L'armée yéménite fait «de grands progrès» contre les Houthis à Taïz

Des forces fidèles au gouvernement yéménite se déploient lors d'affrontements avec des combattants terroristes houthis à l'ouest de la troisième ville du pays, Taïz, le 16 mars 2021 (Photo, AFP / Ahmad Al-Basha)
Des forces fidèles au gouvernement yéménite se déploient lors d'affrontements avec des combattants terroristes houthis à l'ouest de la troisième ville du pays, Taïz, le 16 mars 2021 (Photo, AFP / Ahmad Al-Basha)
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Publié le Jeudi 18 mars 2021

L'armée yéménite fait «de grands progrès» contre les Houthis à Taïz

  • Sous les ordres du président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi, l'armée a récemment mis fin à des mois d'impasse militaire à Taïz
  • Dans la ville de Marib, deux civils ont été tués et au moins 12 autres blessés mardi lorsqu'un missile tiré par les Houthis a atteint un marché

AL-MUKALLA, Yémen: L’armée yéménite a réalisé mercredi «de grands progrès» lors d’une nouvelle offensive majeure qui a pour objectif de briser le siège de Taïz par les Houthis, soutenus par le régime iranien.

Les troupes gouvernementales ont libéré plusieurs positions et villages stratégiques au sud-est de la ville après avoir lancé une nouvelle offensive contre le groupe rebelle, a déclaré le porte-parole de l'armée, Abdul Basit Al-Baher, à Arab News.

Al-Baher indique que les soldats yéménites ont ouvert un nouveau front à Taïz afin de détourner les combattants houthis, tout en poursuivant une autre offensive dans les zones à l'ouest de la ville, dans le sud-ouest du Yémen. «Il s'agit d'une nouvelle offensive qui a pris les Houthis par surprise en permettant à l'armée nationale de faire de grands progrès», a-t-il ajouté.

En guise de représailles, les Houthis effectués des frappes de missiles sur des zones récemment libérées de Jabal Habashy et de la campagne occidentale de Taïz.

Depuis mardi, au moins 18 Houthis ont été tués, dont deux chefs militaires provinciaux, pendant que les troupes gouvernementales repoussaient les attaques, a déclaré Al-Baher. Il souligne qu'une roquette Katiousha tirée par les Houthis a ravagé une zone résidentielle située dans la région de Jabal Habashy, à l'ouest de Taïz, tuant un civil et en blessant deux autres, dont un enfant.

Sous les ordres du président yéménite Abed Rabbo Mansour Hadi, l'armée a récemment mis fin à des mois d'impasse militaire à Taïz, la troisième plus grande ville du pays, après avoir lancé une nouvelle attaque pour mettre fin au siège des Houthis, affaiblir leurs forces et prendre le contrôle de nouvelles zones.

Au début de l'offensive, l'armée a annoncé avoir pris contrôle d'une route de montagne principale qui relie la ville aux zones occidentales de la province de Taïz et ainsi partiellement brisé le siège. Hadi a ordonné les commandants militaires locaux de poursuivre l'offensive jusqu'à ce que la province soit entièrement libérée.

Le centre des combats actuels à Taïz est une chaîne de montagnes qui surplombe une autre route stratégique reliant Taïz à Hodeidah via la ville d'Al-Bareh.

Le gouverneur de Taïz Nabil Shamsan a rencontré mercredi des dignitaires locaux chargés de la mobilisation des combattants et de la collecte de fonds pour l'offensive en cours à Taïz. Il a salué le «grand» soutien à l'armée de l'intérieur et de l'extérieur de la province.

Le gouverneur a par ailleurs exhorté la population de Taïz à participer activement aux efforts de mobilisation et à saisir l'occasion de se débarrasser définitivement des Houthis et de mettre fin au siège.

Pendant ce temps-là, les combats entre les Houthis et les troupes gouvernementales ont fait rage mercredi dans différentes zones de la province centrale de Marib au milieu des informations faisant état de lourdes pertes des deux côtés.

Selon le ministère de la Défense du Yémen et les médias locaux, des dizaines de combattants rebelles ont été tués lors d'affrontements à Al-Kasara et Helan, à l'ouest de la ville de Marib, au moment où des avions de combat de la coalition arabe frappaient des renforts et des sites militaires houthis. Les médias locaux ont montré des vidéos d'épaisse colonnes de fumée qui s'échappait de véhicules militaires houthis ciblés par ces frappes aériennes.

S'adressant à la télévision d'État depuis le champ de bataille d'Al-Kasara, le ministre de la Défense Mohammed Ali Al-Maqdashi a remercié la coalition pour son soutien militaire et sa couverture aérienne aux forces gouvernementales et s'est engagé à affronter le «projet perse» au Yémen et ses acolytes dans le pays. «La victoire est si proche», a-t-il assuré.

Dans la ville de Marib, deux civils ont été tués et au moins 12 autres blessés mardi lorsqu'un missile tiré par les Houthis a atteint un marché. Une vidéo sur les réseaux sociaux montre des conducteurs dans une file d'attente devant une station-service fuir de leurs voitures en panique peu de temps après l'explosion.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Au Liban, la plupart des sites militaires du Hezbollah ont été cédés à l'armée dans le sud du pays

L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
L'armée libanaise est entrée mercredi dans la ville de Hawsh Al-Sayyid Ali, à la frontière orientale du Liban avec la Syrie. (X/@mdbarakat)
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  • « Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.
  • Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

BEYROUTH : Selon une source proche du mouvement pro-iranien, l'AFP a appris samedi que la plupart des sites militaires du Hezbollah dans le sud du Liban avaient été placés sous le contrôle de l'armée libanaise.

« Sur les 265 positions militaires du Hezbollah identifiées au sud du fleuve Litani, le mouvement en a cédé environ 190 à l'armée », a indiqué la source, qui a requis l'anonymat.

Dimanche, une émissaire américaine en visite à Beyrouth a exhorté les autorités libanaises à accélérer le désarmement du Hezbollah.

« Nous continuons d'exhorter le gouvernement à aller jusqu'au bout pour mettre fin aux hostilités, ce qui inclut le désarmement du Hezbollah et de toutes les milices », a déclaré Morgan Ortagus sur la chaîne locale LBCI. 

Le président libanais, Joseph Aoun, dont l'élection a été permise par l'affaiblissement du Hezbollah, a affirmé lundi que la question devait être résolue « par le dialogue », car le « Hezbollah est une composante libanaise ».

« Nous allons bientôt élaborer une stratégie de défense nationale dans ce cadre », a-t-il ajouté.

Le Hezbollah est le seul groupe libanais à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la « résistance » contre Israël.

Depuis le début de la guerre à Gaza, le Hezbollah a ouvert un front contre Israël en tirant des roquettes à partir du sud du Liban pour soutenir son allié palestinien.

Ces hostilités ont dégénéré en guerre ouverte en septembre 2006 avec des bombardements israéliens intenses au Liban, principalement contre les bastions du Hezbollah, dont la direction a été quasiment décimée. La guerre a fait plus de 4 000 morts.

Israël, qui a maintenu sa présence militaire au Liban dans cinq points « stratégiques » le long de la frontière, continue de mener régulièrement des frappes au Liban, disant viser des infrastructures et des membres du Hezbollah.


Gaza : une délégation du Hamas est attendue au Caire samedi pour discuter d'une trêve

Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
Des Palestiniens prient pour l'Aïd Al-Adha près des ruines de la mosquée Al-Al Rahma détruite par les frappes aériennes israéliennes à Khan Younis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 juin 2024. Le Hamas a déclaré qu'il était prêt à conclure un accord global pour la paix à Gaza. (Reuters)
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  • « Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat.
  • « Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

LE CAIRE : Une délégation du Hamas est attendue samedi au Caire pour des discussions avec les médiateurs égyptiens en vue d'une nouvelle trêve dans la bande de Gaza, a indiqué à l'AFP un responsable du mouvement islamiste palestinien.

« Nous espérons que cette rencontre permettra d'avancer concrètement vers un accord mettant fin à la guerre et à l'agression, et garantissant le retrait complet des forces d'occupation de la bande de Gaza », a déclaré ce responsable sous couvert d'anonymat, en référence à Israël.

Selon lui, le Hamas n'a reçu aucune nouvelle offre de trêve, malgré des informations de médias israéliens rapportant que l'Égypte et Israël avaient échangé des projets de documents portant sur un accord de cessez-le-feu et de libération d'otages.

« Mais les contacts et les discussions avec les médiateurs sont en cours », a-t-il affirmé.

La délégation est conduite par Khalil al-Hayya, le négociateur en chef du Hamas, a-t-il précisé.

Selon le Times of Israel, la proposition égyptienne prévoirait le retour en Israël de 16 otages, huit vivants et huit morts, en échange d'une trêve de 40 à 70 jours ainsi que de la libération d'un grand nombre de prisonniers palestiniens.


Reconnaissance de l'État palestinien : de nombreuses conditions à réunir pour que la France agisse

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique » (Photo AFP)
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  • - Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 
  • Il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

PARIS : Toute reconnaissance de l'État palestinien par la France ne contribuera à mettre la solution des deux États avec Israël sur les rails que si elle réunit une myriade de conditions qui semblent pour le moment inatteignables.

Emmanuel Macron a répété vendredi dans un message posté sur X en français, anglais, arabe et hébreu que la seule solution au conflit israélo-palestinien était « politique ». Les obstacles sont de taille.

- Le projet du président français : « Je défends le droit légitime des Palestiniens à un État et à la paix, comme celui des Israéliens à vivre en paix et en sécurité, l'un et l'autre reconnus par leurs voisins », a résumé Emmanuel Macron. 

L'an passé, il avait déclaré que la reconnaissance d'un État palestinien n'était pas un tabou, à condition que ce geste symbolique soit « utile ».

Mercredi, il a dévoilé le projet d'une telle reconnaissance par Paris dans une « dynamique collective », impliquant la reconnaissance de l'État d'Israël par les pays avoisinants.

La conférence pour les deux États, prévue en juin à New York sous l'égide de la France et de l'Arabie saoudite, doit être « un tournant », a-t-il dit. 

Des frontières à définir 

« Les attributs juridico-politiques de l'État palestinien en question n'existent pas aujourd'hui. C'est une pure fiction diplomatique », souligne néanmoins David Khalfa, de la Fondation Jean-Jaurès à Paris.

« Pour qu'un État palestinien soit viable, il faut une continuité territoriale entre Gaza et la Cisjordanie », note Karim Bitar, enseignant à Sciences Po Paris. Or, « on ne voit pas aujourd'hui le gouvernement israélien accepter d'entamer un processus de décolonisation, de mettre un terme à l'occupation de la Cisjordanie et de Jérusalem-Est, et de demander aux 700 ou 800 000 colons israéliens de quitter ces territoires occupés », dit-il. 

Une autre question épineuse est celle du désarmement du Hamas, qui a perpétré les attentats sanglants du 7 octobre 2023 en Israël et provoqué les représailles meurtrières de l'armée israélienne à Gaza.

Israël a fait de l'éradication du groupe sa priorité. 

Démilitarisation du Hamas et exfiltration

Quoiqu'affaibli, le groupe « a réussi à recruter des milliers de jeunes miliciens » et dispose encore d'un arsenal lui permettant de « mener des actions de guérilla contre les soldats israéliens et de réprimer dans le sang les leaders de la contestation anti-Hamas à Gaza », observe-t-il.

S'agissant de l'exfiltration de certains cadres du Hamas, la question est complexe à explorer avec ceux qui parlent au Hamas, reconnaît-on à Paris. Comment les exfiltrer et vers quelle destination, en plus du Qatar et de la Turquie ? Des interrogations  qui restent sans réponse actuellement. 

Revitaliser l'Autorité Palestinienne

« Les Israéliens doivent être convaincus que le Hamas va être désarmé, qu'il est exclu de la gouvernance de Gaza et que l'Autorité palestinienne va réellement se réformer », a expliqué à l'AFP une source diplomatique française.

Cela passe par le renforcement de la légitimité de l'Autorité palestinienne, alors que la popularité du Hamas augmente au sein de la population. 

Normalisation avec Israël

Selon Hasni Abidi, enseignant au Global Studies Institute de l'Université de Genève, il faut un changement de personnel politique en son sein pour qu'une Autorité palestinienne revitalisée soit en mesure d'assurer une gouvernance crédible dans la bande de Gaza. Or, ses dirigeants ne manifestent aucun désir de passer la main, ce qui permet à Israël d'entretenir l'idée qu'ils n'ont pas d'interlocuteur crédible.

La source diplomatique rappelle que la normalisation est un processus et pas un acte isolé. Elle souligne que ce processus peut se faire progressivement et que d'autres pays peuvent participer. Cependant, la France est réaliste et ne s'attend pas à un règlement immédiat du conflit israélo-palestinien.