Le président libanais appelle l’armée à empêcher les manifestants de bloquer les routes

Un homme se tient à côté de pneus incendiés devant un barrage routier improvisé, installé par des manifestants anti-gouvernementaux à côté de la mosquée Mohammed al-Amin sur la place des Martyrs, dans le centre de la capitale libanaise Beyrouth, le 8 mars 2021 (Photo, AFP).
Un homme se tient à côté de pneus incendiés devant un barrage routier improvisé, installé par des manifestants anti-gouvernementaux à côté de la mosquée Mohammed al-Amin sur la place des Martyrs, dans le centre de la capitale libanaise Beyrouth, le 8 mars 2021 (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 09 mars 2021

Le président libanais appelle l’armée à empêcher les manifestants de bloquer les routes

  • Le chef de l’armée sort pour la première fois de son silence pour réclamer une solution politique à la crise
  • Il a clairement indiqué que l'armée n'attaquerait pas les manifestants dans le but de réprimer leurs demandes légitimes

BEYROUTH : Le président libanais Michel Aoun a demandé lundi aux forces de sécurité d’empêcher les manifestants de bloquer les routes, alors que ces derniers déclaraient un «jour de colère», conséquence d’une rage débordante après plus d'un an de crise économique et des mois de paralysie politique, axes bloqués pour la septième journée consécutive à l’appui. 

Le général Joseph Aoun, commandant en chef des Forces armées libanaises, s’est entretenu avec un nombre de commandants auxquels il a rappelé le droit des citoyens de manifester pacifiquement, sans que ces protestations ne débouchent sur des actes de vandalisme ou de provoquer des dommages pour les biens publics. Il a aussi déclaré que toute tentative de brimer les droits de l'armée ne serait en aucun cas tolérée, et a exhorté les politiciens à trouver une solution à la crise.

Le haut responsable, qui exprimait des critiques pour la première fois, assure que «les soldats ont faim, tout comme le peuple, alors on se demande ce qu'attendent les dirigeants pour agir». Il ajoute par ailleurs que des «campagnes politiques sont menées dans le but de déformer notre réputation», mais a déclaré qu'elles n'y parviendraient pas.

«Il est interdit d’intervenir dans nos décisions, dans nos promotions, ou dans nos formations. L'armée est unie, la dissoudre marquerait la fin de la nation (libanaise). L'expérience de 1975 (la guerre civile) ne se répétera pas», a-t-il déclaré.

Le général Aoun a nié l’existence d’un mouvement de désertion au sein l'armée à la suite de la crise économique. «Vous voulez une armée puissante ou non? Le budget de l'armée est réduit chaque année, ce qui mine le moral des militaires», ajoute-t-il cependant.

Le jour de la colère a débuté tôt lundi dans toutes les régions du Liban, alors que les manifestants bloquaient une fois de plus des routes principales pour tenter d'empêcher les gens de se rendre au travail.

Les manifestants ont exprimé leurs préoccupations au sujet des «défis de la vie quotidienne, la hausse du taux de change du dollar et la nécessité d'élections législatives anticipées».

Un rapport de l'Observatoire de crise de l'Université américaine de Beyrouth consulté par Arab News indique que «l’effondrement accéléré de la livre libanaise la semaine dernière, et l'augmentation de la valeur du dollar sur le marché noir à plus de (10 000 livres libanaises ) a créé un choc chez les citoyens, qui se sont vu perdre plus de 85% de leur salaire». «Les répercussions de la baisse de valeur de la livre sont évidentes en observant la détérioration du pouvoir d’achat des Libanais et des autres résidents, et dans une concurrence fébrile et parfois violente pour obtenir les produits subventionnés dans certains magasins, le pire cependant reste à venir». 

Le rapport poursuit: «L’assistance obtenue par la Banque (centrale) du Liban couvre entre 85% et 90% de la valeur des achats de carburant et de médicaments à ce jour».

Le blocage des routes, et qui a mené à des échauffourées entre les manifestants et forces de l’ordre qui tentaient de les rouvrir, suscite l’inquiétude des politiciens.

Au palais présidentiel de Baabda, lors d'une réunion lundi matin autour de la sécurité, les finances publiques et l’économie, des appels ont été lancés afin de «ne pas tolérer les barrages routiers, qui menacent la sécurité des citoyens, des manifestants et des propriétés publiques et privées».

Cependant, le général Aoun a clairement indiqué que l'armée n'empêcherait pas les manifestations pacifiques, et qu’elle n'attaquerait pas les manifestants dans le but de réprimer de justes demandes de résoudre de la crise.

Dans son discours, il a déclaré que «la solution à la crise est politique. Les forces politiques doivent assumer leurs responsabilités et œuvrer vers une solution. Ils ne peuvent blâmer ni les manifestants ni l'armée libanaise».

À Tyr, un manifestant s'est aspergé d'essence et a tenté de s'immoler par le feu lundi. La Défense civile libanaise l’en a empêché.

À Tripoli, une confrontation a eu lieu entre l'armée et des manifestants qui réclamaient «la démission et le jugement de tous les responsables».

Au cours de la réunion au palais présidentiel, des inquiétudes ont été soulevées au sujet de l’identité des parties responsables de la dernière augmentation du taux de change du dollar ce week-end, alors que les entreprises étaient fermées. Le président Aoun a demandé aux forces de l’ordre d'enquêter sur les complots qui veulent nuire au pays.

Pour faire face à la crise monétaire, plusieurs mesures ont été retenues lors de la réunion qui a rassemblé des représentants de la sécurité et du gouvernement, selon un communiqué officiel. Parmi les mesures, une répression contre quiconque enfreint les lois relatives à la monnaie, au crédit, et aux bureaux de change.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Pour l'Iran, le mandat d'arrêt de la CPI contre Netanyahu signifie «la mort politique» d'Israël

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  • Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue"
  • Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant

TEHERAN: Le chef des Gardiens de la Révolution iraniens a estimé vendredi que les mandats d'arrêt émis par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son ancien ministre de la Défense signifiaient la "mort politique" d'Israël.

"Cela signifie la fin et la mort politique du régime sioniste, un régime qui vit aujourd'hui dans un isolement politique absolu dans le monde et dont les responsables ne peuvent plus se rendre dans d'autres pays", a déclaré le général Hossein Salami, chef des Gardiens de la Révolution, armée idéologique de la République islamique, dans un discours diffusé par la télévision d'Etat.

Dans cette première réaction officielle de l'Iran, M. Salami a qualifié les mandats d'arrêt de la CPI de "mesure bienvenue" et de "grande victoire pour les mouvements de résistance palestinien et libanais", respectivement le Hamas et le Hezbollah, tous deux soutenus par la République islamique.

Israël et des pays alliés ont critiqué la décision de la CPI d'émettre jeudi des mandats d'arrêt à l'encontre de M. Netanyahu et de son ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant, "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024".

La CPI a aussi émis un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du mouvement islamiste palestinien Hamas, pour les mêmes chefs, "sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", jour de l'attaque sans précédent du Hamas en Israel, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

L'Iran fait du soutien à la cause palestinienne un des piliers de sa politique étrangère depuis l'instauration de la République islamique en 1979, et ne reconnaît pas l'Etat d'Israël.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de M. Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

 


L'aviation israélienne pilonne la banlieue sud de Beyrouth, 22 morts dans l'est du Liban

Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
Un Palestinien marche à côté des débris d'un bâtiment à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 21 novembre 2024, alors que la guerre entre Israël et les militants palestiniens du Hamas se poursuit. (AFP)
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  • L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités
  • L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah

BEYROUTH: L'aviation israélienne a pilonné tout au long de la journée de jeudi la banlieue sud de Beyrouth ainsi que l'est du Liban, où 22 personnes ont été tuées selon les autorités, le Hezbollah revendiquant sa frappe la plus profonde en Israël depuis plus d'un an d'hostilités.

L'Agence nationale d'information (ANI, officielle), a recensé 12 frappes sur la banlieue sud, certaines "très violentes", l'armée israélienne disant avoir attaqué des centres de commandement et des infrastructures du Hezbollah.

Les raids ont été précédés par des appels de l'armée israélienne à évacuer certains quartiers.

Les images de l'AFPTV montraient d'épaisses colonnes de fumée sur la banlieue sud de la capitale libanaise, désertée par une grande partie de ses habitants en raison des frappes quotidiennes qui la visent depuis fin septembre.

Les frappes, qui s'étaient arrêtées mardi, ont repris au lendemain du départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente d'arracher un accord de cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah pro-iranien.

Après Beyrouth, il devait rencontrer jeudi le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu.

Des frappes israéliennes ont également visé jeudi l'est et le sud du Liban, bastions du Hezbollah, selon l'ANI.

Les frappes de "l'ennemi israélien" sur cinq zones de la région de Baalbeck (est) ont coûté le vie à 22 personnes, a indiqué le ministère de la Santé.

L'ANI a précisé qu'une frappe sur le village de Makneh dans cette région avait entraîné la mort d'au moins quatre membres d'une même famille.

La coordinatrice spéciale de l'ONU pour le Liban, Jeanine Hennis-Plasschaert s'est rendue sur le site de Baalbeck, classé au patrimoine mondial de l'Unesco, qui a annoncé lundi placer sous "protection renforcée provisoire" 34 sites culturels au Liban menacés par les bombardements israéliens, et octroyer une assistance financière d'urgence pour sauver le patrimoine de ce pays.

- Khiam -

Pour sa part, la formation islamiste a annoncé jeudi avoir lancé des missiles sur une base aérienne près de la ville d'Ashdod, dans sa première attaque contre le sud d'Israël.

Dans un communiqué, le Hezbollah a précisé que cette base à l'est d'Ashdod se trouvait "à 150 km de la frontière" israélo-libanaise.

C'est la première fois que le Hezbollah annonce viser un objectif aussi éloigné de la frontière depuis plus d'un an d'affrontements.

La formation pro-iranienne a également revendiqué des tirs contre le nord d'Israël, où les secours ont annoncé qu'un homme était mort après avoir été blessé à la suite de tirs de projectiles en Galilée.

Dans le sud du Liban frontalier d'Israël, le Hezbollah a fait état dans neuf communiqués distincts d'attaques menées par le mouvement contre des soldats israéliens dans et autour du village de Khiam.

Les médias officiels libanais ont affirmé que l'armée israélienne dynamitait des maisons et bâtiments dans cette localité proche de la frontière israélienne.

Les violences entre Israël et le Hezbollah, initiées par ce dernier au début de la guerre dans la bande de Gaza, ont fait plus de 3.583 morts depuis octobre 2023 au Liban.

La plupart des victimes ont été tuées depuis que l'armée israélienne a déclenché fin septembre dernier une campagne massive de bombardements visant notamment les bastions du Hezbollah, suivie d'une offensive terrestre dans le sud du Liban.


La CPI émet des mandats d'arrêt contre Netanyahu, Gallant et Deif

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye. (AFP)
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  • La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire
  • Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes"

LA HAYE: La Cour pénale internationale a émis jeudi des mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La décision de la CPI limite théoriquement les déplacements de Benjamin Netanyahu, puisque n'importe lequel des 124 Etats membres de la cour serait obligé de l'arrêter sur son territoire.

Le gouvernement israélien a aussitôt accusé la CPI d'avoir "perdu toute légitimité" avec ses mandats d'arrêt "absurdes".

"La Chambre a émis des mandats d'arrêt contre deux individus, M. Benjamin Netanyahu et M. Yoav Gallant, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024 au moins, jour où l'accusation a déposé les demandes de mandats d'arrêt", a déclaré dans un communiqué la CPI, qui siège à La Haye.

Dans un autre communiqué, elle émet un mandat d'arrêt contre Mohammed Deif, également pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.

La cour "a émis à l'unanimité un mandat d'arrêt contre M. Mohammed Diab Ibrahim Al-Masri, communément appelé +Deif+, pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'État d'Israël et de l'État de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023".

Classés "secrets" 

Les mandats d'arrêt ont été classés "secrets", afin de protéger les témoins et de garantir la conduite des enquêtes, a déclaré la cour.

Mais la CPI "considère qu'il est dans l'intérêt des victimes et de leurs familles qu'elles soient informées de l'existence des mandats".

Le procureur de la CPI, Karim Khan, a demandé en mai à la cour de délivrer des mandats d'arrêt contre Netanyahu et Gallant (qui a été limogé début novembre par le Premier ministre israélien) pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité présumés à Gaza.

M. Khan a également demandé des mandats d'arrêt contre de hauts dirigeant du Hamas, dont Mohammed Deif, soupçonnés de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité.

Selon Israël, Deif a été tué par une frappe le 13 juillet dans le sud de Gaza, bien que le Hamas nie sa mort.

Le procureur a depuis abandonné la demande de mandats d'arrêt contre le chef politique du Hamas, Ismaïl Haniyeh, et le chef du Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinouar, dont les morts ont été confirmées.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour Gaza a annoncé jeudi un nouveau bilan de 44.056 morts dans le territoire palestinien depuis le début de la guerre avec Israël il y a plus d'un an.

Au moins 71 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 104.268 personnes avaient été blessées dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre, déclenchée par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.