RIYAD : Le 5 juillet 2020, au plus fort de la pandémie de Covid-19 en Arabie saoudite, 58 décès étaient enregistrés dans le Royaume – pire bilan quotidien observé dans le pays.
Le 10 mars, un an après le début de la pandémie déclarée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), le ministère de la Santé signale seulement six décès dus à la maladie dans le Royaume.
C’est l’une des nombreuses statistiques qui montrent à quel point la réaction de l’Arabie saoudite à la pandémie a été efficace au cours de l’année écoulée.
L'Arabie saoudite a annoncé son premier cas le 2 mars 2020 et a enregistré depuis 380 958 cas. Il s'agit du 42e plus grand nombre de cas au monde, mais il équivaut à 10 827 de cas par million d'habitants – bien mieux que la moyenne mondiale de 15 183 de cas par million.
Selon ce bilan, il y a aujourd'hui 114 pays dans le monde où le nombre de cas est plus élevé que celui de l'Arabie saoudite, y compris dans la région: Israël, Bahreïn, le Qatar, le Liban, le Koweït, la Jordanie, les Émirats arabes unis, Oman, l'Iran et l'Irak.
De nombreux États occidentaux sont de moins bons élèves que l'Arabie saoudite – les États-Unis ont enregistré 89 683 cas par million, le huitième pire taux au monde. Au Royaume-Uni, le taux est de 62 158 cas par million.
Réduire l'impact
Le 25 mars 2020, trois semaines après le premier cas de Covid-19 dans le Royaume, l'Arabie saoudite a enregistré son premier décès. Depuis, au 10 mars 2021, 6 545 personnes ont succombé à la maladie, ce qui place l'Arabie saoudite au 44e rang mondial en termes de nombre total de décès.
En dépit de ce sombre tableau, le Royaume a bien mieux réussi que de nombreuses nations. En termes de nombre de décès proportionnel à la population, avec 186 décès par million d’habitants, l'Arabie saoudite occupe la 100e place.
Cela signifie que le nombre de morts dans le Royaume est inférieur à la moyenne mondiale de 336,8 décès par million d’habitants, et bien meilleur que celui de nombreux États occidentaux, y compris le Royaume-Uni (1 835 décès par million), les États-Unis (1 627), la France (1 366) et l’ Allemagne (870).
L’Arabie saoudite a également surpassé ses voisins régionaux, notamment le Liban, l'Iran, Israël, la Jordanie, la Palestine, la Turquie, la Libye, l'Irak, Oman, Bahreïn et le Koweït.
Parmi ses partenaires de la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG), seuls les Émirats arabes unis (avec 135 décès par million d'habitants) et le Qatar (94) s'en sont mieux sortis.
Au plus fort de la pandémie en Arabie saoudite, le 17 juin 2020, le Royaume a enregistré 4 919 nouveaux cas en une seule journée. Le 9 mars 2021, 367 nouveaux cas ont été confirmés. Comme le rapporte Arab News dans un rapport spécial publié en septembre dernier, le Royaume a agi beaucoup plus rapidement que de nombreux pays pour réduire l'impact du coronavirus.
Le 1er février 2020, un bon mois avant que le pays n'enregistre son premier cas de Covid-19, un comité composé de tous les principaux ministères et autorités de l'État a été mis en place pour organiser un plan de lutte contre la pandémie.
Des interdictions de vol ont été imposées, d'abord à la Chine, où le virus était apparu pour la première fois, puis à de plus en plus de pays dans lesquels les taux d'infection augmentaient.
Mosquées fermées, traitements gratuits
Les frontières, les entreprises, les écoles ont été fermées, les confinements et les couvre-feux imposés et un régime de tests rigoureux mis en place – au 31 août, plus de 5 millions de tests Covid-19 ont été effectués.
La directive est venue du sommet. Le 19 mars 2020, le roi Salmane a prononcé une allocution publique à la télévision pour remonter le moral de la population, faisant appel au «sens accru de la responsabilité collective». «La force, la fermeté et la détermination dont vous avez fait preuve durant cette phase difficile et votre pleine coopération avec les agences gouvernementales compétentes, sont les facteurs et piliers les plus importants du succès des efforts de l’État.»
Dix jours plus tard, le roi a ordonné que les traitements contre la Covid-19 soient gratuits pour tous les patients du Royaume, y compris pour les contrevenants aux lois de séjour, travail ou sécurité aux frontières, qui «seront tous traités gratuitement dans les hôpitaux publics et privés et les dispensaires, et ce sans aucune responsabilité légale.»
Au fur et à mesure de la progression de la pandémie, les événements, petits et grands, ont été annulés, les mosquées fermées. L’Omra a été suspendue pour les pèlerins étrangers et, en juillet, le Hajj était limité à 1 000 pèlerins représentatifs, choisis parmi les nationaux et les étrangers résidant déjà dans le pays.
En 2019, 2,5 millions de pèlerins du monde entier avaient convergé vers La Mecque. L’organisation du Hajj de 2020, bien plus restreint en nombre, n’en demeure pas moins un véritable succès puisqu’aucun cas de Covid-19 n’a été recensé.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com.