Les bicyclettes Mercier reviennent en France comme un «symbole de la relance»

« L'histoire de Mercier épouse celle de la France » (Photo, AFP).
« L'histoire de Mercier épouse celle de la France » (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 16 mars 2021

Les bicyclettes Mercier reviennent en France comme un «symbole de la relance»

  • La nouvelle usine Mercier promet 140 emplois dès la fin 2022, et 270 dans les cinq années à venir, «tous recrutés localement», assure le repreneur de Mercier, Jean-Marc Seghezzi
  • A Revin, l'usine produira des vélos mécaniques et électriques Mercier ainsi que des cycles sous marque de distributeur, au rythme de 130 000 exemplaires dès la première année

REVIN: Les bicyclettes Mercier vont de nouveau être produites en France, comme un symbole du « rebond » et de la réindustrialisation visés par le gouvernement, mais aussi du retour de la production de vélos en Europe. 

A quelques coups de pédale de la frontière belge, dans un hangar désert de Revin (Ardennes), la ministre de la Cohésion des territoires Jacqueline Gourault s'est félicitée lundi de ce projet qui, largement soutenu par les pouvoirs publics, « marque le retour du développement industriel (...) L'histoire de Mercier épouse celle de la France ».

Revin a perdu près de la moitié de sa population avec la désindustrialisation au cours des 45 dernières années. Dans cette agglomération nichée dans une boucle de la Meuse, l'ancienne fabrique de sanitaires Porcher a employé jusqu'à 4 000 salariés. Mais rien ne bougeait depuis 2011. 

La nouvelle usine Mercier promet 140 emplois dès la fin 2022, et 270 dans les cinq années à venir, « tous recrutés localement », assure le repreneur de Mercier, Jean-Marc Seghezzi. 

Après des années de pause, l'entrepreneur avait relancé la marque de Raymond Poulidor et de Joop Zoetemelk en 2019 avec des bicyclettes électriques produites en Europe et en Asie du Sud-Est.

Cadres et jantes

A Revin, l'usine produira des vélos mécaniques et électriques Mercier ainsi que des cycles sous marque de distributeur, au rythme de 130 000 exemplaires dès la première année.

Mercier fabriquera aussi des cadres et des jantes, un premier pas vers une « bicycle valley » dont rêve le repreneur de la marque. La plupart des pièces sont produites uniquement en Asie pour l'instant.

« Les Ardennes are back », a lancé Jacqueline Gourault devant la fameuse bicyclette rose de « Poupou ». Ce projet fait partie d'un ensemble de mesures lancées par le gouvernement et les collectivités locales pour redynamiser le bassin industriel.

L'entreprise, qui investit 2,5 millions d'euros, va recevoir 800 000 euros de subvention du Fonds d'accélération des investissements industriels, 300 000 euros du plan de relance pour réhabiliter la friche, et 200 000 euros pour le recrutement de la part du département.

« Faire naître ce projet tout seul, c'était impossible », a souligné Seghezzi, qui dit avoir choisi la région pour ses connexions routières et sa proximité avec les grands ports européens. 

Cette nouvelle usine illustre aussi le retour des fabricants de vélos en France, et plus largement en Europe. 

A l'image de l'usine historique de Mercier à Saint-Etienne, de nombreuses usines avaient fermé dans l'Hexagone. Près de Nantes, la Manufacture du cycle assure désormais plus de la moitié de la production française, distribuée chez Intersport.

L'Europe au sprint

Pour le moment, 30% des vélos vendus en France sont assemblés dans le pays. Mais seuls les vélos d'exception ont une majorité de composants fabriqués localement : les pièces viennent d'Asie, d'Italie ou des Etats-Unis.

Avec les grèves de l'hiver 2019, puis la Covid, « plusieurs sociétés françaises ont investi pour augmenter leur capacité de production », selon Carine Berbi, du cabinet Xerfi. 

A Nantes toujours, la jeune société Reine Bike a misé sur une conception et un assemblage en France pour son vélo électrique, chez Arcade Cycles, un spécialiste des vélos en libre service. 

« Au début, naïvement, je me suis dit qu'on allait tout faire en France », a expliqué le fondateur de Reine, Stéphane Grégoire. 

« Mais avec 135 pièces sur le vélo », dont le moteur, la batterie, et le variateur, qui représentent 60% de sa valeur, « on n'aurait pas été compétitifs », souligne Grégoire. « L'Europe sera capable de rivaliser un jour, mais pour l'instant il nous faut plutôt miser sur l'innovation ».

Le mouvement pourrait s'accélérer. La production de vélos « musculaires » devrait rester autour de 10 millions d'exemplaires en Europe, produits notamment en Italie et au Portugal, selon la Confédération européenne de l'industrie du cycle (Conebi). Mais la fabrication de vélos électriques pourrait doubler dans les années à venir, passant de près de 3 millions d'exemplaires en 2019 à 6 millions en 2024.

Les fabricants ont multiplié les investissements en Allemagne, en Belgique, en Roumanie. « Les industriels veulent être plus proches des consommateurs, plus flexibles, et avoir une empreinte carbone moins lourde », souligne Manuel Marsilio, de la Conebi. « La délocalisation des années 1980 n'est plus à la mode ».


Chalhoub Group célèbre 70 ans de croissance et d’innovation à Dubaï

Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir. (Photo fournie)
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  • La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux
  • Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience

DUBAI: Le groupe Chalhoub, acteur majeur du luxe au Moyen-Orient, a célébré son 70ᵉ anniversaire lors d’une réception organisée au Museum of the Future, son siège mondial et symbole de son ambition tournée vers l’avenir.

À cette occasion, le PDG Michael Chalhoub a rappelé l’importance stratégique des Émirats arabes unis dans le développement du groupe, où se réalise aujourd’hui 40 % de ses activités. Il a réaffirmé la volonté du groupe d’évoluer d’un rôle de partenaire vers celui de « House of Brands », en développant notamment ses propres créations tout en renforçant ses marques existantes. Parmi les projets phares : l’ouverture prochaine de Level Shoes aux États-Unis, une première pour une marque née à Dubaï.

Une « Symphonie du futur » portée par l’innovation et le capital humain

La célébration, organisée sous le thème Symphony of the Future, a mis à l’honneur les deux piliers du groupe : ses collaborateurs – plus de 16 000 dans la région, dont 7 300 aux Émirats – et ses partenaires internationaux.
Patrick Chalhoub, président exécutif, a souligné que la réussite du groupe repose sur « une symphonie collective » et sur une culture d’entreprise fondée sur l’audace, l’entrepreneuriat et la résilience.

 


Genève mise sur son excellence horlogère pour renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient

À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur. (Photos fournies)
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  • Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse
  • La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe

DUBAÏ: La participation de Genève à la Dubai Watch Week 2025 a mis en lumière non seulement l’excellence horlogère suisse, mais aussi les ambitions économiques de la ville dans une région devenue essentielle pour son industrie du luxe. À travers l’exposition itinérante du Grand Prix d’Horlogerie de Genève (GPHG), Genève Tourisme a présenté à Dubaï les créations les plus innovantes de l’année, confirmant le rôle stratégique du marché du Golfe pour la croissance du secteur.

Les pièces maîtresses exposées, comme la Breguet Classique Souscription — lauréate de l’« Aiguille d’Or » — ou la Möbius de Fam Al Hut, ont rappelé le poids économique de l’horlogerie suisse, qui représente plus de 26 milliards de francs suisses d’exportations annuelles, dont une part croissante est destinée aux Émirats arabes unis, au Qatar et à l’Arabie saoudite. Le Moyen-Orient demeure l’un des marchés les plus dynamiques pour les montres haut de gamme, soutenu par une clientèle jeune, fortunée et férue de pièces d’exception.

Pour Adrien Genier, directeur général de Genève Tourisme, l’événement constitue un levier majeur pour renforcer la visibilité et les relations commerciales de Genève :
« Le Golfe est aujourd’hui un marché stratégique pour Genève. Présenter notre savoir-faire ici, là où la demande pour le luxe et l’artisanat d’exception ne cesse de croître, permet de consolider notre attractivité économique et d’encourager de nouvelles collaborations. »

Raymond Loretan, président du GPHG, souligne l’importance de Dubaï dans l’écosystème mondial de l’horlogerie :
« La Dubai Watch Week joue un rôle clé dans le développement du marché régional. Y présenter nos créations permet de renforcer la présence suisse dans un hub économique qui façonne les tendances et les investissements du secteur du luxe. »

Genève, qui abrite des maisons prestigieuses telles que Patek Philippe, Rolex et Vacheron Constantin, combine tradition artisanale et innovation technologique pour alimenter une industrie qui représente un pilier essentiel de l’économie suisse. La ville attire également des talents et investisseurs internationaux, séduits par son écosystème horloger et son cadre économique stable.

Au-delà de son industrie phare, Genève s’appuie sur un art de vivre haut de gamme — gastronomie, nature, culture, shopping — pour renforcer son positionnement auprès des voyageurs du Golfe, dont le pouvoir d’achat et la fidélité constituent un moteur important pour le tourisme suisse.

Avec cette nouvelle édition de la Dubai Watch Week, Genève réaffirme sa volonté de renforcer ses liens économiques avec le Moyen-Orient, un marché incontournable pour l’avenir du luxe, du tourisme et des investissements liés à l’horlogerie.


Climat: l'UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l'impasse

Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
Vue des camions de pompiers depuis l'extérieur de la COP30 à Belém au Brésil, le 20 novembre 2025, après qu'un incendie s'est déclaré dans un pavillon. (AFP)
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  • Les négociations de la COP30 à Belém sont dans l’impasse, l’Union européenne se retrouvant isolée face aux pays pétroliers et émergents qui refusent d’inscrire la sortie des énergies fossiles dans l’accord final
  • Les pays en développement exigent davantage de financements pour la transition et l’adaptation, tandis que les Européens menacent de quitter la conférence sans accord

BELEM: La conférence de l'ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d'un côté et des pays pétroliers et émergents de l'autre, en désaccord frontal.

Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s'achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?

"Nulle part", répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n'ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.

Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu'en Amazonie.

Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l'horaire pourrait changer.

Pour les Européens, l'avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement.

Des pays comme la Chine, la Russie, l'Arabie saoudite ou l'Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus.

Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.

Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n'ont pas à l'heure actuelle les moyens d'une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s'adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.

- Européens "isolés" -

La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d'accord qui ne contient plus le mot "fossiles". Et encore moins la création d'une "feuille de route" sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.

L'Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir "sans accord". Ce serait un échec retentissant pour l'hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l'une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l'Amazonie.

Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent "isolés" dans leur refus du texte, selon une délégation d'un des 27. Ils hésitent sur l'attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par "peur (...) d'endosser la responsabilité" de l'échec du sommet.

Le projet d'accord de la présidence brésilienne demande des "efforts" pour tripler les financements pour l'adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.

"Concentrons-nous sur l'essentiel: l'accès à l'énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète", dit à l'AFP l'Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l'Asie du Sud.

- "Nous mettre d'accord" -

Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l'AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l'ambition de réduction des énergies fossiles, l'aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.

"Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu'on n'arrive pas à nous mettre d'accord", lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.

L'idée d'une "feuille de route" pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l'engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.

Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu'à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.

Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.