BEYROUTH: L'agence des Nations unies pour l'enfance (Unicef) a appelé dimanche à ce que tous les enfants syriens et étrangers détenus dans des camps de déplacés ou des prisons dans le nord-est de la Syrie soient autorisés à rentrer chez eux.
L'appel de l'Unicef a été lancé au lendemain d'un incendie provoqué par un poêle au cours duquel quatre Syriens, trois enfants et une femme, ont péri dans le camp d'Al-Hol dans le nord-est du pays en guerre, selon un responsable local.
Tenu par les forces kurdes, le plus grand camp de Syrie --devenu une véritable cité de tentes-- accueille près de 62 000 personnes, dont une très grande majorité de femmes et d'enfants selon l'ONU.
Il abrite principalement des Syriens et des Irakiens, mais également des milliers d'étrangères, originaires notamment d'Europe ou d'Asie, et leurs enfants, qui sont des proches de jihadistes du groupe Etat islamique (EI).
« Dans le nord-est de la Syrie, il y a plus de 22 000 enfants étrangers d'au moins 60 nationalités qui croupissent dans les camps et les prisons, en plus de plusieurs milliers d'enfants syriens », a déploré le directeur régional de l'Unicef, Ted Chaiban, sans fournir de chiffre précis sur les enfants détenus en prison.
« Les autorités locales du nord-est de la Syrie et les Etats membres de l'ONU devraient faire tout leur possible pour ramener chez eux les enfants actuellement » dans cette région, a-t-il déclaré dans un communiqué.
Ils devraient le faire « en intégrant les enfants syriens dans leurs communautés locales et en rapatriant les enfants étrangers ».
Plusieurs ONG ont tiré la sonnette d'alarme sur les conditions de vie et le manque de soins médicaux dans le camp d'Al-Hol.
Début février le bureau de l'ONU pour la coordination des affaires humanitaires (Ocha) a réitéré son inquiétude, rappelant que le camp accueille plus de 31 000 enfants âgés de moins de 12 ans.
Même avec les aides internationales « les conditions humanitaires à Al-Hol demeurent indéniablement difficiles », a estimé Ocha, pointant du doigt une augmentation des violences qui font que le camp « n'est pas un endroit où un enfant doit grandir ».
Al-Hol a connu ces derniers mois plusieurs incidents impliquant parfois des partisans de l'EI, dont des tentatives d'évasion et des attaques contre des gardes ou des employés d'ONG.
Au moins 14 meurtres, dont trois décapitations, ont été enregistrés parmi les déplacés depuis début janvier.