PARIS: La situation des hôpitaux d'Ile-de-France face à la Covid-19 « n'est pas encore hors de contrôle mais elle va l'être », a estimé lundi Bruno Riou, directeur médical de crise de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).
« J'entends beaucoup dire qu'une semaine sans confinement est une semaine gagnée, je n'ai pas la même analyse, pour moi c'est une semaine perdue, » a déclaré le professeur Riou sur France Inter, en pointant les « conséquences considérables », notamment en terme de décès, de séquelles pour les malades ou de déprogrammations d'autres malades.
Il a par ailleurs estimé que les transferts de patients vers d'autres régions, qui ont débuté ce week-end depuis l'Ile-de-France, ne permettraient pas de régler la saturation qui menace.
Ile-de-France «en sursis» pour Pécresse, risque de «confinement strict» pour Bergé
La présidente (Libres!) de l'Ile-de-France Valérie Pécresse a estimé lundi que sa région était « en sursis » à cause d'une « troisième vague très violente » de la Covid, avec le risque d'un « confinement strict » pour la députée LREM Aurore Bergé.
« Je ne crois pas à ce débat de savoir s'il faut reconfiner ou une partie de la semaine ou le week-end. S'il faut reconfiner, je crains que ce soit un confinement strict auquel on doive se préparer », a averti la présidente déléguée des députés En Marche sur Radio J.
« C'est la raison pour laquelle ça doit rester une solution ultime et je l'espère, pas un confinement qui ressemblerait au tout premier, c'est-à-dire un confinement qui permette que nos enfants notamment puissent continuer à aller à l'école », a-t-elle précisé.
Face à l'hypothèse d'un reconfinement, l’« Île-de-France est clairement en sursis » car « le variant anglais, majoritaire, n'est pas seulement plus contagieux, il est aussi plus mortel », et « nos capacités de réanimation sont saturées », a expliqué pour sa part sur France 2 Pécresse.
« Ces transferts sont destinés à être une soupape de soulagement », a-t-il jugé. Mais « à partir du moment où on n'a pas une vision sur ce qui va se passer dans les semaines (qui viennent), puisqu'il n'y a pas de décisions importantes qui vont modifier la courbe de l'épidémie, on utilise une partie de notre arsenal thérapeutique probablement un peu tôt par rapport au débordement qui risque d'arriver ».
« Il n'y a que deux traitements qui sont connus comme efficaces aujourd'hui contre l'épidémie, le confinement et la vaccination. Et la vaccination n'aura des effets que dans plusieurs mois alors que là, on raisonne en terme de semaines », a-t-il ajouté.
Estimant que la stratégie actuelle n'avait permis que « de contenir en partie la progression exponentielle » du virus, notamment en raison de la diffusion des variants, il a estimé qu'il fallait « revoir la stratégie. Nous n'avons pas réussi ces dernières semaines à inverser la courbe des contaminations et des admissions en réanimation ».