BEYROUTH: Le président libanais Michel Aoun a interrogé le gouverneur de la Banque centrale Riad Salamé au sujet de la raison de la hausse du taux de change du dollar, après que la lira locale ait dépassé les 10 000 livres libanaises mardi, ce qui a déclenché des manifestations dans tout le pays.
Aoun a aussi demandé l’ouverture d’une enquête sur les «opérations spéculatives qui ciblent la monnaie nationale par des particuliers, des institutions ou des banques».
Le taux de change du dollar sur le marché noir a baissé de 100 livres pour atteindre 9 900 livres. Cette hausse sans précédent a déclenché des manifestations qui ont tourné à la violence, et des distributeurs de billets automatiques et des banques ont été endommagés dans la rue de Hamra à Beyrouth.
Les manifestants sont descendus dans la rue mercredi pour une deuxième journée consécutive, bloquant des rues pendant quelques temps.
L'Association des banques du Liban (ABL) nie que les banques aient joué un rôle dans la hausse du taux de change du dollar. Dans un communiqué, l’ABL affirme que l’incertitude politique suite à la démission du gouvernement il y a sept mois est l’une des raisons du taux élevé sur le marché noir. Le communiqué pointe aussi du doigt les importations non subventionnées de la Banque du Liban, la pénurie de dollars sur le marché local, et le plus grand déficit national de l’histoire du Liban.
L'ABL révèle que la création de liquidités en livres dans le but de limiter le déficit de l'État a eu un impact négatif sur le taux de change du dollar. Elle a ainsi mentionné «une circulation illégale du dollar via des plates-formes électroniques» qui contribue à la crise.
Bechara Al-Asmar, chef du Syndicat général du travail, a annoncé mercredi que son organisation se prépare à une manifestation «dans un contexte économique qui dégénère rapidement, signe avant-coureur d'un effondrement économique considérable».
Le patriarche maronite libanais estime aussi que l’opposition exprimée dans la rue indique clairement que le pays souffre économiquement et financièrement.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com