Birmanie: les femmes en première ligne des manifestations pro-démocratie

Le salut aux trois doigts lors d'une manifestation contre le coup d'État militaire à Naypyidaw le 8 mars 2021 (Photo, AFP)
Le salut aux trois doigts lors d'une manifestation contre le coup d'État militaire à Naypyidaw le 8 mars 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Birmanie: les femmes en première ligne des manifestations pro-démocratie

  • Lundi, activistes, enseignantes, agricultrices, ouvrières, intellectuelles et étudiantes ont défilé en nombre dans les rues du pays pour marquer la journée internationale de la femme
  • Les manifestantes ont brandi des panneaux: «Ensemble, nous pouvons changer le monde»

RANGOUN: Elles transforment leur jupe traditionnelle en étendard de la résistance à la junte et sont en première ligne dans les manifestations: les femmes ont payé un lourd tribut depuis le début de la mobilisation pro-démocratie en Birmanie, avec au moins six « héroïnes » tombées sous les balles. 

Lundi, activistes, enseignantes, agricultrices, ouvrières, intellectuelles et étudiantes ont défilé en nombre dans les rues du pays pour marquer la journée internationale de la femme et demander « le retour d'Aung San Suu Kyi », renversée par l'armée le 1er février. 

A Rangoun, les manifestantes ont brandi des panneaux: « Ensemble, nous pouvons changer le monde » et des drapeaux multicolores fabriqués à partir de leur longyi, la jupe traditionnelle birmane. 

« Les longyis nous protègent physiquement. (Les forces de sécurité) qui pointent leurs armes contre nous en ont peur », raconte une manifestante. 

Depuis le début de l'insurrection pacifique, des Birmanes se sont mises à suspendre ces jupes en hauteur dans les rues sur le parcours des manifestations. 

L'objectif est de freiner l’avancée de la police et de l'armée car une croyance interdite aux hommes de passer sous les vêtements des femmes, sous peine de perdre leur pouvoir viril. 

Beaucoup moins discrètes que lors des derniers soulèvements populaires de 1988 et de 2007, déjà réprimés dans le sang par les militaires, les femmes représentent aujourd'hui environ 60% des manifestants, d'après Debbie Stothard de la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH). Beaucoup sont souvent en tête des cortèges. 

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« Je suis très fière de nos femmes martyrs (...) je promets de lutter sans relâche tant que je serai en vie pour elles », assure Khine Mar Nwe (Photo, AFP)

« Lutte acharnée »  

Dans les premières heures qui ont suivi le coup d'Etat, Khine Mar Nwe, 26 ans, a quitté l'usine de textile où elle confectionne des vêtements pour les consommateurs occidentaux pour s'engager dans « une lutte acharnée » contre les généraux putschistes. 

« Nous sommes ici pour manifester épaule contre épaule avec les hommes, nous n'avons pas peur », dit la jeune femme. 

Au moins 50 manifestants ont été tués depuis le coup d'Etat, dont six femmes. 

Mya Thwate Thwate Khaing, 20 ans, a été la première victime du putsch. Touchée par un tir à la tête le 9 février, elle n'a pas survécu à ses blessures et est devenue « une héroïne » dans le pays. 

Tin Nwet Yee, institutrice de 59 ans, a été abattue quelques jours plus tard alors qu'elle avait rejoint le mouvement de désobéissance civile, refusant de reprendre le travail en signe de résistance à la junte. 

Début mars, Kyal Sin, 19 ans, adepte de danse et d'arts martiaux, est devenue un autre symbole de la violence meurtrière. Elle portait un simple t-shirt noir avec l'inscription « Tout ira bien », quand elle a été touchée par une balle à la tête. 

« Je suis très fière de nos femmes martyrs (...) je promets de lutter sans relâche tant que je serai en vie pour elles », assure Khine Mar Nwe. 

Malgré la figure prépondérante d'Ang San Suu Kyi, arrêtée par l'armée le 1er février et toujours tenue au secret, la société birmane reste profondément patriarcale. 

Des Birmanes voient dans la mobilisation pro-démocratie l’opportunité de militer aussi pour une société plus égalitaire. 

« Lorsque des affrontements se produisent dans les rassemblements, certains manifestants nous demandent de reculer. Même dans cette situation, nous luttons en tant que femmes » et nous devons faire nos preuves, relève Cora, 33 ans. 

Des progrès ont été faits sous la gouvernance d'Aung San Suu Kyi. 

Les femmes occupaient 11% des sièges au parlement en 2019, contre 3,5% neuf ans plus tôt. 

Beaucoup craignent un énorme retour en arrière avec les militaires.  

518 Birmanes ont été arrêtées ou inculpées depuis le putsch, d'après l’Association d'assistance aux prisonniers politiques, dont six journalistes. 

L'ONG a exhorté lundi l'armée à mettre un terme « aux répressions brutales, aux agressions sexuelles et aux violences physiques qui ciblent spécifiquement les femmes ». 


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.

 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.