Le square George Floyd, une agora rattrapée par la violence

Les membres de la famille de George Floyd, Brandon Williams, Philonese Floyd, Keeta Floyd, l'avocat de la famille Floyd Ben Crump, et Rodney Floyd, frère de George Floyd, visitent  le « square George Floyd », après avoir assisté à une conférence de presse le 12 mars 2021 à Minneapolis, Minnesota (Photo, AFP)
Les membres de la famille de George Floyd, Brandon Williams, Philonese Floyd, Keeta Floyd, l'avocat de la famille Floyd Ben Crump, et Rodney Floyd, frère de George Floyd, visitent le « square George Floyd », après avoir assisté à une conférence de presse le 12 mars 2021 à Minneapolis, Minnesota (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 16 mars 2021

Le square George Floyd, une agora rattrapée par la violence

  • Le «square George Floyd», tel que l'ont rebaptisé ses animateurs, est devenu un lieu de recueillement, de débats enflammés et de création artistique, dédié à la lutte contre les violences policières et le racisme
  • Les proches du défunt ont promis vendredi de consacrer à l'aménagement du quartier 500.000 des 27 millions de dollars de dédommagement que la mairie va leur verser

MINNEAPOLIS: Mémorial ou zone de non-droit ? Le carrefour où est mort George Floyd, à Minneapolis, présente, selon les heures et les jours, deux facettes de plus en plus difficiles à concilier. 

Côté pile: le « square George Floyd », tel que l'ont rebaptisé ses animateurs, est devenu un lieu de recueillement, de débats enflammés et de création artistique, dédié à la lutte contre les violences policières et le racisme. 

Côté face: des coups de feu, certains mortels, déchirent parfois ses nuits, ses accès sont filtrés par des vigiles et des voitures sans plaque rôdent régulièrement aux alentours.  

A la fin mai, des foules bouleversées par le calvaire de George Floyd, un quadragénaire noir filmé pendant de longues minutes en train d'étouffer sous le genou d'un policier blanc, s'étaient précipitées sur le trottoir où il s'est éteint pour déposer bouquets, bougies, et autres messages griffonnés. 

Afin de surmonter son « traumatisme », Jeanelle Austin, une femme noire de 36 ans ayant grandi dans le quartier, a commencé à prendre soin du site, d'abord en ramassant les poubelles, puis en tentant de préserver les « offrandes » de ces anonymes. 

« Les gens se rappellent de moi parce que je tenais chaque fleur comme si c'était de l'or », raconte-t-elle. De plus en plus investie, elle collabore désormais avec des conservateurs bénévoles et avec la famille Floyd dans l'idée de créer une structure pérenne.  

Les proches du défunt ont promis vendredi de consacrer à l'aménagement du quartier 500.000 des 27 millions de dollars de dédommagement que la mairie va leur verser. « Les gens viendront ici pour célébrer la culture noire », selon leur avocat Ben Crump. 

En attendant, Jeanelle Austin relève que le site fourmille déjà d'initiatives: c'est «à la fois une communauté, un moteur d'émancipation, un lieu pour exprimer sa douleur, manifester ou venir en pèlerinage. » 

Check-points 

L'AFP n'a toutefois pas pu constater ce foisonnement, le square ayant été fermé par un noyau dur de militants après la mort d'un jeune homme, abattu sur place le 7 mars dans des circonstances qui restent floues. 

Dans les jours suivants, personne ou presque ne pouvait franchir les check-points érigés aux quatre entrées du carrefour pour filtrer les accès à l'« Etat indépendant de George Floyd ». 

Dans des guérites de fortune, des vigiles, parfois armés de fusils, assuraient aux badauds et journalistes qu'ils « n'étaient pas en sécurité » avant de les prier de déguerpir »pour respecter le deuil de la communauté ». 

Dans ce contexte, une journée de « prières silencieuses » prévues pour marquer le coup d'envoi du procès de Derek Chauvin, le policier accusé du meurtre de George Floyd, a même été annulée. 

Ce climat de tensions n'est pas nouveau: des coups de feu résonnent presque chaque soir dans le quartier depuis cet été, et ils ont fait une dizaine de morts ou de blessés, selon la police. 

Un chauffeur de Uber a assuré avoir transporté une de ces victimes, en sang, qui n'avait pas voulu attendre les secours. 

« Otages »  

Pour le maire démocrate de la ville, Jacob Frey, il y a « deux vérités » associées à l'angle de la 38e rue et de l'avenue Chicago: »A certains moments, c'est un espace merveilleux de réunion pour la communauté, qui doit être honoré et respecté », a-t-il déclaré lors d'un point-presse jeudi. « A d'autres moments, c'est très dangereux. » 

« J'entends de plus en plus de voisins qui se sentent otage de la situation », a renchéri le chef de la police, Medaria Arradondo. 

De fait, un homme âgé, installé depuis 45 ans tout près de ce croisement, a confié quitter sa maison tous les après-midi depuis des semaines pour aller dormir chez sa soeur. S'exprimant sous couvert d'anonymat par peur de représailles, il a déploré que le square serve «d'aimant pour des gens sans domicile, ni emploi », « des zonards ». 

Pour rétablir le calme, les autorités ont prévu de rouvrir le carrefour à la circulation à la fin du procès du policier Derek Chauvin, d'ici un mois et demi.  

Mais les militants du square ne l'entendent pas de cette oreille. Avant de libérer l'espace, ils veulent des engagements fermes de la municipalité sur des réformes de la police et l'avenir du mémorial. « Pas de justice, pas de rue », clament-ils. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.