LE CAIRE: La Force aérienne nationale libyenne a bombardé un convoi armé de mercenaires présumés soutenus par la Turquie et affiliés à Fayez Al-Sarraj, Premier ministre du gouvernement d’union national (GNA) libyen, dans la région de Wadi Bey, à l’ouest de la ville de Syrte, près de la prétendue « ligne rouge » établie par l'Égypte.
Des sources libyennes ont déclaré que le groupe, soutenu par des mercenaires turcs, tentait de s'infiltrer dans la ville, mais qu'elle avait été détruite – sans fournir de détails sur le nombre de personnes impliquées ni sur le nombre de victimes.
Les autorités officielles n’ont fait aucun commentaire sur les opérations visant Wadi Bey, qui est considéré comme un point stratégique étant donné sa proximité avec Syrte et Al-Jufra, à la limite nord-ouest de la ligne de défense de l’Armée nationale libyenne (ANL).
La frappe aérienne est intervenue un jour après que les Forces de défense côtières ont ciblé un bateau qui s’est infiltré dans la zone maritime interdite avant la côte de Ra’s Lanuf.
Le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, avait déclaré dans un discours antérieur : « Syrte et Al-Jufra sont considérés comme une ligne rouge pour la sécurité de l’Égypte. Nous ne permettrons à personne de s'en approcher. »
Il a ajouté : « La Libye ne sera défendue que par son peuple et nous le soutiendrons. »
L'importance de Syrte réside dans son emplacement, à 1 000 kilomètres de la frontière égyptienne, entre Tripoli, la capitale libyenne, et Benghazi, sur la côte.
Le contrôle de Syrte ouvrirait la voie au contrôle des ports pétroliers de la zone ouest connue sous le nom de « Croissant pétrolier », qui contient la plus grande réserve de pétrole du pays.
La base aérienne d'Al-Jufra, d'une importance stratégique, se trouve au sud de Syrte, et n'est séparée d'elle que par une route de 300 kilomètres.
Al-Jufra est l’une des plus grandes bases aériennes de Libye, connue pour son infrastructure récemment renforcée afin d’accueillir des armes de dernière génération. Elle sert également de salle d'opération majeure pour l’ANL.
Pendant ce temps, le porte-parole de l'ANL, Ahmed Al-Mesmari, a déclaré que la Turquie n'avait pas interrompu son transfert de matériel militaire et de mercenaires en Libye.
Il a expliqué dans un entretien avec Sky News Arabia qu'Ankara avait repris « un certain nombre de camps dans l'ouest (de la Libye). Ces camps sont sous le commandement direct d’officiers turcs. »
Al-Mesmari a ajouté que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, ne se souciait pas de l'embargo sur les armes imposé à la Libye, et a souligné qu'Ankara continuait à transférer des armes en Libye.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur ArabNews.com