Ces projets de restauration qui maintiennent Al-Aqsa en bon état

Une photo prise le 12 juillet 2016 depuis l'intérieur du Dôme du Rocher dans l'enceinte de l’esplanade des mosquées d’Al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, montre le sanctuaire musulman après une restauration. (Photo, AFP / Archives)
Une photo prise le 12 juillet 2016 depuis l'intérieur du Dôme du Rocher dans l'enceinte de l’esplanade des mosquées d’Al-Aqsa dans la vieille ville de Jérusalem, montre le sanctuaire musulman après une restauration. (Photo, AFP / Archives)
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Publié le Samedi 13 mars 2021

Ces projets de restauration qui maintiennent Al-Aqsa en bon état

  • Les tentatives israéliennes d'interrompre les rénovations du Dôme du Rocher en janvier ont révélé au grand public les projets en cours dans la Vieille ville
  • L’Esplanade des mosquées, dans laquelle se trouve la mosquée d'Al-Aqsa et le Dôme du Rocher, est traditionnellement entretenue par le Fonds hachémite depuis 1922

AMMAN, JORDANIE: Des travaux de restauration sont en cours dans les lieux saints de Jérusalem depuis près d’un siècle maintenant, avec un total de cinq projets majeurs financés par la famille royale hachémite de Jordanie.

Les projets en cours dans la Vieille ville ont été médiatisés après une flambée de tensions en janvier lorsque la police israélienne a tenté d'interrompre les rénovations du Dôme du Rocher.

Le monarque actuel, le roi Abdallah II de Jordanie, a poursuivi la mission de son père et de son arrière-grand-père en créant en 2007 le Fonds hachémite pour la restauration de la mosquée Al-Aqsa et du Dôme du Rocher.

En décembre 2016, un projet de huit ans qui visait à rénover et à préserver les mosaïques du Dôme du Rocher et de la mosquée Qibli s'est conclu par la restauration d'environ 16 millions de pièces de mosaïque - le premier projet de ce type en 500 ans.

Wasfi Al-Kailani, directeur exécutif du Fonds Hachémite, a déclaré à Arab News que les fonds de la famille royale ont financé des dépenses de près de 1,5 milliard de dinar jordanien (JOD) (2,1 milliards de dollars) pour ces projets depuis 1922.

La mosquée Al-Aqsa, également connue sous le nom de la mosquée Qibli, est située à l'intérieur du Noble Sanctuaire, ou Haram Al-Sharif, à côté du Dôme du Rocher – l’édifice emblématique au toit d'or construite sur le site où le prophète Mohammed serait monté au paradis la nuit sur un cheval ailé, lors de l’Isra et Miraj.

Le calife omeyyade Abd Al-Malik Ibn Marwān a commandé sa construction qui s’est achevée sous le règne de son fils, Al-Walid, en 705. Le site inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO est l'un des trois sites les plus sacrés de l'Islam, avec Makkah et Al-Madinah en Arabie saoudite.

Cependant, le peuple juif revendique également le même site, connu dans le judaïsme sous le nom de Mont du Temple. Ils pensent que la mosquée est le site des vestiges de deux temples juifs détruits. En conséquence, à ce jour, l'enceinte reste à la fois un objet majeur de tensions, symboliques et réelles, dans le conflit israélo-palestinien.

Selon le droit international, le Waqf islamique de Jérusalem, qui est directement affilié au ministère jordanien des Awqaf des Affaires islamiques et des Lieux saints, est le responsable officiel de la mosquée Al-Aqsa et des dotations de Jérusalem. La Jordanie conserve toujours le droit exclusif de superviser les affaires religieuses à Jérusalem, conformément à l'accord de paix qu'elle a signé avec Israël en 1994.

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Une ingénieure nettoie à sec la peinture en mosaïque après avoir rénovée certaines pièces endommagées. (Photo fournie)     

Les premiers travaux de restauration, qui ont commencé en 1922 et ont été achevés en 1952, ont vu la création du Conseil supérieur islamique (CSI) dans le but de préserver les accords islamiques et protéger les sanctuaires en Palestine.

Sous la direction de Hajj Amin Al-Husseini, le CSI a levé des fonds pour restaurer le Dôme du Rocher. Le roi Abdallah I, le premier souverain de la Transjordanie, a supervisé les travaux de restauration en personne. Ces travaux consistaient à refaire les mosaïques et les anciennes œuvres d'art.

Pendant la guerre de 1948, la vieille ville de Jérusalem, la mosquée Al-Aqsa et le toit de l'église du Saint-Sépulcre ont subi des dommages considérables. Immédiatement après la fin de la guerre, le roi Abdallah I s'est rendu à Al-Aqsa et a lancé la restauration du Mihrab Zakariah (Niche d'Al-Aqsa).

Le roi Abdallah I était profondément attaché à la préservation des Lieux saints tout au long de son règne jusqu'à son assassinat dans la mosquée Qibli le 20 juillet 1951.

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Le roi Abdallah II inspecte la dernière étape de la restauration d'une copie typique du Minbar Salahudine conçu et fabriqué à Amman avant de l'installer dans la mosquée Al-Aqsa en 2007. (Photo fournie)

Le petit-fils d’Abdallah, le roi Hussein, a pris le relais en lançant une deuxième vague de projets de restauration de 1952 à 1964 et en fondant la Loi jordanienne du Comité de restauration hachémite en 1954.

Au fil des siècles, le Dôme du Rocher avait perdu son éclat doré et laissait entrer l'eau. Les plaques de plomb ornant le dôme ont dû être remplacées par des poutres de support en aluminium et de nouvelles plaques dorées.

«Lorsque le calife Abdel Malik a décidé de recouvrir la mosquée d'or, il a appelé les musulmans à apporter leurs bijoux en or», a révélé Al-Kailani.

«Jusqu'à ce jour, nous voyons dans la boîte à offrandes transparente de la mosquée Al-Aqsa à la fois des billets de monnaie et des bijoux que les femmes ont donné pour contribuer à l'effort de restauration».

EN CHIFFRES

2,1 milliards de dollars

* L'argent dépensé par le fonds hachémite pour la restauration de la mosquée Al-Aqsa / Al-Haram Al-Sharif depuis 1922.

La chaire de Saladin en bois et ivoire, vieille de 1000 ans, connue sous le nom de Minbar Salah Al-Din, a été détruite dans l'incendie. La chaire avait été amenée d'Alep à Jérusalem par Salah Al-Din lui-même après avoir libéré Jérusalem des croisés en 1187.

Son remplacement, conçu pour ressembler à l'original, a finalement été installé en 2007 pour un coût de 2,115 millions de dollars du Trésor jordanien. Les réparations des dommages causés par le feu sont toujours en cours.

La quatrième phase de restauration a commencé au début des années 1990 pour remédier aux intempéries et à d'autres usures du Dôme du Rocher. Quelque 1 200 plaques de cuivre et de nickel, dorées à l'or 24 carats, ont été installées, aux côtés de nouveaux supports de toiture et d'ignifugation.

«Sa Majesté feu le roi Hussein a vendu sa maison en Grande-Bretagne pour 8,5 millions de livres sterling, dont il a fait don pour rénover le dôme doré avec un revêtement doré de 24 carats», a dévoilé Al-Kailani. La restauration a ramené la splendeur étincelante du dôme.

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Le directeur du Fonds Hachémite, le Dr Wasfi Kailani, et l’ingénieur Ra’ef Najem se joignent aux membres du Conseil d’Al-Awqaf pour célébrer la fin de la phase importante 2008-2016 de rénovation de la mosaïque du Dôme du Rocher, juillet 2016. (Photo fournie)

Pourtant, ces dernières années, la fuite dans le toit de la salle de prière de Bab Al-Rahmeh était devenue insupportable. Chaque fois qu'il pleuvait, le plafond mouillé coulait sur les têtes des fidèles musulmans pendant qu'ils priaient à Bab Al-Rahmeh à la périphérie de l'enceinte d'Al-Aqsa.

La police israélienne a bloqué à plusieurs reprises les tentatives de réparation du toit du petit bâtiment, niché juste à l'intérieur de la porte dorée fermée, malgré les appels continus du Waqf islamique de Jérusalem.

Puis, le 22 janvier, un Palestinien, portant une Kufiya sur le visage pour cacher son identité aux caméras de surveillance israéliennes, a monté sur le toit de la salle de prière de Bab Al-Rahmeh et il a réussi à réparer la fuite. La police israélienne a réagi par une interdiction des travaux de restauration et un embargo sur tous les biens et matériaux entrant dans l'enceinte.

Bassam Al-Hallaq, directeur du département de restauration hachémite de la mosquée Al-Aqsa, a été indigné par cette décision. Il a déclaré à l'émission «Eye on Jerusalem» (Regard sur Jérusalem de la télévision jordanienne : «Je travaille ici depuis 40 ans et c'est la première fois que notre travail est interrompu».

Azzam Khatib, directeur général de la direction jordanienne des affaires du Waqf de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa, a refusé d'accepter l'embargo. Le Conseil du Waqf s'est réuni et a publié une déclaration condamnant l'action israélienne.

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Une policière israélienne monte la garde à l'entrée de l’enceinte d'al-Aqsa, menant au Dôme du Rocher dans la vieille ville de Jérusalem le 18 octobre 2020, au milieu de la nouvelle crise de la pandémie du coronavirus. (Photo, AFP /Archives)

Omar Kisswani, directeur de la mosquée Al-Aqsa, a souligné que la réparation et la restauration de l'ensemble de l'enceinte sont le droit absolu du Waqf islamique et que les autorités israéliennes n'ont pas le droit d'intervenir.

Khatib a également informé Ghassan Majali, l'ambassadeur de Jordanie en Israël, et Mohammad Khalaileh, le ministre du Waqf à Amman, ce qui a conduit à une forte déclaration de protestation du ministère jordanien des Affaires étrangères.

La campagne de pression unifiée a fonctionné. Quatre jours après l'imposition de l'interdiction, les autorités israéliennes ont annulé l'embargo, permettant aux travaux de restauration de se poursuivre.

«Nous avons pu reprendre notre travail de façon régulière et apporter tout l'équipement et les articles nécessaires», a affirmé Al-Hallaq.

«Le défi de la restauration a toujours été de savoir comment sauvegarder le caractère authentique de chaque élément historique d'Al-Aqsa», a expliqué Al-Kailani.

Pour sa part, Al-Hallaq signale que de nombreux projets de restauration ont été bloqués par les autorités israéliennes - et que d'autres obstacles sont attendus à l'avenir. En plus de l'interdiction des rénovations à Bab Al-Rahmeh, Israël a également empêché toute tentative d'éclairer le sommet du Dôme du Rocher.

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Une Palestinienne marche sous la neige près du Dôme du Rocher dans l'enceinte de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, le 17 février 2021 (Photo, AFP / Archives)

«Même avant la controverse sur la réparation de Bab Al-Rahmeh, Israël avait interdit certains travaux, tels que l'éclairage du dôme doré et le système d'extinction d'incendie à l'intérieur de la mosquée Al-Aqsa», a-t-il ajouté.

«Nous avons remarqué que l'éclairage actuel du Dôme du Rocher n'atteint pas les zones supérieures. Nous avons l'argent et les plans pour construire un système d'éclairage qui permettra l'illumination de tout le Dôme du Rocher, mais Israël nous interdit l'érection de toutes les tours nécessaires pour éclairer le dôme.

Al-Hallaq soutient que surmonter ces obstacles est une partie importante du devoir historique et religieux des musulmans en vue de défendre leurs lieux saints.

«Lorsque vous travaillez comme ingénieur ou artisan ici, vous travaillez toujours à vos risque à cause d’Israël. Mais malgré tout cela, tandis que nous souffrons de ces interventions, nous sommes déterminés et insistons pour poursuivre les efforts de restauration», a-t-il avoué.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.