur Michel Hazanavicius pour un film d'animation.

Michel Hazanavicius, 57 ans, sera en lice pour la Palme d'Or avec "La plus précieuse des marchandises". Il s'agit d'une première tentative dans le cinéma d'animation pour le réalisateur très éclectique de "The Artist" (oscarisé en 2012) ou des deux premiers volets de la comédie d'espionnage "OSS 117".

Adapté d'une pièce de Jean-Claude Grumberg, le film évoque le souvenir de la Shoah et le sort d'un enfant juif qui échappe miraculeusement à la déportation vers le camp d'extermination nazi d'Auschwitz.

Le festival a également ajouté le nouveau film de Mohammad Rasoulof, "The seed of the sacred fig". Ce cinéaste, lauréat du prix Un Certain Regard à Cannes en 2017 ("Un homme intègre"), puis de l'Ours d'or à Berlin en 2020 ("Le diable n'existe pas"), avait été invité l'an dernier comme membre d'un jury.

Mais M. Rasoulof, 52 ans, dans le viseur du régime et récemment libéré de prison, n'avait pas pu faire le déplacement, toujours frappé par une interdiction de voyager.

Evoquant les questions brûlantes de la corruption ou de la peine de mort, Mohammad Rasoulof fait partie des réalisateurs iraniens primés dans les plus grands festivals mais accusés en Iran de propagande contre le régime, comme Jafar Panahi ou Saeed Roustaee.

Sujets sensibles 

Un troisième réalisateur, le Roumain Emanuel Parvu, est également ajouté à la compétition, portant à 22 le nombre de films en lice pour succéder à la Palme d'Or de l'an dernier, "Anatomie d'une chute" de Justine Triet.

Parmi eux, les œuvres d'illustres réalisateurs hollywoodiens, dont "Megalopolis" de Francis Ford Coppola et "Oh Canada" de Paul Schrader, une comédie musicale de Jacques Audiard, le nouveau film de Yorgos Lanthimos avec Emma Stone, après son Lion d'or pour "Pauvres créatures", ou encore une oeuvre sur Naples par l'Italien Paolo Sorrentino.

Hors compétition, le festival, qui se tiendra du 14 au 25 mai, a également annoncé lundi la première du "Comte de Monte-Cristo", avec Pierre Niney dans le rôle-titre, blockbuster français programmé hors compétition, tandis qu'Oliver Stone présentera en séance spéciale un documentaire sur le dirigeant brésilien Lula.

Trois films sont également ajoutés dans la section Un Certain Regard, dont le premier film comme réalisatrice de l'actrice Céline Sallette, un biopic sur l'artiste Niki de Saint-Phalle, avec Charlotte Le Bon.


Un chef-d'oeuvre oublié de Raphaël exposé au public dans une basilique varoise

Ce chef-d'oeuvre, un portrait de Marie-Madeleine de 46 centimètres sur 34 centimètres, y sera exposé pendant un mois dans cet édifice religieux (Photo, X).
Ce chef-d'oeuvre, un portrait de Marie-Madeleine de 46 centimètres sur 34 centimètres, y sera exposé pendant un mois dans cet édifice religieux (Photo, X).
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  • Ce chef-d'oeuvre, un portrait de Marie-Madeleine de 46 centimètres sur 34 centimètres, y sera exposé pendant un mois dans cet édifice religieux, considéré comme le troisième tombeau de la chrétienté après Jérusalem et Rome
  • Gardé constamment par deux gardes, ce portrait est bien mis en valeur par un éclairage doux au sein de la sacristie donnant au lieu une ambiance mystique

SAINT-MAXIMIN-LA-SAINTE-BAUME: L'exposition ce week-end dans la sacristie de la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume (Var) pour la première fois au public d'un tableau oublié et récemment redécouvert du peintre italien de la Renaissance Raphaël a attiré de nombreux visiteurs, a constaté un photographe de l'AFP.

Ce chef-d'oeuvre, un portrait de Marie-Madeleine de 46 centimètres sur 34 centimètres, y sera exposé pendant un mois dans cet édifice religieux, considéré comme le troisième tombeau de la chrétienté après Jérusalem et Rome, qui abrite des reliques de Marie-Madeleine.

Une cinquantaine de personnes ont ainsi fait la queue dimanche après-midi pour pouvoir admirer ce tableau peu connu du maître italien auteur des "Trois Grâces" ou encore des fresques ornant le palais du Vatican à Rome "L'Incendie de Borgo" et "L'Ecole d'Athènes".

Les visiteurs doivent cependant s'acquitter la somme de trois euros pour l'admirer, des fonds qui serviront à soutenir la restauration de la basilique.

Gardé constamment par deux gardes, ce portrait est bien mis en valeur par un éclairage doux au sein de la sacristie donnant au lieu une ambiance mystique.

Tableau oublié 

La redécouverte de ce tableau oublié pourrait, pour certains, relever du miracle: un collectionneur français avait acheté ce portrait de Marie-Madeleine, datant de la rencontre entre Raphaël et Léonard de Vinci (1505), à une galerie londonienne sur son site internet pour 30.000 livres (près de 35.000 euros) en pensant qu'il s'agissait d'une oeuvre de l'école de Vinci.

Il avait ensuite fait appel à l'expertise d'Annalisa Di Maria, membre du groupement d'experts de l'Unesco à Florence (Italie) qui a authentifié l'oeuvre en septembre.

A l'issue d'innombrables analyses, dont la visualisation grâce à la lumière infrarouge des couches de carbone cachées par les pigments de peinture, ils ont pu attribuer le tableau à Raphaël (1483-1520).

Marie-Madeleine, premier témoin de la résurrection de Jésus, dont elle était une fidèle disciple, est une figure importante des Evangiles, souvent présentée comme une pécheresse repentie. Elle aurait passé les 30 dernières années de sa vie dans une grotte du massif de la Sainte-Baume, à une vingtaine de kilomètres de la basilique, devenue un haut-lieu de pèlerinage chrétien.


Des collages XXL à l'Orient-Express, JR veut «changer les perspectives»

Des gens regardent des œuvres de Claire Tabouret à la prison pour femmes de la Giudecca, qui abrite le pavillon du Saint-Siège, lors de la pré-ouverture de la 60e exposition d'art de la Biennale de Venise, le 18 avril 2024 à Venise (Photo, AFP).
Des gens regardent des œuvres de Claire Tabouret à la prison pour femmes de la Giudecca, qui abrite le pavillon du Saint-Siège, lors de la pré-ouverture de la 60e exposition d'art de la Biennale de Venise, le 18 avril 2024 à Venise (Photo, AFP).
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  • Oeuvres monumentales en trompe-l'oeil, portraits, collages... Des favelas de Rio au Louvre, de New York au Népal, le travail éphémère de l'artiste a traversé les frontières, jusqu'à faire l'objet de rétrospectives dans de prestigieux musées
  • Il y est souvent questions de sujets sociaux

 

VENISE: "Changer les perspectives" au-delà des frontières: après plus de 25 ans de carrière, le goût du voyage et de l'ailleurs continue de façonner l'oeuvre de JR, street-artist de renommée mondiale dont le dernier projet prend la route du rail.

A 41 ans, le photographe français au chapeau et lunettes noires, devenu célèbre avec ses collages photographiques XXL, s'est lancé dans un "projet fou": décorer tout un wagon du Venice Simplon-Orient-Express.

"Les gens connaissent tous l'Orient-Express, mais beaucoup ne savent pas qu'ils roulent encore", dit-il à l'AFP en marge de la 60e Biennale d'art contemporain de Venise.

Pour l'occasion, le rutilant wagon-lit bleu nuit, devenu légendaire grâce au roman policier d'Agatha Christie et à ses adaptations au grand écran, a circulé à bord d'une barge cette semaine sur les eaux de la lagune de la Cité des Doges, avant son lancement sur les rails européens au printemps 2025.

En décorant l'intérieur luxueux de cette "oeuvre vivante" - incluant un salon de thé et une bibliothèque - JR, qui maitrise les codes du happening, s'est amusé à dissimuler dans ses recoins divers clins d'oeil à son oeuvre, des lettres, des jumelles, jusqu'à un appareil photo des années 1920.

"C'est une de ces voitures là qui a eu 1.000 vies. Quand on l'a récupérée en Belgique, elle était encore toute brûlée et cabossée, parce qu'elle avait été abandonnée depuis longtemps", se souvient-il en confiant sa "fascination" pour l'univers des trains.

JR voit dans ce moyen de transport une manière de "faire voyager" ses oeuvres, "comme un message dans une bouteille".

Oeuvres monumentales en trompe-l'oeil, portraits, collages... Des favelas de Rio au Louvre, de New York au Népal, le travail éphémère de l'artiste a traversé les frontières, jusqu'à faire l'objet de rétrospectives dans de prestigieux musées.

Il y est souvent questions de sujets sociaux, comme les droits des femmes ("Women are Heroes"), l'immigration ("Déplacé.e.s") ou les armes à feu ("Guns in America").

«Vers l'inconnu»

Avant les festivals et les récompenses, le travail de l'artiste a puisé son inspiration sur les rails "avec les voyages en métro ou en RER" à Paris.

"Quand j'avais 16/17 ans, les appareils ont commencé à devenir numériques. La photo n'était plus un sport de riche. Puis on a démocratisé le voyage, on pouvait voyager pour rien en train ou en avion à l'autre bout du monde. Je pense que je n'aurais pas été artiste si je n'étais pas né cette année-là", confie-t-il.

Au-delà de sa mobilité géographique, le street-artist se plait à arpenter "un chemin vers l'inconnu", "comme le monde du ballet, de l'opéra, du train, etc. Finalement, c'est là où je pense que j'apprends le plus", reconnait-il.

La rencontre faisant partie intégrante du voyage, JR revendique un "art infiltrant" impliquant activement les communautés et le public afin de gommer l'opposition entre sujets et acteurs.

En novembre, 25.000 personnes ont ainsi assisté à un spectacle de sons et lumière, avec la participation de 153 danseurs sur un immense échafaudage devant la façade du Palais Garnier à Paris, métamorphosée en grotte par l'artiste.

Cette performance hypnotisante avait fait face à de nombreux obstacles, menacée par la pluie, les alertes attentat et les incertitudes techniques qui donnaient au projet "plus de chances d'échec que de succès".

"Ce que les gens ne réalisent pas, c'est que nous-mêmes on savait pas si ça allait se passer. Mais si ça marche, d'un coup, c'est quelque chose qui n'a jamais été fait. Pour moi, c'est le signe que c'est un chemin intéressant", explique-t-il.

"C'est encore ce que je fais aujourd'hui: voyager, confronter les images aux autres, changer les perspectives, mais surtout questionner. Parce que je pense que c'est ça qui a la plus grande force de l'art."