GRENOBLE: Une trentaine de militants proches du mouvement de contestation algérien Hirak vont s'élancer samedi de Chambéry pour une marche de huit jours vers l'ONU, à Genève, pour dénoncer les « arrestations arbitraires » qui ont lieu dans tout le pays.
Ces partisans du changement en Algérie sont attendus à Genève devant le Haut-commissariat des droits de l'homme (HCDH) le 23 août, au terme d'un périple d'une centaine de kilomètres sur les sentiers de randonnée des départements de Savoie et de Haute-Savoie, selon un communiqué.
Ils espèrent qu'une délégation pourra être reçue par Michelle Bachelet, ancienne présidente du Chili et Haute commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme depuis septembre 2018.
Les organisateurs espèrent rallier à leur marche quelque 2 000 membres de la diaspora résidant en Europe. Des militants venus de Marseille, mais aussi de Dublin ou encore de Milan sont annoncés.
Une lettre, écrite « sur la route » en collaboration avec les avocats du Hirak en Algérie et énumérant les articles de la convention des Droits de l'homme « violés » jusqu'alors par le pouvoir algérien, sera rédigée et transmise au HCDH.
« La répression ne fait qu'augmenter. Le régime en place a instrumentalisé la crise de Covid pour arrêter davantage de personnes. On voudrait interpeller le HCDH sur cette situation. On souhaite qu'il prenne position », explique à l'AFP Assia Guechoud, la coordinatrice du mouvement.
« L'Algérie a signé le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. À ce titre, elle a des comptes à rendre », estime la militante, qui appelle à « des sanctions » devant ces agissements qui n'ont d'autre but, affirme-t-elle, que de « bâillonner les Algériens ».
Depuis plusieurs mois, les autorités algériennes multiplient les arrestations, les poursuites judiciaires et les condamnations à l'encontre des militants du Hirak, qui contestent l'élection en décembre 2019 de Abdelmadjid Tebboune, un ex-fidèle du président déchu Abdelaziz Bouteflika.
Dernier exemple en date : lundi 10 août, le journaliste Khaled Drareni a été condamné à trois ans de prison ferme pour avoir couvert une manifestation de ce mouvement de contestation populaire en Algérie.
Selon Assia Guechoud, cinquante arrestations ont eu lieu en Algérie depuis l'apparition de la pandémie du coronavirus.
« En Algérie, la police vient aujourd'hui vous chercher pour un simple post Facebook. Nous souhaitons interpeller les instances internationales à travers cette révolution du sourire non-violente », souligne-elle.