PARIS : Cinquante Parisiens porteront autant de silhouettes de communards le 18 mars au pied du Sacré-Coeur, point de départ des commémorations des 150 ans de la Commune de 1871 qui s'étaleront jusqu'au 28 mai et s'adapteront aux consignes sanitaires.
La maire PS Anne Hidalgo se rendra le même jour dans le square Louise-Michel, icône de la Commune dont le visage sur fond rouge a été choisi pour l'affiche des commémorations, afin d'inaugurer une « allée de l'Île des Pins », du nom du bagne néo-calédonien où de nombreux communards ont été déportés à l'issue des 72 jours de révolte, a détaillé jeudi la Ville de Paris dans une conférence de presse.
La journée commencera par une reconstitution de barricade avec ces silhouettes portées par les Parisiens, dans le respect des règles de distanciation sociale, a expliqué leur créateur, l'illustrateur Dugudus.
Ces silhouettes, qui représentent des célébrités (Louise Michel, Jules Vallès, Gustave Courbet, Arthur Rimbaud) comme des anonymes, seront ensuite exposées sur les grilles de l'Hôtel de Ville, de la gare de l'Est et du parc des Buttes-Chaumont.
Une autre exposition, fruit du travail du Comité d'histoire de la Ville, voyagera au fil des semaines pour « rappeler les grandes séquences de ce moment essentiel de l'histoire de Paris », explique la mairie.
Des spectacles vivants en plein air sont aussi prévus, qui permettront d'évoquer en fonction des arrondissements différentes séquences de la révolte, ou encore la dernière barricade sur son site même, rue de la Fontaine-au-Roi (XIe).
« Si la situation sanitaire le permet », le 2 avril, des lectures, des chants de la période seront donnés sur le parvis de l'Hôtel de Ville, et « une évocation du procès de Louise Michel » se tiendra dans la salle des fêtes.
« Nous aurions aimé un moment plus festif et chaleureux » pour ces 150 ans, a reconnu l'adjointe à la mémoire Laurence Patrice (PCF), satisfaite de pouvoir « faire pas mal de choses dans le respect des conditions sanitaires ».
Elle a souligné l'importance de commémorer un épisode historique où "les plus humbles ont décidé de prendre leur destin en main ». « Il n'est pas question pour autant de justifier les violences engendrées par la révolte », a-t-elle insisté en réponse aux critiques d'élus de l'opposition municipale.