Birmanie: magasins et usines fermés après l'appel à la grève générale, deux manifestants tués

Les manifestants se protègent à l’aide boucliers de fortune lors d’affrontements contre la police, à Rangoun le 8 mars (Photo, AFP).
Les manifestants se protègent à l’aide boucliers de fortune lors d’affrontements contre la police, à Rangoun le 8 mars (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 08 mars 2021

Birmanie: magasins et usines fermés après l'appel à la grève générale, deux manifestants tués

  • Des fonctionnaires, des agriculteurs et des salariés du privé ont participé aux côtés de jeunes et d'activistes à des rassemblements à travers tout le pays
  • La mobilisation se poursuit. Neuf des plus importants syndicats ont appelé à «l'arrêt complet et prolongé de l'économie» à partir de ce lundi

RANGOUN: Deux manifestants pro-démocratie ont été tués lundi en Birmanie où les banques, des commerces et des usines restent fermés après l'appel des syndicats à intensifier la grève pour étouffer l'économie et faire pression sur la junte.

Des fonctionnaires, des agriculteurs et des salariés du privé ont participé aux côtés de jeunes et d'activistes à des rassemblements à travers tout le pays.

A Myitkyina (centre), de multiples détonations ont été entendues et des manifestants, couverts de sang, ont été transportés loin de la zone de tirs par des contestataires, d'après des images diffusées sur les réseaux sociaux.

« Deux hommes ont été tués » et plusieurs personnes blessées dont une femme grièvement, touchée par un tir au bras, selon un secouriste sous couvert d'anonymat.

La mobilisation se poursuit. Neuf des plus importants syndicats ont appelé à « l'arrêt complet et prolongé de l'économie » à partir de ce lundi. 

« Le moment est venu d'agir ». Permettre aux activités économiques de se poursuivre ne ferait qu'aider l'armée qui « réprime l'énergie du peuple birman », ont-ils écrit dans un communiqué commun.

Du coup, des usines de textile, un secteur en plein essor avant le coup d'Etat du 1er février, des centres commerciaux, les banques et les postes gardent porte close.

La junte a pour sa part mis en garde les fonctionnaires : ceux qui n'auront pas repris le travail à partir de lundi seront licenciés.

Les appels à la grève, lancés dès les premières heures qui ont suivi le putsch, ont déjà eu un impact important sur de nombreux secteurs, avec des banques incapables de fonctionner, des hôpitaux fermés et des bureaux ministériels vides.

Minorités ethniques

Des minorités ethniques ont rejoint la contestation. Près de la ville de Dawei (sud), des centaines de Karens ont manifesté, brandissant leur drapeau bleu, blanc rouge et appelant à « en finir avec la dictature ». 

Le cortège était escorté par des rebelles de la faction armée Union nationale karen (KNU), venue protéger les protestataires contre d'éventuelles violences des forces de sécurité.

Des Birmanes, en nombre, ont rejoint les défilés pour célébrer la journée internationale des femmes.

Moines, étudiants, fonctionnaires : des milliers de Birmans ont manifesté dimanche, notamment à Mandalay (centre) où un grand sit-in a été organisé.

La police et l'armée ont fait usage de gaz lacrymogène, de munitions en caoutchouc mais aussi de balles réelles pour disperser des rassemblements, d'après des témoignages recueillis.

Des dizaines de contestataires ont été arrêtés et plusieurs blessés, selon l'Association d'assistance aux prisonniers politiques (AAPP).

Des manifestations qui se tenaient « dans des zones résidentielles, dans l'enceinte d'édifices religieux, d'hôpitaux et d'un campus ont été violemment réprimées », d'après l'ONG birmane. 

Raids nocturnes

Les forces de sécurité ont été déployées dimanche soir dans plusieurs quartiers de Rangoun et ont mené des opérations dans plusieurs hôpitaux publics de la ville.

L'ONG Physicians for Human Rights a condamné l'occupation des hôpitaux, se disant « consternée par cette dernière vague de violence ».

Samedi, des raids nocturnes avaient visé des responsables de la Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d'Aung San Suu Kyi, plusieurs avaient été arrêtés et un représentant local du mouvement, Khin Maung Latt, tué.

Les députés qui ne reconnaissent pas la légitimité du coup d'Etat et ont créé un comité pour représenter le gouvernement civil se rendent coupables de « haute trahison », un crime passible de la peine de mort ou de 22 ans de détention, a averti la junte.

Plus de 50 manifestants ont été tués depuis le putsch qui a renversé la prix Nobel de la paix 1991, a fait savoir l'ONU la semaine dernière.

Les médias d'Etat nient toute implication de la police et de l'armée dans la mort de civils, indiquant qu'elles ont « dû contenir des émeutes en accord avec la loi ». 

Mais des images largement diffusées ont montré les forces de sécurité en train de tirer à balles réelles sur des rassemblements et d'emporter les corps inanimés de manifestants.

Sollicitée, la junte n'a pas répondu aux multiples requêtes.

Responsables locaux, journalistes, militants, artistes : des centaines de personnes ont été interpellées depuis le putsch.

Face a la détérioration de la situation, des Birmans fuient. 

Une cinquantaine, dont huit policiers qui refusaient de prendre part à la répression, ont gagné l'Inde voisine, à la frontière de laquelle des dizaines d'autres se sont massés.

Les généraux font la sourde oreille face au concert de protestations de la communauté internationale, divisée sur la réponse à apporter.

Le Conseil de sécurité de l'ONU n'a pas réussi vendredi à se mettre d'accord sur une déclaration commune et des négociations doivent se poursuivre cette semaine.

La junte, qui conteste les législatives de novembre remportées massivement par la LND, a promis la tenue d'un nouveau scrutin, sans dévoiler aucun calendrier. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.