DUBAÏ: Le prix du pétrole s’est apprécié de plus de 4% jeudi, atteignant son plus haut niveau depuis plus d'un an, après que l'Opep et ses alliés aient accepté de maintenir la production inchangée en avril, estimant que la reprise de la demande après la pandémie du coronavirus reste encore fragile.
Le ministre de l'Énergie du Royaume, le prince Abdel Aziz ben Salmane, avait de nouveau appelé à la prudence et à la vigilance ses collègues ministres de l’Opep+, alors qu'ils se réunissaient pour examiner les prochaines étapes cruciales concernant l’évolution des marchés mondiaux du brut.
Le cours du Brent, qui sert de référence mondiale, a grimpé à plus de 65 dollars le baril alors même que le prince s’exprimait. «Je dis depuis longtemps que la reprise de la demande mondiale de pétrole est étroitement liée à l'acceptation des vaccins et à la vitesse à laquelle ces vaccins sont distribués dans le monde», a-t-il déclaré. «L'incertitude entourant le rythme de la reprise n'a pas disparu. Dans un tel contexte – et au risque de donner l’impression de me répéter – je vous exhorte une fois de plus à la prudence et à la vigilance.»
Certains membres de l'Opep+, notamment la Russie et le Kazakhstan, veulent augmenter leur production dès le mois prochain. D'autres veulent maintenir le niveau actuel de réductions en place jusqu'à ce que la reprise de la demande devienne plus manifeste.
L'Arabie saoudite s’interroge également pour savoir si elle doit arrêter la réduction supplémentaire et volontaire d'un million de barils par jour qu'elle avait annoncée en janvier, décision qui aurait déclenché la récente hausse sensible des prix, mais qui arrive à terme à la fin du mois.
«La bonne marche à suivre est de garder notre calme, et de se laisser des options en réserve pour nous prémunir contre tout résultat imprévu», a précisé le prince. Les analystes estiment que cette déclaration pourrait signifier que l’Arabie saoudite envisage de renouveler au moins une partie de cette réduction pendant un mois au minimum.
«Nous avons opté pour une approche prudente et dynamique qui s'est avérée fructueuse. Avant de faire le prochain pas en avant, soyons certains que la lueur que nous percevons devant nous n’est pas seulement le phare d’un train express qui arrive», a affirmé le ministre de l’Énergie.
La conformité globale à l’accord de limitation de production pétrolière convenu par l'Opep+ était de 103% en février, selon des responsables de l’organisation. Certains producteurs, notamment le Nigéria, ont respecté l'accord visant à compenser la surproduction passée.
«Les niveaux de conformité sont restés à des niveaux historiquement élevés qui ont démontré notre effort conjoint. La liste des pays figurant sur le programme de compensation continue de se réduire, et je félicite sincèrement le Nigéria d'avoir parachevé sa compensation», a conclu le prince.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com