DUBAÏ: Dans un contexte de pandémie de coronavirus (Covid-19) qui continue de mettre les industries au pied du mur, l'industrie de l'automobile a enregistré une trajectoire ascendante inhabituelle, avec une augmentation de la demande de nouvelles voitures.
Selon un rapport réalisé récemment par le cabinet de conseil en gestion Arthur D. Little (ADL), dont le siège est aux États-Unis, de nombreux citoyens des Émirats arabes unis (EAU) accordent une importance plus grande que jamais à la possession d'une voiture. 27% d'entre eux jugent que cette acquisition est «plus importante» qu'avant la pandémie.
L'étude intitulée «Future of Automobility» («l'avenir de l'industrie automobile», en français) a interrogé près de 8 500 personnes de 13 pays différents, dont les EAU, la Chine et le Japon.
«La crise a influencé les comportements en matière de possession de voiture. Les consommateurs des EAU, en particulier, expriment un besoin de sécurité. Le consommateur semble plus préoccupé que jamais par ce sentiment de sécurité que nous ressentons à l'intérieur de notre “bulle de transport qui respecte la distanciation sociale” mieux que ne le font les transports publics», explique Joseph Salem, responsable régional des transports chez Arthur D. Little.
Cet intérêt accru pour l'achat d'une voiture a également été constaté dans les résultats financiers de 2020 de certaines grandes enseignes automobiles de la région.
En Arabie saoudite, Volkswagen a enregistré une croissance de 28% de ses ventes de voitures neuves à la fin de l'année dernière: ce résultat est remarquable compte tenu de la pandémie et des restrictions de déplacements qu'elle a entraînées tout au long de l'année 2020.
Au mois de juin de l'année dernière, les ventes de voitures ont connu un essor exceptionnel dans le Royaume, dans la mesure où les gens se sont précipités pour acheter de nouveaux véhicules avant que la taxe sur la valeur ajoutée ne passe de 5 à 15%. Au cours du premier semestre de 2020, près de 247 800 voitures ont été vendues en Arabie saoudite.
Parmi les 13 pays concernés par l'étude de l'ADL, près de la moitié des personnes interrogées ont également affirmé que le fait de posséder une voiture était désormais plus important qu'avant la pandémie.
Le rapport prévoit que la demande refoulée sera libérée au lendemain de la pandémie, ce qui stimulerait le marché et traduirait cet engouement en ventes effectives de voitures.
Cependant, le rapport prévient que, «à plus long terme, la prospérité de l'industrie automobile dépendra en définitive des économies des pays et de la reprise post-pandémie».
Par ailleurs, la pandémie a posé de nouveaux défis aux enseignes de l'automobile en termes d'accès au marché. Cela a accéléré le recours à des stratégies numériques, telles que les ventes de voitures en ligne, qui ont remplacé les consultations traditionnelles en face à face.
Les acheteurs de voitures des EAU ont préféré, toutefois, rencontrer physiquement un vendeur pour faire leur achat, souligne le rapport.
La célèbre voiture de luxe japonaise Infiniti a lancé une plate-forme en ligne lors du pic de la pandémie afin de contourner les restrictions imposées par la Covid-19.
«Ce nouveau service permet aux consommateurs d’interagir virtuellement avec nos voitures, de personnaliser leur nouveau véhicule, de réserver de chez eux des plages pour essayer la voiture et de bénéficier d'un service d'entretien à domicile», explique à Arab News Nasif Siddiqi, directeur général des marchés internationaux d'Infiniti.
Cette poussée du numérique se poursuivra en 2021 pour l'industrie automobile au niveau mondial, le marché chinois occupant le devant de la scène.
En Chine, près de 71% des clients affirment qu'ils achèteraient leur prochaine voiture en ligne, contre seulement 35% en Europe et 42% aux États-Unis, peut-on lire dans le rapport d’Arthur D. Little.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com