LONDRES: Mardi, les États-Unis ont imposé des sanctions à deux commandants de la milice houthie, accusés d’avoir orchestré des attaques, alors que Washington déploie des efforts pour mettre fin à la guerre dévastatrice au Yémen qui dure depuis plus de six ans.
Les sanctions contre les chefs des forces navales et aériennes des Houthis, Mansur al-Saadi et Ahmad Ali Ahsan al-Hamzi, interviennent peu après que le président Joe Biden a retiré de la liste noire des groupes terroristes la milice soutenue par l'Iran, en raison des préoccupations des organisations humanitaires. Leur inscription comme groupe terroriste avait été décidée par son prédécesseur Donald Trump à la fin de son mandat.
Le Trésor américain a déclaré que les actions des deux militants «ont prolongé la guerre civile au Yémen et exacerbé la crise humanitaire dans le pays».
Washington a affirmé qu'Al-Saadi et Al-Hamzi étaient responsables de l'organisation d’attaques qui ont eu un impact sur la vie des civils yéménites, les pays limitrophes et des navires commerciaux naviguant dans les eaux internationales.
«Ces actes, qui visent à promouvoir les intentions déstabilisatrices du régime iranien, alimentent le conflit yéménite, déplaçant plus d’un million de personnes et poussant le Yémen au bord de la famine», affirme le communiqué de Washington.
Cette décision intervient au lendemain de la conférence des donateurs pour le Yémen, organisée par les Nations unies, pour lutter contre la famine dans ce pays ravagé par la guerre, que les groupes de défense des droits de l'homme considèrent comme victime de la pire crise humanitaire jamais vue depuis des décennies.
Le mois dernier, la milice houthie a lancé une offensive pour s’emparer du gouvernorat de Marib, riche en pétrole, contrôlé par le gouvernement internationalement reconnu, ce qui pourrait provoquer des déplacements massifs et aggraver la crise humanitaire.
Les Houthis ont également multiplié les attaques transfrontalières visant l'Arabie saoudite. Un missile de la milice soutenue par l’Iran est tombé dans la région sud-ouest de Jazan, blessant cinq personnes, mardi matin.
«Les États-Unis condamnent la destruction de sites civils par les militants houthis sanctionnés par cette décision. Ces individus commandent des forces qui aggravent la crise humanitaire au Yémen», a déclaré Andrea Gacki, directeur du Bureau du contrôle des avoirs étrangers au département du Trésor.
«Les États-Unis restent déterminés à ce que les dirigeants houthis rendent des comptes pour leurs actions qui ont contribué à accroître les souffrances extrêmes du peuple yéménite», a ajouté Andrea Gacki.
Les États-Unis ont affirmé que depuis le début du conflit au Yémen, les Houthis, avec le soutien du régime iranien, ont mené une guerre sanglante contre le gouvernement internationalement reconnu, en utilisant des missiles balistiques, des explosifs, des mines navales et des véhicules aériens sans pilote (UAV) pour attaquer des bases, des agglomérations, des infrastructures, ainsi que la navigation commerciale.
Ils ont également déclaré que l'Iran a financé directement les Houthis et leur a fourni une «assistance matérielle», notamment des armes légères, des missiles, des explosifs et des drones. Des livraisons qui se sont encore intensifiées ces dernières années. Le Corps des gardiens de la révolution islamique (CGRI) a également fourni aux Houthis des conseils et une formation militaire, ont précisé les États-Unis.
«Ce soutien a permis aux Houthis de menacer les pays voisins du Yémen et de mener des attaques abominables endommageant les infrastructures civiles au Yémen et en Arabie saoudite», a affirmé le Trésor américain, ajoutant que le soutien de l’Iran au groupe avait prolongé la guerre et provoqué la souffrance généralisée de millions de Yéménites.
Al-Saadi et Al-Hamzi ont tous deux été formés en Iran, pays depuis lequel ils ont fait entrer des armes qui ont ensuite été utilisées pendant la guerre civile au Yémen.
«Le chef d’état-major des forces navales houthies Al-Saadi a planifié des attaques meurtrières contre des navires internationaux en mer Rouge. Il a mis en danger les pêcheurs et d'autres civils en plaçant des mines navales», a expliqué le Trésor, précisant que le commandant des forces aériennes Al-Hamzi avait mené des frappes ciblées au moyen de drones.
Le Trésor a affirmé que cette décision avait été prise en vertu d'un décret émis par le président Barack Obama en 2012, visant à geler les avoirs des personnes menaçant la paix, la sécurité ou la stabilité du Yémen.
Cette décision interdit aux ressortissants américains de s'engager dans des transactions avec les dirigeants houthis et gèle les biens qu'ils pourraient détenir sous la juridiction américaine.
(Avec l'AFP et Reuters)
Ce texte est la traduction d’un article paru sur arabnews.com