BEYROUTH : Commissionné par Al Bustan Seeds of Culture, ONG basée à Philadelphie et enracinée dans la langue et les arts arabes, qui se donne pour mission de promouvoir des événements culturels et artistiques à la croisée des cultures, le festival de musique HIYA (Elle) exclusivement joué par des femmes, va se tenir en mode virtuel le 13 mars prochain pour commémorer le 10e anniversaire soulèvements arabes.
À l’occasion du Mois de l’histoire des femmes, HIYA organisera un marathon musical de 12 heures réunissant une sélection entièrement féminine de DJ avant-gardistes, de musiciennes, de chanteuses, de poètes et d’artistes de toute la région SWANA (South West Asia and North Africa) qui façonnent l’avenir de la musique. Festival numérique de deux jours, HIYA Live présentera un tourbillon de sons radicaux à travers plusieurs genres, entre performances intimistes en direct, DJ sets, lectures de poésie et podcasts dirigés par la journaliste et cofondatrice du Groove Collective Natalie Shooter et la journaliste et DJ Shirine Saad.
De Ramallah à Tunis, de Téhéran à Beyrouth, en collaboration avec Radio Alhara, SceneNoise, Disco Tehran, MARSM, Hammam Radio, Mixcloud Live, Future Female Sounds, Ballroom Blitz, Radio Raheem, ROOT Radio et Beirut Groove Collective, un line-up de 21 femmes artistes va célébrer en continu, 12heures durant, les échos de l’intifada des femmes portée par le Printemps arabe contre les inégalités des genres, les sociétés patriarcales, l’occupation, les guerres, l’exil et surtout la musique commerciale qui n’est pas, en Orient, la meilleure représentation de la réalité des femmes.
Véritable cartographie de la musique féminine underground d’Afrique et du Moyen Orient, le festival HIYA va donner à voir et à entendre des artistes bouleversantes comme la Soudanaise Alsarah, chanteuse, auteur-compositeur, chef d'orchestre et ethnomusicologue, ou encore la chanteuse tunisienne Badiaa Bouhrizi à la voix et au style si particuliers de « Bel canto afro-méditerranéen », par ailleurs compositrice et productrice de musique électronique. Et si vous ne connaissez pas encore El Kontessa, la DJ égyptienne qui mixe des Mahraganat, ce sera l’occasion de la découvrir, de même que la soul poignante de sa compatriote Felukah qui tangue entre l’arabe et l’anglais au fil de ses émotions. Vous adorerez les scats orientaux de la jazz lady syrienne Lynn Adib et les sets de la DJ libanaise Liliane Chlela, improvisatrice de génie dont les aficionados affirment qu’elle a repoussé les limites de la musique expérimentale et électronique depuis plus d’une décennie. N’allez pas dormir sans avoir découvert le trip hop, hip-hop, folk électronique de la Palestinienne Makimakkuk, ni les révélations sonores de l’Iranienne Nesa Azadikhah qui a réussi à s’imposer comme l'une des artistes de musique électronique et sonore les plus sollicitées de Téhéran où elle produit d’autres musiciens. Pour le plaisir des yeux, on ne voudra pas non plus zapper la performance visuelle de l’artiste numérique Zahra Khalaj, 24 ans, également iranienne, initialement ingénieure télécom et mathématicienne.
Sachant que les autres artistes sont toutes de la même dimension créative et de la même ampleur émotionnelle, on comprend que cet événement 100 /100 féminin vaut au moins le détour. Pour s’inscrire : https://secure.qgiv.com/for/ape2/event/827944/