La Grèce et l'Égypte parviennent à un compromis en Méditerranée orientale

Sur cette photo prise le 31 août 2020 par le ministère grec de la Défense, des alliés de Grèce, d'Italie, de Chypre et de France participent à un exercice militaire commun en Méditerranée orientale. (AP)
Sur cette photo prise le 31 août 2020 par le ministère grec de la Défense, des alliés de Grèce, d'Italie, de Chypre et de France participent à un exercice militaire commun en Méditerranée orientale. (AP)
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Publié le Mardi 09 mars 2021

La Grèce et l'Égypte parviennent à un compromis en Méditerranée orientale

  • L'accord est un coup dur pour la Turquie après la tentative d'Ankara de renforcer ses propres liens avec Le Caire
  • Des sources diplomatiques égyptiennes ont déclaré à Arab News que les rumeurs suggérant que Le Caire avait discuté des problèmes de la Méditerranée orientale avec la Turquie étaient fausses

ATHÈNES: La Grèce et l'Égypte sont parvenues lundi à un compromis concernant leur désaccord sur l'exploration pétrolière et gazière dans une zone de la Méditerranée orientale.

Ce désaccord avait été pour Ankara l'occasion d’organiser une offensive diplomatique pour tenter de montrer que la Turquie et l'Égypte étaient sur le point de parvenir à un accord sur les zones d'exploration maritime.

Le Premier ministre grec, Kyriakos Mitsotakis, s'est entretenu il y a quelques jours avec le président égyptien, Abdel Fatah al-Sissi. Peu de temps après, le ministre grec des Affaires étrangères, Nikos Dendias, était annoncé en visite au Caire lundi pour rencontrer son homologue égyptien, Sameh Shoukry.

Après la réunion, Nikos Dendias a déclaré que le litige concernant l'une des trois zones d'exploration égyptienne – qui suit les limites définies lors d'un accord précédent entre les deux pays mais s'étend également vers l'est dans une zone revendiquée par la Turquie – était simplement «technique» et avait été résolu. Les limites du secteur litigieux auraient été ajustées après des consultations entre experts égyptiens et grecs.

Exploiter les désaccords entre Athènes et Le Caire

Auparavant, des sources diplomatiques égyptiennes avaient déclaré à Arab News que les rumeurs d’une discussion entre Le Caire et la Turquie au sujet des problèmes de la Méditerranée orientale avec la Turquie étaient fausses. La semaine dernière, des responsables turcs de haut rang, dont le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, le ministre de la Défense, Hulusi Akar, et le porte-parole du président, Ibrahim Kalin, ont évoqué la possibilité de parvenir à un accord de délimitation avec Le Caire.

Les sources égyptiennes ont cependant déclaré que Le Caire reste attaché à ce que la Grèce et Chypre fassent partie de tout accord avec la Turquie sur la Méditerranée orientale, et n’a «aucune intention» de négocier avec la Turquie sur cette question.

Ces mêmes sources ont déclaré que «la partie égyptienne s'en tient à sa position en rejetant l'accord maritime signé entre le gouvernement libyen d'accord national et Ankara».

Ce n'est pas la première fois qu'Ankara tente d'exploiter les désaccords entre Athènes et Le Caire pour faire avancer son propre programme régional.

«La dernière tentative de la Turquie de diffuser des informations, principalement dans les médias anglophones, selon lesquelles elle veut se réconcilier avec l'Égypte, ou encore que l'Égypte et la Turquie sont proches d'un accord sur la frontière maritime, fait partie des tentatives d'Ankara de saboter les relations de l'Égypte avec la Grèce et Chypre», a déclaré à Arab News Seth Frantzman, analyste et correspondant du Jerusalem Post.

«La stratégie de la propagande turque»

«La stratégie de la propagande turque est celle que nous avons déjà observée, quand Ankara a inventé une “réconciliation” similaire mais inexistante avec Israël. Ce mythe, créé par Ankara, est conçu pour susciter la controverse et l’inquiétude parmi l’alliance émergente de l’Égypte, de la Grèce, de Chypre, d’Israël, de la France et des Émirats arabes unis.»

Les autorités turques veulent simplement prendre le contrôle d'une grande partie de la Méditerranée orientale sans aucune reconnaissance ou acceptation des revendications chypriotes ou grecques à son égard, ajoute Seth Frantzman.

«Il existe une tendance générale dans les cercles stratégiques et politiques turcs qui cherche à modifier les relations de la Turquie avec les principaux voisins de la Méditerranée orientale», a déclaré à Arab News le professeur Michael Tanchum, maître de conférences à l'université de Navarre et chercheur principal à l'Institut autrichien pour la politique européenne et de sécurité.

«Alors que la Turquie cherche à étendre son influence commerciale à travers la Méditerranée au Moyen-Orient et en Afrique, ses intérêts ne sont pas servis si des pays comme l’Égypte et Israël se rapprochent de ses rivaux systémiques.»

Réelle volonté de coopération

Un rapprochement avec l'Égypte contribuerait grandement à mettre fin à l'isolement d'Ankara sur les questions liées à la Méditerranée orientale, ajoute-t-il.

«Les relations commerciales entre la Turquie et l'Égypte sont importantes, mais il existe une possibilité pour une coopération plus solide», déclare Michael Tanchum.

«Si chaque partie convainc l'autre de sa réelle volonté de coopération, alors des progrès peuvent être réalisés. Pour l'Égypte et la Turquie, une compréhension mutuelle claire sur le dossier libyen et des Frères musulmans est nécessaire.»

Il ajoute que «la redéfinition de la politique étrangère américaine par la nouvelle administration Biden constitue un moment opportun pour explorer de nouvelles options».

Lors de sa visite au Caire, Nikos Dendias a également rencontré Ahmed Aboul Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe, dans le cadre des efforts continus d'Athènes pour obtenir le statut d'observateur au sein de l'organisation.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com


Les États-Unis débloquent 117 millions de dollars pour les Forces libanaises

Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
Drapeau américain agitant isolément sur fond blanc (Photo iStock)
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  • Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».
  • C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

WASHINGTON : Lles États-Unis ont annoncé  samedi le transfert de 117 millions de dollars destinés à soutenir les forces de l'ordre et l'armée libanaises, à l'issue d'une réunion de donateurs internationaux, jeudi.

Selon un communiqué du département d'État, ces fonds doivent aider les Forces armées libanaises (FAL) et les Forces de sécurité intérieure (FSI, chargées du maintien de l'ordre) à « garantir la souveraineté du Liban dans tout le pays ».

C'est ce dernier qui est à l'origine de la réunion des donateurs internationaux qui a eu lieu jeudi « avec partenaires et alliés pour évoquer le soutien crucial à la sécurité du Liban afin de pérenniser la cessation des hostilités avec Israël ».

Un cessez-le-feu a pris effet fin novembre entre le mouvement islamiste pro-iranien Hezbollah et Israël, après plus d'un an de bombardements de part et d'autre, ainsi qu'une incursion des forces israéliennes en territoire libanais à partir de fin septembre.

L'enveloppe annoncée samedi par le département d'État « démontre son engagement à continuer à travailler avec ses partenaires et alliés pour s'assurer que le Liban bénéficie du soutien nécessaire pour renforcer la sécurité du pays et de la région ».

Samedi, le président libanais, Joseph Aoun, a réclamé le retrait de l'armée israélienne « dans les délais fixés » par l'accord de cessez-le-feu.

Ce dernier prévoit le déploiement de l'armée libanaise aux côtés des Casques bleus dans le sud du pays et le retrait de l'armée israélienne dans un délai de 60 jours, soit d'ici au 26 janvier.

Le Hezbollah doit, pour sa part, retirer ses forces au nord du fleuve Litani, à environ 30 km de la frontière libano-israélienne. 


Manifestation pour revendiquer la libération de l'opposante Abir Moussi

Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
Des partisans d'Abir Moussi, chef du Parti Destourien Libre (PDL), participent à une manifestation demandant sa libération, à Tunis le 18 janvier 2025. (Photo FETHI BELAID / AFP)
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  • Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.
  • Soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

TUNIS : Plusieurs centaines de sympathisants du Parti destourien libre (PDL), qui revendique l'héritage des autocrates Bourguiba et Ben Ali, ont manifesté samedi en Tunisie pour réclamer la libération de leur dirigeante, l'opposante Abir Moussi.

Brandissant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Liberté pour Abir » ou « Nous sommes des opposants, pas des traîtres ! », ils étaient entre 500 et 1 000, selon des journalistes de l'AFP. Beaucoup portaient des drapeaux tunisiens et des photos de la dirigeante du PDL.

Ils ont critiqué virulemment à la fois le président Kaïs Saied et le parti islamo-conservateur d'opposition Ennahdha. Mme Moussi, ex-députée de 49 ans, est en détention depuis son arrestation le 3 octobre 2023 devant le palais présidentiel, où, selon son parti, elle était venue déposer des recours contre des décrets de M. Saied.

Mme Moussi fait l'objet de plusieurs accusations, dont celle particulièrement grave de tentative « ayant pour but de changer la forme de l'État », soupçonnée d'avoir voulu rétablir un pouvoir similaire à celui de Zine El Abidine Ben Ali, renversé en 2011 par la première révolte du Printemps arabe.

Les manifestants ont dénoncé le décret 54 sur les « fausses nouvelles », en vertu duquel Mme Moussi est poursuivie dans cette affaire, et dont l'interprétation très large a entraîné l'incarcération depuis septembre 2022 de dizaines de politiciens, d'avocats, de militants ou de journalistes.

Pour Thameur Saad, dirigeant du PDL, emprisonner Mme Moussi pour des critiques envers l'Isie « n'est pas digne d'un pays se disant démocratique ». « Les prisons tunisiennes sont désormais remplies de victimes du décret 54 », a renchéri à l'AFP Karim Krifa, membre du comité de défense de Mme Moussi.

D'autres figures de l'opposition, dont le chef d'Ennahdha, Rached Ghannouchi, sont également emprisonnées.

Depuis le coup de force de M. Saied à l'été 2021, l'opposition et les ONG tunisiennes et étrangères ont déploré une régression des droits et des libertés en Tunisie. Le chef de l'État a été réélu à une écrasante majorité de plus de 90 % des voix le 6 octobre, lors d'un scrutin marqué toutefois par une participation très faible (moins de 30 %).


L'Égypte annonce que 50 camions-citernes de carburant entreront chaque jour dans la bande de Gaza

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
Le ministère palestinien de la Santé a déclaré qu'une frappe aérienne israélienne sur le camp de réfugiés de Jénine, en Cisjordanie occupée, a tué cinq personnes mardi, l'armée israélienne confirmant avoir mené une attaque dans la région. (Photo d'archives de l'AFP)
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  • Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.
  • M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

LE CAIRE : Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Badr Abdelatty, a annoncé samedi que 50 camions-citernes chargés de carburant devaient entrer dans la bande de Gaza à partir de dimanche, marquant le début du cessez-le-feu.

M. Abdelatty, dont le pays, le Qatar et les États-Unis ont servi de médiateur, a déclaré que l'accord prévoyait « l'entrée de 600 camions par jour dans la bande, dont 50 de carburant ».

La trêve devrait entrer en vigueur dimanche à 13 h 30 GMT, ouvrant ainsi la voie à un afflux massif d'aide, selon les médiateurs.

Des centaines de camions sont garés du côté égyptien du poste frontière de Rafah, un point d'entrée autrefois vital pour l'aide humanitaire, fermé depuis mai, lorsque les forces israéliennes ont pris le contrôle du côté palestinien du point de passage.

Au cours d'une conférence de presse conjointe avec son homologue nigérian, M. Abdelatty a déclaré : « Nous espérons que 300 camions se rendront au nord de la bande de Gaza », où des milliers de personnes sont bloquées dans des conditions que les agences humanitaires qualifient d'apocalyptiques.

Les travailleurs humanitaires ont mis en garde contre les obstacles monumentaux qui pourraient entraver les opérations d'aide, notamment la destruction des infrastructures qui traitaient auparavant les livraisons.