Occupation de théâtres : le mouvement fait tache d'huile

Un étudiant ajuste une banderole sur le Théâtre National de Strasbourg (TNS) - occupé par des étudiants en théâtre - pour exiger la réouverture des établissements culturels et des théâtres, un an après les premières mesures pour enrayer la propagation de la pandémie de Covid-19. (Photo, AFP)
Un étudiant ajuste une banderole sur le Théâtre National de Strasbourg (TNS) - occupé par des étudiants en théâtre - pour exiger la réouverture des établissements culturels et des théâtres, un an après les premières mesures pour enrayer la propagation de la pandémie de Covid-19. (Photo, AFP)
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Publié le Samedi 13 mars 2021

Occupation de théâtres : le mouvement fait tache d'huile

  • Le mouvement affirme vouloir faire pression sur le gouvernement pour obtenir notamment la réouverture des lieux culturels
  • Mercredi, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait jugé « inutiles » et « dangereuses » ces occupations

LILLE : De Lille à Lyon en passant par Limoges, Rennes et Saint-Etienne, de nouveaux théâtres, opéras et scènes musicales ont rejoint vendredi le mouvement d'occupation des lieux culturels qui a débuté la semaine dernière à l'Odéon à Paris et touche désormais plus de 20 salles.

Le mouvement affirme vouloir faire pression sur le gouvernement pour obtenir notamment la réouverture des lieux culturels, fermés depuis le 30 octobre pour cause de pandémie, et une nouvelle prolongation, au-delà d'août, des droits des intermittents du spectacle. Au moins 21 salles étaient occupées vendredi soir à travers la France.

A Lille, le metteur en scène David Bobée, nouveau directeur du Théâtre du Nord, apporte dans un communiqué « son soutien plein et entier à cette nouvelle mobilisation qu’il a accueillie dans le dialogue » pour que « revive au plus vite le spectacle vivant ».

Une vingtaine de personnes, pour la plupart membres du SFA-CGT (Syndicat français des artistes interprètes) ou des InterLuttants du Nord occupent les lieux, « une quinzaine restant dormir sur place », avec un "nombre limité pour des raisons sanitaires".

« Par cette occupation, (...) nous partageons les inquiétudes de notre secteur professionnel. Nous sommes dans l'impossibilité d’exercer nos métiers », écrivent les manifestants dans un communiqué.

Ils réclament « des perspectives claires de réouverture des lieux culturels et vie sociale », « un engagement sans tarder sur la prolongation de l’année blanche (...) pour tous les intermittents du spectacle et son élargissement à toutes les travailleuses et travailleurs précaires ».

L'année blanche, annoncée en mai dernier par Emmanuel Macron, correspond à la prolongation des droits d'indemnisation jusqu'au 31 août pour les intermittents arrivant en fin de droits entre le 1er mars et le 31 août.

« Des mendiants »

Mêmes revendications à Limoges, à commencer par « d'abord et avant tout l'annulation de la réforme de l'assurance chômage, qui est mortifère, et pas simplement la réouverture des lieux culturels », a indiqué Renaud Frugier, porte-parole de la Coordination des intermittents et précaires du Limousin.

Selon lui, cette occupation qui « durera jusqu'à (...) une réponse satisfaisante de (Jean) Castex », le Premier ministre.

« On nous fait l’aumône comme si on était des mendiants », a indiqué Cécile Apsara, 60 ans, professeur de flamenco, membre de la CGT Spectacle à Rennes. Avec une trentaine de personnes dont des membres de la CIP Bretagne et du collectif "Vivre sans art et culture", elle a pris son sac de couchage pour occuper l'opéra de la ville dont le fronton était barré d'une banderole « Occupé ! ».

Aux portes de Lyon, à Villeurbanne, une centaine d'intermittents occupent le Théâtre national populaire (TNP), selon une porte-parole.

A Saint-Etienne, « notre dernier concert avec la jauge normale, à 1 200 places, a eu lieu il y a un an jour pour jour », a regretté Thierry Pilat, le directeur de la salle de musiques actuelles « Le FIL », occupée pour le troisième jour consécutif, par une dizaine d’intermittents.

Le Théâtre Graslin à Nantes, le Centre dramatique national de Besançon, le Théâtre de la cité à Toulouse, le Théâtre de Merlan à Marseille, l'Opéra de Rennes, le Quartz à Brest, mais également le Grand Théâtre de Tours, le CDN de Rouen et le Centre Chorégraphique National Montpellier et le Cirque Jules Verne à Amiens étaient également occupés.

La semaine dernière, l'occupation du Théâtre de l'Odéon à Paris a déclenché un mouvement qui s'est étendu notamment au Théâtre de la Colline à Paris et au Théâtre national de Strasbourg.

Mercredi, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot avait jugé « inutiles » et « dangereuses » ces occupations. Jeudi, le gouvernement a débloqué 20 millions d'euros supplémentaires en soutien au monde de la culture.


«Effroi» du Festival de Cannes après la mort d'une photojournaliste palestinienne

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.  "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film. "Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP. (AFP)
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  • La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi
  • Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025

PARIS: Le Festival de Cannes a exprimé mercredi "son effroi et sa profonde tristesse" après la mort d'une photojournaliste palestinienne, protagoniste d'un film qui doit être présenté cette année sur la Croisette et de plusieurs membres de sa famille, tués par un missile à Gaza.

La photojournaliste de 25 ans, Fatima Hassouna, est au centre du documentaire "Put your soul on your hand and walk" de la réalisatrice iranienne Sepideh Farsi. L'Acid (Association du cinéma indépendant pour sa diffusion), l'une des sélections parallèles au Festival de Cannes, avait annoncé mardi 15 avril avoir retenu ce film.

"Le lendemain, (Fatima Hassouna) ainsi que plusieurs membres de sa famille, ont été tués par un missile qui a frappé leur habitation", a rappelé le Festival de Cannes dans une déclaration à l'AFP.

Elle "s'était donné pour mission de témoigner, par son travail, son engagement et malgré les risques liés à la guerre dans l'enclave palestinienne, de la vie quotidienne des habitants de Gaza en 2025. (Elle) est l'une des trop nombreuses victimes de la violence qui embrase la région depuis des mois".

"Le Festival de Cannes souhaite exprimer son effroi et sa profonde tristesse face à cette tragédie qui a ému et choqué le monde entier. Si un film est bien peu de chose face à un tel drame, (sa projection à l'Acid à Cannes le 15 mai) sera, en plus du message du film lui-même, une manière d'honorer la mémoire (de la jeune femme), victime comme tant d'autres de la guerre", a-t-il ajouté.

La réalisatrice Sepideh Farsi a rendu hommage jeudi dernier à la jeune femme, qui lui racontait, par appels vidéo, la vie à Gaza. "Je demande justice pour Fatem (ou Fatima, NDLR) et tous les Palestiniens innocents qui ont péri", a-t-elle écrit.

Reporters sans Frontières avait dénoncé sa mort, regrettant que son nom "s'ajoute aux près de 200 journalistes tués en 18 mois".

La guerre a été déclenchée par l'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, laquelle a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 58 sont toujours retenues à Gaza, dont 34 sont mortes, selon l'armée israélienne.

Selon le ministère de la Santé du Hamas, 51.266 Palestiniens ont été tués à Gaza depuis le début de la guerre.


La danse des dauphins, vedette des îles Farasan

L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
L'observation des dauphins renforce l'attrait croissant des îles Farasan pour l'écotourisme. (SPA)
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  • L'observation de 5 espèces de dauphins met en évidence la biodiversité
  • Il est vital de coexister avec la vie marine, déclare un pêcheur local

RIYADH : L'observation de plus de cinq espèces de dauphins a renforcé la réputation des îles Farasan en tant que lieu de visite incontournable pour les amateurs de nature et d'animaux sauvages, a récemment rapporté l'agence de presse saoudienne.

Parmi les espèces observées, les grands dauphins et les dauphins à long bec volent la vedette. Les dauphins à long bec, connus pour leur nature enjouée, s'approchent souvent des croisières de loisir, ravissant les gens par leur charme.

Le pêcheur saoudien Mohammed Fursani, qui navigue dans ces eaux depuis longtemps, y voit un lien plus profond.


Le pianiste Igor Levit va donner un concert de plus de 16 heures à Londres

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19. (AFP)
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  • Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance"
  • "Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée

LONDRES: Le pianiste Igor Levit va donner jeudi et vendredi à Londres un concert unique, prévu pour durer plus de 16 heures, en jouant en solo "Vexations" d'Erik Satie, sous la direction de l'artiste Marina Abramovic, connue pour ses performances radicales.

Le centre Southbank, qui organise le concert, le présente comme "un exploit d'endurance".

"Vexations" du compositeur français Erik Satie (1866-1925) est une partition d'une seule page destinée à être jouée 840 fois d'affilée. Elle se traduit ainsi par une performance durant entre 16 et 20 heures. Habituellement, plusieurs pianistes se succèdent pour jouer ce morceau sans interruption.

L'Allemand Igor Levit, qui est à 38 ans l'un des pianistes virtuoses de sa génération, avait déjà fait sensation en jouant "Vexations" dans son studio à Berlin pendant 20 heures d'affilée lors du confinement. L'objectif de cet événement filmé en direct était de lever des fonds pour les musiciens freelance touchés par la pandémie de Covid-19.

C'est la première fois qu'il va jouer ce morceau en intégralité en public.

Le public va être "témoin (d'un moment) de silence, d'endurance, d'immobilité et de contemplation, où le temps cesse d'exister", a commenté Marina Abramovic, artiste serbe de 78 ans. "Igor interprète +Vexations+ avec des répétitions infinies, mais une variation constante", a-t-elle ajouté.

Le rôle de Marina Abramovic, connue pour ses performances qui poussent les spectateurs dans leurs retranchements, est de "préparer le public à cette expérience unique".

Erik Satie avait lui écrit à propos du morceau à l'adresse des pianistes: "Pour jouer 840 fois de suite ce motif, il sera bon de se préparer au préalable, et dans le plus grand silence, par des immobilités sérieuses".

Dans une interview au quotidien britannique The Guardian, Igor Levit a encouragé son public à "se laisser aller". "C'est juste un espace vide, alors plongez dedans", a-t-il dit.

Les spectateurs pourront assister au concert soit pour une heure soit dans sa totalité. Il commencera jeudi à 10H00 (09H00 GMT).