ISTANBUL/PARIS: Le président français Emmanuel Macron a assuré vendredi que ses vues sur la situation en Méditerranée orientale et en Libye étaient « convergentes » avec celles de Donald Trump et du prince héritier d'Abou Dhabi Mohamed Bin Zayed, après s'être entretenu avec eux.
« Nos vues sont convergentes. Notre intérêt à la paix et à la sécurité y est commun. Nous le ferons respecter », a indiqué le chef de l'Etat français dans un tweet.
La Turquie a accusé vendredi la France de se comporter en « caïd » en Méditerranée orientale et adressé une sévère mise en garde à la Grèce, au moment où les pays européens se réunissent pour soutenir Athènes.
La situation en Méditerranée orientale est explosive depuis l'envoi lundi par Ankara d'un navire de recherche sismique, escorté par des bâtiments militaires, dans une zone riche en gisements gaziers revendiquée par Athènes.
Au lendemain du déploiement par Paris de navires et d'avions de guerre en Méditerranée orientale pour afficher son appui à Athènes dans cette crise, le chef de la diplomatie turque Mevlüt Cavusoglu a accusé la France d'agir « en caïd ».
« La France, en particulier, devrait cesser de prendre des mesures qui accentuent les tensions », a déclaré M. Cavusoglu, dans un contexte de crispations croissantes entre Ankara et Paris liées à la situation en Méditerranée, mais aussi à la Libye et à la Syrie.
Préoccupée, l'Union européenne devait réunir vendredi les ministres des Affaires étrangères de ses pays membres pour afficher sa solidarité avec la Grèce, en plus de discuter de la situation au Bélarus.
Avant cette réunion, l'Allemagne a appelé à « tout entreprendre pour éviter une nouvelle escalade » entre Ankara et Athènes.
Signe de la volatilité de la situation, Ankara a affirmé vendredi avoir riposté à une tentative d'agression contre son navire sismique, l'Oruç Reis.
Un navire militaire turc d'escorte « leur a donné la réponse appropriée et ils sont retournés dans leur port », a assuré vendredi M. Erdogan, sans fournir davantage de détail. « Si cela continue, il y aura des représailles », a-t-il ajouté.
Le quotidien grec Kathimerini a rapporté vendredi qu'une collision s'était produite mercredi entre une frégate grecque et un bâtiment turc, mais l'état-major grec n'a pas confirmé cet incident.
Depuis le début de cette crise, la Turquie souffle le chaud et le froid, alternant entre messages de fermeté et appels au dialogue.
Vendredi, le chef de la diplomatie turque a ainsi assuré que son pays ne « souhaitait pas l'escalade » et était partisan d'un « dialogue apaisé », tout en rejetant la responsabilité des crispations sur Athènes qu'il a appelé à « agir avec bon sens ».
Dans un effort de médiation, la chancelière allemande Angela Merkel s'est entretenue jeudi avec le chef de l'Etat turc et le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis.
M. Erdogan a déclaré qu'il avait affirmé à Mme Merkel que le navire sismique continuerait ses recherches jusqu'au 23 août, ajoutant toutefois avoir accepté des discussions après cette date pour « adoucir les choses ».