Un rapport sonne l’alerte sur la santé mentale des réfugiés syriens

Près de 12 millions de Syriens, plus de la moitié de la population d'avant-guerre, sont aujourd’hui soit réfugiés, soit déplacés internes (Photo, Reuters).
Près de 12 millions de Syriens, plus de la moitié de la population d'avant-guerre, sont aujourd’hui soit réfugiés, soit déplacés internes (Photo, Reuters).
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Publié le Mardi 02 mars 2021

Un rapport sonne l’alerte sur la santé mentale des réfugiés syriens

  • 84% des sondés présentent au moins sept des quinze symptômes reliés au syndrome de stress post-traumatique
  • Seuls 15% des réfugiés au Liban sont conscients de la disponibilité des ressources en termes de santé mentale

LONDRES: Plus des trois quarts des réfugiés syriens pourraient être aux prises avec de graves problèmes de santé mentale, causés par la décennie de guerre dans leur pays d’origine, selon un nouveau rapport.

L'association britannique «Syria Relief» a sondé des centaines de réfugiés au Liban, en Turquie et dans la province syrienne d'Idlib. Elle a constaté que 84% des répondants présentent au moins sept des quinze symptômes reliés au syndrome de stress post-traumatique (TSPT).

Le TSPT survient généralement après une exposition à un événement traumatisant. Les victimes éprouvent alors des symptômes divers, dont l'anxiété et les crises de panique. Le syndrome s’accompagne souvent d'autres problèmes de santé mentale, comme la dépression.

Malgré les taux extrêmement élevés de TSPT, Syria Relief explique que l'accès à une assistance médicale professionnelle est difficile, voire impossible, pour de nombreux réfugiés.

Seuls 15% des réfugiés au Liban sont conscients de la disponibilité des ressources en termes de santé mentale. Chez les déplacés internes à Idlib, ce chiffre chute à 1%.

L'un des répondants, Ahmed, a subi des blessures lors d’une frappe aérienne du gouvernement. Il est resté prisonnier à l’intérieur d'un bâtiment sinistrés pendant 12 heures avant d'être secouru.

«Nous ne pouvions voir que la poussière et l'obscurité. Nous sommes restés piégés dans le froid, sous les décombres, pendant 12 heures, jusqu'à ce que la Défense civile syrienne (les Casques blancs) nous libère», raconte-t-il. «C’est une expérience indescriptible. Le bruit des avions était tellement terrifiant. J'ai toujours peur de ce son, ce sera encore le cas dans cent ans. Je suis obsédé par ma peur», a-t-il ajouté.

«J'ai reçu des soins médicaux, mais psychologiquement, personne ne s'est occupé de moi. Je ne sais même pas s'il existe un soutien en matière de santé mentale pour des personnes comme moi, ou même pour des personnes dont la santé mentale est pire que la mienne».

Charles Lawley, auteur du rapport et communicant de Syria Relief, affirme à Arab News qu’il «doit y avoir un changement d’attitude à l’égard de la santé mentale. La nécessité de réparer les dommages physiques, que ce soient des bâtiments et ou des corps abîmés, est évidente. Mais nous devons aussi réparer les dommages invisibles».

Lawley et l'équipe de Syria Relief exhortent la communauté internationale à «s’assurer de dédier un financement des services dédiés aux besoins psycho-sociaux qui surviennent quand un individu devient victime de conflits et de catastrophes».

Les effets du conflit sur la santé mentale des millions de réfugiés syriens pourraient survivre à la guerre elle-même, c’est un danger réel s’inquiète Lawley.

«Je me suis entretenu avec une femme qui a assisté à la mort de son mari lors d'une frappe aérienne contre leur maison. Quatre mois plus tard, elle perd deux de ses trois enfants dans une autre frappe aérienne. C'était il y a six ans. Comment peut-on vivre ainsi sans l’aide d’un professionnel de la santé mentale?» il ajouta.

«Certaines de mes interlocuteurs n’ont pas mis les pieds en Syrie ou dans une zone de conflit actif depuis cinq, ou sept ans, voire même dix ans.  Mais les symptômes du traumatisme causé par leurs expériences ne guérissent pas».

Près de 12 millions de Syriens, plus de la moitié de la population d'avant-guerre, sont aujourd’hui soit réfugiés, soit déplacés internes.

Le conflit a débuté en 2011, lorsqu'une série de manifestations pour la démocratie ont été accueillie avec un usage brutal de la force de la part du régime d'Assad.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).


Syrie: le bilan des frappes israéliennes sur Palmyre s'élève à 92 morts

Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan. (AFP)
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  • Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie
  • Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah

BEYROUTH: Quatre-vingt-douze combattants pro-iraniens ont été tués dans des frappes israéliennes mercredi à Palmyre, dans le centre de la Syrie, a annoncé vendredi l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) dans un nouveau bilan.

Mercredi, trois frappes israéliennes ont ciblé la ville moderne attenante aux ruines gréco-romaines de la cité millénaire de Palmyre. Une d'entre elles a touché une réunion de membres de groupes pro-iraniens avec des responsables des mouvements irakien d'Al-Noujaba et libanais Hezbollah, selon l'Observatoire.

Un dépôt d'armes proche de la zone industrielle de Palmyre a aussi été visé, selon l'OSDH, ONG basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un vaste réseau de sources en Syrie.

Le bilan s'élève à "92 morts", a déclaré l'OSDH, parmi lesquels 61 combattants syriens pro-iraniens dont onze travaillant pour le Hezbollah libanais, "27 ressortissants étrangers" pour la plupart d'Al-Noujaba, et quatre membres du Hezbollah.

L'ONG avait fait état la veille de 82 morts.

Ces frappes israéliennes sont "probablement les plus meurtrières" ayant visé la Syrie à ce jour, a déclaré jeudi devant le Conseil de sécurité Najat Rochdi, adjointe de l'envoyé spécial de l'ONU en Syrie.

Depuis le 23 septembre, Israël a intensifié ses frappes contre le Hezbollah au Liban mais également sur le territoire syrien, où le puissant mouvement libanais soutient le régime de Damas.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, Israël a mené des centaines de frappes contre le pays voisin, visant l'armée syrienne et des groupes soutenus par Téhéran, son ennemi juré. L'armée israélienne confirme rarement ces frappes.

Le conflit en Syrie a éclaté après la répression d'un soulèvement populaire qui a dégénéré en guerre civile. Il a fait plus d'un demi-million de morts, ravagé les infrastructures et déplacé des millions de personnes.

Située dans le désert syrien et classée au patrimoine mondial de l'Unesco, Palmyre abrite des temples gréco-romains millénaires.

 


Israël annonce mettre fin à un régime de garde à vue illimitée pour les colons de Cisjordanie

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  • Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne
  • Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens

JERUSALEM: Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a annoncé vendredi que le régime dit de la détention administrative, équivalent d'une garde à vue quasi illimitée, ne serait désormais plus applicable aux colons israéliens en Cisjordanie.

Alors que "les colonies juives [en Cisjordanie] sont soumises à de graves menaces terroristes palestiniennes [...] et que des sanctions internationales injustifiées sont prises contre des colons [ou des entreprises oeuvrant à la colonisation], il n'est pas approprié que l'Etat d'Israël applique une mesure aussi sévère [la détention administrative, NDLR] contre des colons", déclare M. Katz dans un communiqué.

Israël occupe la Cisjordanie depuis 1967 et les violences ont explosé dans ce territoire palestinien depuis le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste Hamas à Gaza, le 7 octobre 2023.

Quelque 770 Palestiniens y ont été tués par des soldats ou des colons israéliens, selon des données de l'Autorité palestinienne. Dans le même temps, selon des données officielles israéliennes, 24 Israéliens, civils ou militaires, y ont été tués dans des attaques palestiniennes ou lors de raids militaires israéliens.

Face à la montée des actes de violences commis par des colons armés, plusieurs pays occidentaux (Etats-Unis, Union européenne, Royaume-Uni et Canada notamment) ont au cours des douze derniers mois pris des sanctions (gel des avoirs, interdiction de voyager) contre plusieurs colons qualifiés d'"extrémistes".

Il y a quelques jours, les Etats-Unis ont sanctionné pour la première fois une entreprise israélienne de BTP active dans la construction de colonies en Cisjordanie.

La détention administrative est une procédure héritée de l'arsenal juridique de la période du Mandat britannique sur la Palestine (1920-1948), avant la création d'Israël. Elle permet aux autorités de maintenir un suspect en détention sans avoir à l'inculper, pendant des périodes pouvant aller jusqu'à plusieurs mois, et pouvant être renouvelées pratiquement à l'infini.

Selon le Club des prisonniers palestiniens, ONG de défense des Palestiniens détenus par Israël, plus de 3.430 Palestiniens se trouvaient en détention administrative fin août. Par comparaison, seuls huit colons juifs sont détenus sous ce régime à ce jour, selon le quotidien israélien de gauche Haaretz vendredi.

L'annonce de la fin de la détention administrative pour les colons survient au lendemain de l'émission par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêts internationaux contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant recherchés par la justice internationale pour des "crimes de guerres" et "crimes contre l'humanité".

M. Netanyahu a rejeté catégoriquement la décision de la Cour comme une "faillite morale" et une mesure animée par "la haine antisémite à l'égard d'Israël".